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Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18915 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Poseur de bombes - chapitre 45 Lun 14 Juin 2010 - 19:06
CHAPITRE XLV
Domicile de Mike Spooner
Don releva la tête et un gémissement lui échappa. Il avait les lèvres sèches et se sentait oppressé. Le tic-tac lancinant résonnait dans sa tête comme autant de coups : une migraine persistante s’était installée et il avait du mal à se concentrer pour tenter de trouver un moyen d’échapper à sa position précaire.
Un rire désabusé lui échappa, réveillant sa douleur à l’épaule : comment pensait-il pouvoir s’échapper, garrotté comme il l’était, bardé d’explosifs qui risquaient de le transformer en millions de petites particules que même Larry serait incapable d’identifier ?…
Bon sang qu’il faisait chaud dans cette cave ! Quelques minutes, à moins que ce ne soit quelques heures, auparavant, il frissonnait. Maintenant il avait l’impression d’étouffer. C’était sans doute dû à l’angoisse. Il devait avant tout garder son calme s’il voulait…
… s’il voulait quoi ? Quelle chance y avait-il qu’on le retrouve à temps ? Il n’avait aucune idée du temps écoulé depuis le départ de Mike. Il lui semblait que c’était une éternité, mais il savait très bien que, dans ces circonstances très particulières, une minute pouvait sembler un siècle. Et puis, avait-il vraiment envie de savoir combien d’heures s’étaient envolées, de combien son sursis avait diminué depuis que son ami…, pardon : ex-ami, l’avait laissé là ?
Le bâillon avait complètement asséché sa bouche, il aurait tout donné pour une petite bière, même pas très fraîche. Et puis petit à petit la souffrance provoquée par ses blessures, celle de l’épaule en particulier, se faisait plus aigue, moins supportable. Il s’était tordu le cou pour réussir à apercevoir le haut de son bras : sa chemise était trempée de sang et le tissu collait à la plaie, mais il lui semblait que le débit n’était pas trop rapide : il n’y avait sans doute rien de grave. Un ricanement désabusé lui échappa : vraisemblablement il mourrait dans l’explosion avant de s’être vidé de son sang.
Les cordes qui s’enfonçaient dans ses bras, son torse et ses jambes, ralentissant la circulation étaient aussi devenues source de douleurs et surtout la migraine intense et les pulsations brutales dans sa tête ne lui laissaient pas de répit.
Par moment il perdait conscience de ce qui l’entourait, se sentait environné de brume. Il aurait aimé se laisser dériver sur ce nuage mais quelque part son esprit refusait d’abdiquer, même si son corps ne demandait que ça. Charlie allait le retrouver, c’était certain ! Il devait simplement être patient, s’accrocher, coûte que coûte.
- Charlie… geignit-il à travers son bâillon.
*****
Une quinte de toux le secoua, lui arrachant un nouveau gémissement. Il se sentit sombrer dans un monde cotonneux. Il lui sembla entendre des bruits, des cris puis soudain des voix auprès de lui : il rêvait sans doute. Il eut l’impression soudain que son bâillon se desserrait puis tombait tandis qu’on lui tapotait les joues. Il n’avait pas envie d’ouvrir les yeux, de regarder ce qui se passait, qui lui parlait.
Pourtant, cette voix qui l’appelait, qui le suppliait…
Il ouvrit les yeux et balbutia :
- Charlie…
- Don ! Don, je suis là !
Charlie avait débordé les agents et se précipitait vers son frère. Il s’affola en le voyant si pâle, sa manche imbibée de sang et bardé d’explosifs. Il aurait voulu le prendre dans ses bras et l’emmener loin de là, l’arracher à sa position précaire et il ne pouvait rien, rien que le regarder, incapable de l’aider !
A la vue de son cadet, Don retrouva toute sa conscience et son premier réflexe fut de le mettre à l’abri : il n’avait aucune idée du temps qu’il restait avant que la bombe n’explose. Pas question que son petit frère risque d’être piégé avec lui.
- Charlie bon sang ! Fous-moi le camp de là !
- Non, pas question ! Je reste avec toi !
- Charlie !
David et Colby arrivaient derrière le mathématicien. Leurs regards anxieux s’arrêtèrent à leur tour sur leur ami et leurs traits se figèrent.
- David, Colby, vous n’avez rien à fiche ici ! Sortez ! Et emmenez Charlie avec vous !
- Pas question ! répéta le mathématicien. Je t’ai retrouvé, je reste avec toi.
- Charlie, tu ne feras que gêner les démineurs ! Ta place n’est pas ici !
- Je ne serai pas dans leur pattes. Mais je ne te quitte pas ! s’entêta le cadet.
Impuissant, Don lança une prière muette à ses coéquipiers qui comprirent aussitôt. Ils savaient que leur place n’était pas là : le travail à accomplir était celui des démineurs, pas le leur, et leur présence ne ferait qu’augmenter les risques pour Don.
Les deux hommes s’approchèrent de Charlie et le saisirent chacun par un bras.
- Allez, viens Charlie. Don a raison, ici nous sommes de trop. Fais confiance aux démineurs.
Le mathématicien se débattit.
- Laissez-moi tranquille ! Je sais ce que j’ai à faire !
- Emmenez-le loin d’ici ! leur ordonna son aîné. Et ne le laissez pas revenir avant que les démineurs ne vous aient donné le feu vert.
- Non ! Don !
Charlie avait beau résister, il n’était pas de force contre les deux agents et ceux-ci l’entraînaient irrémédiablement hors de la pièce. Il se débattait, hurlait mais rien n’y faisait. La dernière vision qu’il eut fut le visage blafard de son frère qui tentait pourtant un sourire courageux :
- Allez Charlie, suis-les. Ca va aller, t’inquiète.
T’inquiète : son leitmotiv. Un sanglot dans la gorge, Charlie se laissa entraîner par les deux agents.
T’inquiète : il donnerait tout au monde pour être sûr d’entendre à nouveau son frère lui redire ce mot qui avait pourtant le don de l’exaspérer si souvent.
Les démineurs arrivaient, engoncés dans leur tenue de protection. Mais quelle protection y aurait-il pour eux si les explosifs venaient à se déclencher ? Quant à Don… Il n’y avait pas besoin d’être un grand mathématicien pour savoir qu’il ne resterait rien de lui.
Et tandis qu’à l’intérieur deux hommes tenaient entre leurs mains la vie de son frère, lui restait planté, le regard rivé sur la maison, cherchant désespérément dans son cerveau qui lui semblait soudain déserté par la réflexion, quelques paroles de prières qu’il n’avait jamais apprises et qui, en ce moment précis, lui faisait cruellement défaut. Peut-être qu’il faudrait qu’il accompagne Don à la synagogue si… non… quand on l’aurait sorti de là.
(à suivre)
Cass Shelly Modo section
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 719 Date d'inscription : 30/07/2009 Age : 37 Mon pairing du moment: : Nasir/Agron
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Lun 14 Juin 2010 - 19:16
J'adore l'attitude de Don ^^ Même au bord de l'agonie, il serait encore capable d'engueuler Charlie si le simple fait de se trouver à ses côtés mettait sa vie en danger
-/-
Je crois tellement en l'indifférence du monde que si un chien suivait mon corbillard, je penserais que c'est dans l'espoir qu'il en tombe un os.
-/-
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18915 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Lun 14 Juin 2010 - 19:19
Punaise... soit tu lis plus vite que ton ombre... :mangaclind'oe soit tu étais tout simplement en train de piaffer d'impatience devant ton ordi en attendant que je poste cette sublime suite... :mangadémoniaqu :mangadémoniaqu (ceci dit en toute modestie bien sûr...)
Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry) La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
Cass Shelly Modo section
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 719 Date d'inscription : 30/07/2009 Age : 37 Mon pairing du moment: : Nasir/Agron
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Lun 14 Juin 2010 - 19:36
Et bien, pour tout te dire, quand je suis sur internet ( et j'y suis souvent ) je regarde 36 fois par jours mes mails histoire de voir si il y n'y a pas une suite :p
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Je crois tellement en l'indifférence du monde que si un chien suivait mon corbillard, je penserais que c'est dans l'espoir qu'il en tombe un os.
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Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18915 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Lun 14 Juin 2010 - 21:59
Un oeil sur internet l'autres sur les ciseaux... ils doivent être beaux les toutous... :mangadémoniaqu Ou alors tu as un sacré strabisme divergent!!!! :mangaclind'oe
Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry) La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
Cass Shelly Modo section
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 719 Date d'inscription : 30/07/2009 Age : 37 Mon pairing du moment: : Nasir/Agron
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Mar 15 Juin 2010 - 7:24
Ben les jours de boulot, je me rattrape le matin et le soir
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Je crois tellement en l'indifférence du monde que si un chien suivait mon corbillard, je penserais que c'est dans l'espoir qu'il en tombe un os.
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Invité Invité
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Mar 15 Juin 2010 - 19:58
Décidément j'ai l'art et la manière de louper des chapitres moi
Erreur réctifiée, j'ai tout lu, et j'adore vivement qu'ils arrivent à sauver Don (parce qu'ils vont le sauver hein )
BRAVO
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18915 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Poseur de bombes - chapitre 46 Mar 15 Juin 2010 - 22:14
OK Cass... compris... :mangaclind'oe Merci Pandi... vont-ils sauver Don??? As ton avis? :mangaintero:
La suite:
CHAPITRE XLVI
Domicile de Mike Spooner
- Ca va aller Don, on va vous sortir de là. Vous évitez de bouger et on s’occupe du reste.
- Aucun problème. Je n’ai pas trop envie de bouger avec tous ces trucs là sur moi figurez-vous.
- Alors tout va bien.
Don jeta un regard reconnaissant à l’homme qui se tenait accroupi devant lui. Il l’avait déjà vu lors d’opérations conjointes et avait déjà eu l’occasion d’apprécier son professionnalisme et son calme à toute épreuve. En l’occurrence, aujourd’hui, il l’appréciait plus encore. Et ce calme se propageait à lui : il sentait les battements de son cœur s’apaiser et la sueur qui dégoulinait le long de son visage se faisait moins profuse, sa respiration était plus calme.
- On se connaît non ?
- Oui, on s’est déjà croisé, notamment lors de cette affaire de paquets piégés.
- C’est vrai, vous c’est… Matthew… Fin… Excusez-moi, je sèche un peu.
- Sergent Matthew Finégoal. Mat.
- Mat, c’est ça.
Don s’affaissa un peu sur sa chaise.
- Essayez de vous redresser un peu, sinon vous comprimez l’un des fils et…
- Excusez-moi, marmonna Don en se redressant.
- Mais non, c’est très bien, vous vous en sortez comme un chef ! lui dit l’agent.
Il se contenta de lui sourire. Avec le calme qui revenait, l’épuisement s’abattait à nouveau sur ses épaules. L’adrénaline qui l’avait jusque là maintenu dans un état de conscience exacerbée, commençait à lui faire cruellement défaut et la douleur revenait l’assiéger en longues vagues.
Il eut du mal à réprimer un gémissement alors que, sans le vouloir, le second démineur portait la main sur sa blessure en cherchant à atteindre l’un des fils qui pendait à son aisselle.
- Désolé, marmonna l’homme.
- Non, ça va… Faites ce que vous avez à faire, répondit-il.
L’homme à ses pieds lui adressa un regard d’encouragement.
- Ca va aller, répéta-t-il de son ton lénifiant. Dès qu’on vous aura enlevé tout ce bardas, un médecin vous prendra en charge : on a une ambulance dehors. Et puis, ajouta-t-il avec un sourire, je crois que votre petit frère se fera un plaisir de prendre la relève !
- Pitié ! Essayez de le tenir un peu à l’écart, tenta de plaisanter Don. Il va m’étouffer de caresses si je m’en sors ! Ce serait moche d’échapper à l’explosion pour mourir de cette façon.
Et pourtant, s’il sortait de cette cave, de cette maison, il était prêt à endurer toutes les caresses, tous les baisers que Charlie voudrait lui infliger… Enfin… Jusqu’à un certain point seulement !
- Bon, et bien Karl s’occupera de déminer votre petit frère lorsqu’il en aura fini avec son joujou actuel, répliqua Mat en lui faisant un immense clin d’œil.
- D’accord. Je compte sur vous.
*****
Et puis ils ne parlèrent plus. Don était trop épuisé pour continuer cette conversation et puis il savait que les deux hommes avaient avant tout besoin de se concentrer dans le calme. S’ils lui parlaient, c’était pour éviter qu’il panique, comme on le leur avait appris lors de leur formation. Mais il était agent lui-même et capable de se dominer. Ainsi ils pouvaient mieux se focaliser sur la neutralisation des explosifs. Mikey n’était pas un amateur et son système était fort bien conçu et piégé de manière astucieuse. Les deux partenaires n’échangeaient pas un mot entre eux, juste des gestes, des regards qui dénotaient de la longue expérience en commun qui allait désormais au-delà de la communication orale.
Don se sentait rassuré de cette confiance tranquille qu’affichaient les deux hommes auxquels il avait confié sa vie, même si c’était à son corps défendant. Il ferma les yeux, se sentant soudain faible.
- Don, Don vous êtes avec moi ?
La voix du sergent lui parvenait comme à travers une épaisseur de ouate.
- Don ! Allez, répondez-moi. J’ai besoin de vous !
Il l’entendait mais il n’avait pas envie de lui répondre, il se sentait petit à petit glisser dans un monde confortable qui le tentait de plus en plus. Soudain une gifle s’abattant sur sa joue le sortit de son engourdissement. Il ouvrit les yeux, interloqué et quelque peu choqué. Mat se tenait devant lui, debout et sa main s’élevait au-dessus de son visage, comme pour porter un nouveau coup. En voyant ses yeux ouverts, elle retomba cependant tandis que le sergent disait :
- Désolé Don, j’ai besoin que vous restiez avec moi. Alors…
- Pas de problèmes, plaisanta faiblement l’agent épuisé. C’est un plaisir !
Mat eut un rire bref avant de reprendre sa position.
- Il n’y en a plus pour très longtemps. Alors vous vous accrochez. C’est que je ne tiens pas à avoir à faire à votre petit frère moi !
- C’est vrai que s’il se met en colère, Charlie est redoutable : méfiez-vous de son coup de stylo.
Mat et Karl se mirent à rire de bon cœur et Don joignit son rire au leur jusqu’au moment où un gémissement de douleur lui échappa, engendré par le mouvement de saccade imposé à son épaule blessée. Il se mit alors à tousser et les démineurs échangèrent un regard inquiet : il devenait urgent de le sortir de là !
*****
Ils attendirent que la quinte de toux soit passée, priant pour qu’elle ne déclenche rien d’irrémédiable, mais n’ayant aucun moyen d’y mettre fin, et souffrant pour l’homme qu’elle crucifiait, chaque mouvement se répercutant douloureusement dans son épaule et dans sa tête. Lorsqu’enfin la crise prit fin, Mat attrapa une bouteille d’eau et l’approcha de la bouche du prisonnier :
- Tenez, buvez, ça vous fera du bien.
Don avala avec reconnaissance quelques gorgées de liquide.
- Ca va aller maintenant, assura-t-il.
- D’accord. Encore un peu de patience et on vous emmène.
- Merci, dit-il.
- Pas de quoi, répliqua Nick.
- Vous feriez pareil pour nous, précisa son partenaire. Et puis vous nous remercierez quand on sera dehors, pas avant.
Don ne répondit pas mais jeta un regard de reconnaissance sur ces hommes qui risquaient leur vie pour lui sans lui laisser penser, à aucun moment, qu’ils ne parviendraient pas à leur but. Sans lui permettre de comprendre qu’échouer signifierait la mort pour eux trois. C’est vrai qu’il aurait fait la même chose si les circonstances l’avaient exigé. Ca ne l’empêchait pas d’être touché par l’abnégation de ces hommes qui exerçaient un véritable sacerdoce sans en récolter toujours les fruits qu’ils étaient en droit d’attendre.
Le silence se fit dans la pièce, juste entrecoupé par les souffles oppressés mais calmes des trois hommes qui semblaient respirer à l’unisson, et le cliquetis des pinces qui coupaient un fil par-ci par-là, preuve que la libération approchait, mais preuve aussi que le danger se précisait car plus on avançait dans le déminage, plus les risques d’un piège ou d’une erreur s’intensifiaient.
Enfin il y eu un dernier coup de pince et soudain Mat saisit le détonateur et l’enleva doucement avant de le passer à Nick qui l’enferma dans un container avant de l’emmener avec lui.
- Ca y est ! Il n’y a plus de danger ! Je vais pouvoir vous débarrasser de ça si vous voulez bien, dit le sergent en enlevant les ceintures d’explosifs désormais inoffensifs qui bardaient le torse de Don.
- Avec plaisir, répondit celui-ci en poussant un profond soupir de soulagement.
L’homme coupa ensuite les cordes qui le retenaient à la chaise et sa poigne vigoureuse l’empêcha alors de plonger vers l’avant, trop affaibli pour se retenir sans ses liens.
- Bon, j’appelle le toubib et on vous sort de là.
- Si ça ne vous gêne pas, murmura alors Don, je préfèrerais sortir de là avant et voir le toubib après.
- Vous pensez en avoir la force ?
- Avec votre aide, ça devrait aller.
- D’accord. Appuyez-vous sur moi. Et si jamais ça ne va pas vous le dites. Le toubib sera là en trente secondes…
- Non, ça ira. Je n’ai pas envie de m’attarder voyez-vous.
- On se demande pourquoi, plaisanta Mat tout en aidant Don à se lever.
Il dut bander toutes ses forces pour éviter à l’agent de s’effondrer.
- Vous êtes sûr que ça va aller ? s’inquiéta-t-il.
- Oui, sortons d’ici.
- Allons-y.
Il passa le bras valide de Don sur ses propres épaules et lui saisit le poignet tandis que son bras à lui passait sous ses aisselles pour le maintenir. Il positionna aussi sa hanche contre la sienne afin de le soutenir à ce niveau là, le soulevant presque par moment et les deux hommes quittèrent alors la cave où l’agent venait de vivre les des heures parmi les plus horribles de sa carrière.
(à suivre)
Cass Shelly Modo section
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 719 Date d'inscription : 30/07/2009 Age : 37 Mon pairing du moment: : Nasir/Agron
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Mer 16 Juin 2010 - 6:50
Citation :
- Il n’y en a plus pour très longtemps. Alors vous vous accrochez. C’est que je ne tiens pas à avoir à faire à votre petit frère moi !
- C’est vrai que s’il se met en colère, Charlie est redoutable : méfiez-vous de son coup de stylo.
J'ai eu une image mentale d'enfer! ^^
-/-
Je crois tellement en l'indifférence du monde que si un chien suivait mon corbillard, je penserais que c'est dans l'espoir qu'il en tombe un os.
-/-
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18915 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Mer 16 Juin 2010 - 21:55
Tu pourrais développer plutôt que de rire comme une baleine sans nous faire partager ton délire???? :mangacolére:
Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry) La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18915 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Poseur de bombes - chapitre 46 Mer 16 Juin 2010 - 21:59
CHAPITRE XLVII
Domicile de Mike Spooner
A l’extérieur, Charlie n’en pouvait plus. Il tournait comme un lion en cage sous le regard inquiet de David et Colby qui ne le quittaient pas de l’œil de peur qu’il ne se rue de nouveau dans la maison. Mais malgré son inquiétude portée à son paroxysme, le mathématicien n’avait pas l’intention de mettre en danger la vie de son frère en intervenant indûment dans le délicat processus de déminage. Un geste mal calculé, un sursaut non contrôlé pouvait concourir au désastre, pas question de prendre ce risque.
Soudain ils virent les démineurs se précipiter vers la porte et Charlie sursauta violemment, prêt à se ruer vers eux ; David et Colby n’eurent que le temps de le retenir. Il n’essaya pas de leur échapper et les trois hommes restèrent figés à regarder fixement le groupe, s’inquiétant de ce qui se passait.
Soudain ils virent venir vers eux l’un des démineurs revêtu de sa combinaison protectrice et ils se jetèrent vers lui d’un même élan.
- Comment va mon frère ?
- Vous avez neutralisé la bombe ?
- Est-ce que tout va bien ?
Les trois questions avaient fusé simultanément. Il ne fit qu’une réponse, en regardant plus précisément Charlie dont l’anxiété faisait peine à voir.
- Tout va bien. On a désamorcé les bombes. En ce moment Mat lui enlève les explosifs.
- Mais il n’y a plus de danger ?
- Non, je viens de remonter les détonateurs. Tout est O.K. mais attendez que Mat donne le feu vert d’accord ?
- Si tout va bien, pourquoi attendre le feu vert ? s’impatienta Charlie. Mon frère a besoin de moi, vous ne pouvez pas m’empêcher de…
Comprenant l’état d’esprit du mathématicien, Nick ne releva pas le ton peu amène sur lequel celui-ci s’adressait à lui.
- Il y a une procédure à suivre monsieur, je suis désolé.
- Je me fiche de votre procédure ! C’est mon frère qui est en bas et…
- Charlie ! le coupa soudain David. Cet homme vient de sauver la vie de Don alors tu pourrais au moins avoir un peu de reconnaissance.
Ramené à la réalité par cette algarade, le mathématicien s’empourpra soudain, et balbutia :
- Bien sûr. Excusez moi, mais je suis tellement inquiet.
- Je vous comprends, ne vous excusez pas. Si c’était mon frère, je pense que je réagirais de la même façon.
- Vous êtes sûr qu’il n’y a plus de danger ?
- Plus aucun, tranquillisez-vous. Votre frère ne…
A ce moment-là il vit le visage de son interlocuteur changer de couleur et s’aperçut qu’il ne l’écoutait plus, le regard rivé au-delà de lui. Puis il s’élança en criant :
- Donnie !
David et Colby lui emboîtèrent le pas et, en se tournant, le démineur aperçut alors son collègue qui sortait de la maison, soutenant Don défaillant et à bout de forces.
- Docteur, par ici ! Vite !
Mais déjà Charlie s’empressait, aidant le sergent à allonger son frère sur l’herbe, lui glissant sa veste sous la tête, réclamant à son tour un médecin, de la panique dans la voix.
- Ne stresse pas comme ça, lui murmura son frère. Ca va aller, t’inquiète.
- Oh Donnie… Tu n’as pas trop mal ?
Charlie avait des sanglots dans la voix tout en examinant son frère, s’affolant de sa pâleur, s’inquiétant de la sueur qui roulait sur son front, se décomposant en voyant sa manche maculée de sang, ses cheveux poissés eux aussi par le sang et la lueur douloureuse qui se lisait dans ses yeux malgré tout son courage et sa volonté de ne rien laisser paraître et de ne pas inquiéter son si sensible petit frère.
- Arrête de t’en faire. J’en ai vu d’autres, chuchota-t-il, incapable de produire autre chose qu’un filet de voix tant il se sentait épuisé.
Le médecin arrivait, suivi de l’infirmier poussant un brancard et portant un sac dans lequel se trouvait les différents instruments dont ils pourraient avoir besoin. Charlie se trouva repoussé à la périphérie du groupe et dut se résigner à attendre en rongeant son frein, ne quittant pas les deux hommes des yeux tandis qu’ils découpaient les vêtements de son frère, posaient un brassard autour de son bras valide et l’auscultaient soigneusement. Son cœur se serra en entendant les gémissements que Don ne put retenir tandis que le médecin palpait alternativement son épaule puis son genou gonflé, passait ses mains le long de son torse pour déceler d’éventuelles fractures de la cage thoracique, avant de le retourner très délicatement sur le côté pour examiner son dos. Le mathématicien se mordit les lèvres pour ne pas laisser échapper un cri devant les ecchymoses qui marbraient la peau ainsi exposée.
L’auscultation ne fut pas longue et très vite, dûment pansé, Don fut sanglé sur la civière et son frère invité à le rejoindre, ce qu’il ne fut pas nécessaire de lui dire deux fois. Il s’engouffra dans l’ambulance à la suite de la civière et le médecin monta après eux. David ferma la double porte et tapa sèchement dessus pour faire savoir au conducteur qu’il pouvait démarrer. Le véhicule s’ébranla dans un long hurlement de sirènes et David et Colby s’engouffrèrent alors dans leur véhicule pour le suivre et arriver à l’hôpital en même temps que Don et Charlie.
(à suivre)
Cass Shelly Modo section
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 719 Date d'inscription : 30/07/2009 Age : 37 Mon pairing du moment: : Nasir/Agron
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Jeu 17 Juin 2010 - 6:05
Cissy a écrit:
Tu pourrais développer plutôt que de rire comme une baleine sans nous faire partager ton délire????
Parce que tu vas me faire croire que tu ne t'es pas imaginé Charlie furax comme jamais, brandissant son stylo dans un cri de guerre quand tu l'as écris??????? O.O
Sur ce, j'en voudrais bien encore un petit bout ^^
-/-
Je crois tellement en l'indifférence du monde que si un chien suivait mon corbillard, je penserais que c'est dans l'espoir qu'il en tombe un os.
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Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18915 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Jeu 17 Juin 2010 - 18:40
Oups, désolée Cass: internet est en rideau depuis hier soir, là je suis au boulot (j'ai fini de bosser, je précise... ) et je n'ai donc pas la suite de ma fic. Si la connexion est rétablie d'ici ce soir et bien je la mettrai, sinon tu vas devoir attendre. Je suis juste venue pour éviter d'avoir 378 000 nouveaux messages demain... Mais du coup je ne peut pas publier...
Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry) La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
Invité Invité
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Ven 18 Juin 2010 - 7:22
Génial ces deux suite
Don est sain et sauf, c'est le principal
Citation :
Il n’y en a plus pour très longtemps. Alors vous vous accrochez. C’est que je ne tiens pas à avoir à faire à votre petit frère moi !
- C’est vrai que s’il se met en colère, Charlie est redoutable : méfiez-vous de son coup de stylo.
Cette phrase est du tonnerre, j'ai très bien imaginé la scène
BRAVO
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18915 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Ven 18 Juin 2010 - 18:38
Merci Cartouche... Et pour la suite et bien priez les dieux internet de me rendre ma connexion très vite.... :mangacolére: :mangacolére:
Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry) La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Sam 19 Juin 2010 - 2:53
Les dieux internet n'était pas avec toi heureusement comme ça j'ai pu enfin rattraper mon retard de lecture et toi tu n'as plus eut d'excuse pour ne pas écrire !
**
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18915 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Poseur de bombes - chapitre 48 Sam 19 Juin 2010 - 11:10
Merci Cali... Bon, mes prières ayant enfin été entendues, voici la suite...
CHAPITRE XLVIII
Hôpital, Los Angeles
Charlie tournait en rond dans la salle d’attente de l’hôpital où il avait été relégué dès que les médecins des urgences avaient pris son frère en charge environ deux heures plus tôt. Depuis aucune nouvelle n’avait filtré sur l’état du blessé et il sentait l’anxiété prendre le dessus.
Bien sûr Don était resté conscient durant tout le trajet, bien sûr il lui avait même parlé, d’une voix si lente et si lasse qu’il en avait eu les larmes aux yeux, mais c’était bien sa voix, un peu rauque peut-être mais elle prouvait qu’il était en vie. Bien sûr il lui avait souri, d’un sourire un peu pitoyable tant il était fatigué, mais c’était un sourire quand même. Pour autant, cela voulait-il dire que son état n’était pas grave ? Il était si pâle, si épuisé, si faible… Lui qui cherchait toujours à donner le change, n’avait pas réussi à rassurer son cadet sur ce coup-là. Il semblait être allé au-delà de ses forces.
Charlie, au bord des larmes, lui avait serré la main tout le long du trajet, ne le quittant pas des yeux, s’efforçant de se rassurer, de se dire que tout irait bien comme son frère le lui murmurait. Mais à l’arrivée on l’avait empêché de suivre le brancard et il avait dû se résoudre à rester en salle d’attente, incapable de dominer son angoisse.
Il surveillait du coin de l’œil la salle où son frère avait été transporté : plusieurs personnes étaient entrées et sorties, médecins ou infirmiers, comment savoir ? Personne ne lui disait rien.
Il était aussi préoccupé par l’absence de son père. Lorsqu’ils étaient arrivés, au moment où on descendait son frère de l’ambulance, David, déjà sorti de la voiture qui avait suivi le véhicule de secours, lui avait demandé :
- Charlie, tu as appelé votre père ?
Don avait surpris la phrase et s’était alors exclamé :
- Non, pas question ! Inutile de l’inquiéter je vais bien.
- Don…, avait alors tenté de discuter son frère. Papa a le droit d’être au courant. Il sera en colère si…
- Et bien je m’occuperai de sa colère. Ca va aller, je n’ai pas l’intention de rester là crois-moi. Sitôt que les docs m’auront remis sur pied, je rentre à la maison. Il sera toujours temps de raconter ce qui s’est passé à papa à ce moment-là.
- Don…
- Non ! Charlie, promets-moi que tu ne l’appelleras pas !
Le blessé s’agitait : il avait ôté son masque à oxygène et tentait de se redresser sur la civière. Un gémissement lui avait échappé à ce mouvement téméraire et, le cœur déchiré à ce son, Charlie avait alors promis tout ce que son frère voudrait pourvu qu’il se calme et laisse les médecins l’examiner. Satisfait de sa victoire, Don s’était laissé retomber en arrière, plus pâle encore si c’était possible et incapable d’ajouter quoi que ce soit tant cette courte lutte l’avait épuisé.
Mais depuis Charlie ne cessait de se demander s’il avait fait le bon choix : et si quelque chose tournait mal… Comment son père pourrait-il lui pardonner de ne rien lui avoir dit, de l’avoir tenu à l’écart, le privant ainsi peut-être de la possibilité de faire ses adieux à son fils ? Il ne pourrait jamais lui pardonner, c’était simple. Et puis il s’était traité d’idiot d’avoir des pensées si sombres : bien sûr que le cas ne se présenterait pas. Don allait s’en sortir, il l’avait dit : et Don tenait toujours ses promesses.
Il n’empêche : à mesure que le temps défilait, la nervosité de Charlie allait en s’accroissant. Il était incapable de rester en place trente secondes d’affilées, arpentant les couloir, tournant dans la salle d’attente, s’asseyant quelques instants, prenant une revue qu’il feuilletait puis rejetait avec un soupir excédé, jetant des coups d’oeils à la montre que Don lui avait confiée en entrant dans l’hôpital sous prétexte qu’il ne tenait pas à ce qu’on la lui perde :
- Je te confie ce que j’ai de plus précieux frangin, tu en prends soin.
Ce que lui, Charlie, avait de plus précieux ce n’était pas ce ridicule morceau de métal et de verre qu’il tenait au creux de sa main, mais la personne à qui il appartenait. Et de le tenir ainsi serré entre ses doigts, ça lui permettait de se sentir plus proche de son grand frère : mais le fait de surveiller les aiguilles comme s’il craignait qu’elles ne s’échappent du cadran ne les faisait malheureusement pas avancer plus vite.
Il se leva de nouveau, repartit en direction de la salle de soin, revint vers la salle d’attente, tourna un peu sur place et poussa un énième soupir où l’exaspération et l’angoisse se mêlaient.
*****
- Calme-toi Charlie. Ca ne sert à rien de s’énerver, tenta de le raisonner Colby. Don va bien.
- Qu’est-ce que tu en sais toi ? rétorqua agressivement le mathématicien peut désireux d’être réconforté de cette manière. Depuis quand tu es médecin ?
- Charlie, tout ira bien alors calme-toi, lui intima à son tour Liz qui les avait rejoints avec Nikki aussitôt qu’elles avaient été mises au courant des derniers rebondissements de l’affaire.
Parties enquêter à trois heures de routes de Los Angeles suite aux recherches qu’elles avaient menées, elles n’avaient pas pu rentrer à temps pour l’intervention et étaient d’ailleurs fort vexées de cet état de chose.
Alors que Charlie allait répliquer de manière peu amène, un médecin, sortant de la salle et se dirigeant vers eux, l’interrompit net. Il se tourna vers lui, le cœur battant et, avant même que le praticien ait ouvert la bouche, il lui demanda d’un ton pressant :
- Docteur, comment va mon frère ?
- Vous êtes le frère de l’agent Don Eppes ?
- Oui, je suis son frère, Charles Eppes , se présenta le mathématicien en piaffant littéralement sur place. Comment va-t-il docteur ?
- Ne vous inquiétez pas ça va aller.
- Qu’est-ce qu’il a ?
Il vit le regard du médecin se détourner vers David, Colby, Nikki et Liz qui s’étaient approchés, désireux eux aussi d’avoir des nouvelles de leur ami. Comprenant les scrupules du praticien, Charlie s’empressa d’ajouter :
- Vous pouvez parler devant eux, ce sont des collègues et amis de mon frère. Je n’ai rien à leur cacher sur son état de santé.
- Très bien. Comme je vous le disais, votre frère ne présente aucune grave blessure apparente.
- Ca veut dire quoi aucune grave blessure apparente ? C’est…
La main de Liz sur son avant-bras le stoppa dans sa récrimination. Il se reprit : il ne servait à rien de bousculer le médecin. Celui-ci allait lui donner des nouvelles de son frère : autant l’écouter jusqu’au bout avant de poser des questions ou de s’énerver encore.
D’ailleurs le praticien continuait, comme s’il n’avait pas entendu l’interruption. Il était habitué à gérer les familles dont les comportements oscillaient entre désespoir et agressivité en passant par toutes les phases possibles de l’anxiété. D’après ses critères d’évaluation, cet homme ne présentait aucun danger : éventuellement il se montrerait agressif en paroles, mais ça n’irait pas plus loin, et ce d’autant que ses compagnons, tous membres du F.B.I. s’il fallait en croire les blousons qu’ils arboraient, l’empêcheraient de se livrer à des actes inconsidérés. Par ailleurs, les nouvelles qu’il apportait n’étaient pas de celles susceptibles de déclencher une réaction violente.
- Bien : votre frère souffre de nombreuses contusions dues, d’après ce qu’il nous a dit, à une chute dans un escalier. Il a des hématomes sur quasiment toute l’étendue du dos et des jambes. Par ailleurs les cordes ont aussi laissé des traces de ligatures mais rien de grave : c’est un peu douloureux mais ça guérira sans problèmes. Il présente aussi une entorse du genou droit et une fêlure du poignet gauche provoquée par un coup, il devra porter une attelle deux semaines au poignet et au moins trois au genou. Il devra aussi suivre une rééducation pour ce dernier et peut-être aussi pour son poignet, selon le cas.
- Sa blessure ? questionna Charlie, incapable d’attendre malgré ses résolutions.
- La balle n’a fait que traverser le muscle sans endommager l’os. La perte sanguine a été assez importante tout de même, d’où son relatif état de faiblesse, mais cela ne nécessitait pas une transfusion. Il faudra surveiller son taux de globules rouges pour être sûr qu’il ne fasse pas d’anémie, mais avec du repos et une alimentation correcte et riche en protéines et en fer, tout devrait rentrer naturellement dans l’ordre. Le chirurgien est venu désinfecter et débrider la plaie : il n’y a pas besoin d’opération au sens strict du terme. Il devra cependant garder le bras en écharpe une quinzaine de jour pour ne pas risquer de rouvrir la blessure. Nous n’avons décelé aucune blessure interne ou fracture ni à la radio, ni à l’échographie ce qui est encourageant. Nous avons aussi suturé la plaie du cuir chevelu et il va partir au scanner.
- Un scanner ? s’affola Charlie. Vous pensez qu’il peut y avoir des dégâts internes ?
- Non, à priori tout va bien mais on ne peut jamais être complètement sûr. Il a tout de même reçu un coup assez violent pour lui faire perdre connaissance donc, même s’il semble alerte et réactif, nous ne voulons prendre aucun risque. Le scanner nous indiquera s’il y a le moindre risque d’hématome ou de contusion cérébrale. Mais je suis plutôt confiant.
- Ca va aller ?
- Tout semble l’indiquer. Il était déshydraté suite à la perte de sang et aux conditions dans lesquelles il a passé ces dernières heures, mais sans gravité. Nous allons le garder en observation vingt-quatre à quarante-huit heures puis il devrait pouvoir rentrer chez vous.
- Vous le gardez ? s’inquiéta Charlie.
- Ca semble plus prudent. Même si le scanner ne révèle rien, après un coup pareil et ce qu’il vient de traverser, il vaut mieux pouvoir exercer une surveillance, s’assurer qu’il reste conscient, veiller à ce qu’il s’hydrate très régulièrement et qu’il se repose suffisamment pour pallier la perte de sang.
- Mais…
- Je vous écoute.
- Est-ce qu’il serait possible que ce suivi soit fait chez nous ? Je veux dire…
Il hésita un instant : avait-il le droit de faire cette proposition ? Ne risquait-il pas de mettre la santé de son frère en danger ? D’un autre côté il ne pouvait pas se résoudre à rentrer chez lui en le laissant là. Et puis cela signifierait devoir mettre son père au courant et il imaginait bien la réaction de celui-ci en apprenant que son fils était hospitalisé depuis plusieurs heures et qu’on ne le prévenait qu’en dernier recours. La colère du patriarche, qui ne serait pas jugulée par l’inquiétude quant à l’état de Don puisque celui-ci était satisfaisant, risquait d’être redoutable et Charlie n’avait pas vraiment envie de l’affronter. En tout cas pas seul. Après tout, c’était son aîné qui lui avait interdit de l’appeler : c’était à lui d’en assumer les conséquences !
Il s’aperçut que le médecin attendait qu’il finisse sa phrase et se reprit :
- D’après ce que vous dites, en fait mon frère n’a pas réellement besoin de soins médicaux. Enfin du genre injections, soins… tout ce que les familles ne peuvent pas pratiquer. S’il ne s’agit que de surveillance je peux le ramener chez moi. Mon père y vit aussi, ainsi que ma fiancée. Nous pourrons sans aucun problème nous relayer pour veiller sur mon frère. Il suffit que vous nous disiez ce que nous devrons faire.
- Et bien…
Le médecin sembla hésiter un instant, jaugeant son interlocuteur, cherchant vraisemblablement à discerner s’il pouvait lui faire confiance.
- Je ne suis pas totalement contre. Il est vrai que votre frère n’a pas besoin de soins médicaux poussés. Il suffira qu’un infirmier change son pansement à l’épaule quotidiennement, pour le reste il n’y a rien de particulier : il aura un traitement à suivre, anti-douleurs et pendant quelques jours sans doute un anti-migraineux, peut-être quelques vitamines si ses globules rouges ne remontent pas assez vite. Mais effectivement, s’il y a quelqu’un pour veiller sur lui durant les prochaines vingt-quatre heures notamment pour veiller à son état d’éveil, je pourrais le laisser partir. A condition, bien entendu, que le scanner ne révèle rien d’anormal et que votre frère soit d’accord pour vous accompagner.
- Il le sera, affirma Charlie, certain que Don préfèrerait mille fois cette solution à celle de rester à l’hôpital, son aîné détestant ce type d’établissement peut-être encore plus que lui-même.
(à suivre)
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18915 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Poseur de bombes - chapitre 46 Dim 20 Juin 2010 - 19:20
CHAPITRE XLIX
Hôpital Los Angeles
Il fallut encore près de deux heures pour que les résultats du scanner confirment qu’il n’y avait apparemment aucun dommage cérébral interne. Entre le moment où il était revenu de l’examen et celui où on avait annoncé les résultats manquants des différentes analyses encore en cours quand le médecin avait fait son compte-rendu à Charlie, celui-ci avait obtenu la permission de rester auprès de son frère qu’on avait installé dans une petite chambre que les urgences utilisait pour les patients stabilisés qui n’avaient pas encore de lit dans un autre service, ou ceux qu’on voulait garder en observation quelques heures avant de décider s’ils pouvaient repartir ou devaient être hospitalisés.
Il avait trouvé son frère étendu, les yeux clos, de larges cernes s’étendant sur sa peau rendue pâle par la perte de sang, une perfusion destinée à le réhydrater plantée dans le bras droit. Il était vêtu de la tenue réglementaire de l’hôpital : une chemise ouverte dans le dos qui lui descendait aux genoux. En entrant dans la pièce, Charlie le vit frissonner. Il s’empressa aussitôt :
- Tu as froid ? Attends je vais…
Il avait jeté un regard autour de lui, repéré la petite armoire encastrée dans le mur et l’avait ouverte. Son instinct ne l’avait pas trompé : deux couvertures blanches étaient soigneusement pliées sur l’étagère du haut. Il en saisit une et vint la poser doucement sur le drap qu’il remonta soigneusement sur les épaules de son frère. Celui-ci cessa de frissonner, ouvrit les yeux et fixa son regard sur lui :
- N’aie pas l’air aussi catastrophé Charlie. Tout va bien.
- Oui, je sais.
Mais le ton du mathématicien paraissait rien moins que convaincu et il fallut toute la persuasion calme de Don pour que Charlie accepte enfin de se départir d’une bonne partie de son angoisse.
Les deux frères avaient parlé tranquillement, leur conversation étant entrecoupée de longs silences durant lesquels Don fermait les yeux. A plusieurs reprises Charlie le crut endormi et il se taisait alors, s’adossant plus profondément dans son fauteuil sans lâcher la main qu’il avait saisie lorsqu’il s’était assis et que toutes les récriminations ou moqueries de son frère ne l’avaient pas fait abandonner pour autant. Il le tenait, il ne le lâcherait pas de sitôt : il avait eu bien trop peur pour ça. Mais à chaque fois, après quelques minutes de silence c’était Don qui reprenait la parole.
*****
C’est ainsi que chacun des frères apprit à l’autre le versant de l’affaire qui le concernait et que l’autre ignorait. Don apprit alors l’arrestation de son ami. Un voile de tristesse passa dans son regard et Charlie s’en inquiéta :
- Je suis désolé Don.
- Comment ça ?
- Je sais combien Mike compte pour toi. Je suis désolé d’avoir permis de…
- Charlie, je t’arrête tout de suite. Ce que tu as fait, tu l’as fait pour sauver des vies, la mienne entre autre. Alors tu n’as pas à être désolé pour ça.
- Mais Mike risque d’être condamné à mort.
- Je sais. Mais il a choisi sa voie. Ce n’est plus un enfant depuis longtemps. Il savait parfaitement à quoi il s’exposait. Alors nous n’avons pas à avoir de remords de ce que nous avons fait. Des regrets peut-être qu’il ait choisi de trahir tout ce en quoi on croyait pour de l’argent, qu’il ait gâché sa vie de cette manière lamentable, mais pas de remords.
- Pourtant, il te manquera.
- Charlie : le Mike que j’ai connu a disparu de ma vie il y a plus de quinze ans maintenant. Il m’a beaucoup manqué au départ et puis j’ai appris à vivre sans lui. J’étais heureux de le revoir bien sûr, mais rien ne dit que nous serions redevenus ce que nous étions avant parce qu’aucun de nous n’était plus le même qu’à l’époque de nos vingt-trois ans. Et puis…
Il se mordit la lèvre et jeta un regard incertain à son frère, comme gêné soudain de la phrase qu’il s’apprêtait à prononcer.
- Oui, et puis quoi ? insista alors Charlie en dardant ses yeux noirs dans ceux de son frère.
- Et bien…, reprit Don d’une voix embarrassée. Tu vois, depuis cinq ans je crois que…
- Que quoi… Bon sang tu vas finir tes phrases ! Sinon je vais croire que ce coup sur la tête t’a privé du peu de neurones que tu avais !
- Ca mon vieux tu me le paieras, dès que je serai en état, crois-moi.
- Oui, et bien on verra ça plus tard. Qu’est-ce que tu allais dire Don ?
- Je crois que j’ai trouvé l’ami sur lequel je sais que je pourrai compter jusqu’à la fin de ma vie. Et jamais un Mike, même honnête, n’aurait pu prendre sa place.
Charlie, interdit, fixa son frère qui rougissait, semblant ne pas comprendre vraiment ce qu’il voulait dire. Et puis le sens de la phrase pénétra enfin son cerveau et ses yeux s’emplirent de larmes :
- Oh Donnie !
Pour dissiper l’attendrissement qui les guettait, celui-ci se mit à ronchonner :
- Oh ! Tu ne vas pas te mettre à chialer non ! Et puis arrête de m’appeler Donnie.
- Bien sûr… Donnie !
Les deux frères rirent bêtement à cet échange devenu quasi-rituel, mais qui parvenait toujours à son but : leur permettre de reprendre contenance quand ils s’étaient laissés un peu déborder par les sentiments.
Don ferma à nouveau les yeux, semblant de nouveau à bout de forces et son frère respecta son silence, se contentant de lui caresser doucement la main avec son pouce sans que son aîné ne proteste contre ce geste de tendresse.
*****
Lorsqu’à nouveau Don porta ses yeux sur lui, Charlie en profita, hésitant, pour lui soumettre la proposition qu’il avait faite au médecin : si tout allait bien, il préférait l’emmener chez eux plutôt que de le laisser dormir à l’hôpital. Don poussa un soupir de soulagement en apprenant qu’il ne serait peut-être pas obligé de rester là et s’empressa d’accepter l’invitation de son frère. Puis il sourit :
- Dis plutôt que ce qui t’intéresse ce n’est pas de veiller sur moi mais d’éviter la colère de papa.
- Hé ! A qui la faute s’il pique une colère ?
- Ben voyons… Tu crois que j’ai choisi ce qui m’est arrivé ?
- Non, mais tu as refusé que je l’appelle. Je voulais le faire moi !
- Mais qui t’en empêchait ?
- Non mais quelle mauvaise foi ! récrimina le mathématicien, du rire dans la voix : c’était si bon d’avoir encore l’opportunité de se disputer avec son frère.
- Quoi quelle mauvaise foi ?
- Tu m’as fait promettre de ne pas l’appeler !
- Et depuis quand tu tiens ce genre de promesse toi ?
Charlie resta médusé devant cette question qu’il n’attendait pas. Il allait répliquer avec indignation quand il vit le sourire narquois que son frère lui lançait.
- En tout cas, je ne rentre pas à la maison sans toi. C’est toi qui expliquera à papa la raison pour laquelle il n’a pas été prévenu. Moi je m’en lave les mains !
- Mais je ne te savais pas lâche mon cher frère…
- Je ne suis pas lâche, je suis prudent. Toi tu es blessé, ça suffira à atténuer la colère de papa. Je n’ai pas envie de payer pour toi !
- Ben quoi, aurais-tu peur qu’il te flanque une fessée ?
- Peut-être. D’autant que j’ai déjà ramassé une gifle aujourd’hui, alors je pense que j’ai mon compte !
- Une gifle ? Mais qui t’a giflé ? s’exclama alors Don.
Charlie se mordit la lèvre : bon sang, quelle gaffe ! Il n’aurait pas pu la fermer non ? Il n’avait aucune envie de parler de sa perte de contrôle dont, rétrospectivement, il avait honte. Et puis il craignait aussi d’attirer des ennuis à Colby. Seulement, le regard de son frère sur lui, lui fit comprendre que, maintenant qu’il avait lâché sa bombe, Don n’aurait de cesse de savoir les tenants et les aboutissants de l’affaire.
D’ailleurs l’agent reprenait :
- Alors Charlie ? Tu ne veux pas en parler ?
- Je préfèrerais pas, tenta Charlie, se disant que, peut-être il parviendrait ainsi à s’en tirer à bon compte.
Mais c’était mal connaître son frère.
- Pourquoi ? Est-ce qu’Amita en aurait eu assez de tes mauvaises manières ? Ou une petite étudiante que tu aurais serrée de trop près ?
- Amita ne ferait jamais ça, et puis je n’ai pas de mauvaises manières, quant aux étudiantes…, commença à se défendre Charlie avant de percevoir toute l’ironie dans le ton de Don, ironie encore accentuée par le petit sourire en coin qui fleurissait sur ses lèvres pâles.
Il comprit qu’il n’avait pas d’autre choix que de parler, cependant, il voulut prendre une assurance avant :
- D’accord, je te raconte mais tu promets que tu ne te fâcheras pas !
- De quoi pourrai-je me fâcher ?
- Don, promets… où je ne te dis rien.
- D’accord, je promets.
- Bon…
Un silence s’ensuivit.
- J’attends, reprit Don devant le mutisme de Charlie.
- Et bien…
- Bon sang Charlie, accouche ! s’énerva son frère qui commençait à se demander ce que cachait cette histoire et si son cadet avait de sérieux ennuis.
- C’est Colby !
- Colby ??? Mais…
Avant que Don ne puisse lui en dire plus, détournant le regard pour ne pas risquer de surprendre une expression méprisante dans ses yeux à l’écoute de son manque maîtrise de soi, Charlie lui décrivit la scène qu’il avait volontairement occultée lorsqu’il lui avait raconté comment ils étaient parvenus à le retrouver.
Lorsqu’il eut terminé, il leva un regard timide vers son frère, s’attendant à lire dans ses yeux des reproches et, à tout le moins, de la déception face à cette fragilité émotionnelle qu’il lui reprochait si souvent. Mais il n’y vit que beaucoup de compréhension et un brin de compassion parce que son aîné comprenait bien par quelles affres il était passé, imaginant ce qu’il aurait ressenti si les choses avaient été inversées, se souvenant lui-même de sa perte de sang froid lorsque, la veille, il avait cru perdre son petit frère dans cette explosion.
Et puis, tandis que Charlie se sentait soulagé à l’idée que visiblement son frère n’était pas déçu par sa réaction et encore moins méprisant, il crut voir une étincelle d’amusement dans les yeux noisette et il s’étonna :
- Quoi ? Qu’est-ce qui te fait rire ?
- Alors comme ça Colby t’a vraiment flanqué une gifle ?
- Oui, et figure-toi que ça fait mal ! s’indigna-t-il en voyant un sourire apparaître sur le visage de son aîné.
- Je suis bien placé pour le savoir, rétorqua alors Don.
- Comment ça ?
- Et bien figure-toi que ça ne devait pas être notre jour, parce que moi aussi j’ai reçu une gifle aujourd’hui.
- Quoi ? Mike a osé te frapper en plus ? s’indigna Charlie.
- Pas Mike non, Mat.
- Mat ?
- Le démineur qui s’occupait de moi.
- Comment ? Il t’a frappé mais…
Charlie en suffoquait de colère et Don, regrettant de s’être lancé sur cette voie, tenta de temporiser en souriant :
- Hé ! Il n’y a pas de quoi en faire un fromage. Je ne suis pas en sucre d’une part, et d’autre part il avait besoin que je reste conscient. J’aurais agi exactement de la même manière dans les mêmes circonstances.
Puis, pour détourner définitivement son frère de ses préoccupations, il revint à leur premier sujet :
- Ainsi Colby t’a giflé ? Il faudra que je le félicite ! prononça-t-il, riant franchement cette fois-ci tandis que l’indignation de son cadet franchissait un degré supplémentaire.
- Que tu le félicites ! Mais il m’a fait mal ! insista-t-il, comme pour attirer sur l’agent les foudres de son supérieur, alors qu’il avait tant redouté que ça se produise lorsqu’il avait été sur le point de tout dire.
- Oui, mais il a aussi fait ce que je n’ai jamais eu le courage de faire !
- Quoi ? Tu veux dire que tu… Que tu as parfois envie de me gifler ?
Cette fois-ci l’indignation commença à faire place à la tristesse.
- Non je veux dire que J’AI EU parfois envie de te gifler, quand nous étions ados et que tu me saoulais de tes théories auxquelles je ne comprenais rien et qui me faisaient me sentir complètement débile vu que mon petit frère, de cinq ans plus jeune, les maîtrisait parfaitement lui.
- Oh Don, je suis désolé, murmura Charlie, toute colère envolée.
- Mais non arrête. Je plaisantais de toute façon ! Je n’aurais jamais pu te gifler petit frère.
- Bien sûr, ironisa alors Charlie, voulant revenir sur un terrain plus léger, tu sais que les parents te l’auraient fait payer cher.
- Exactement ! Donc Colby vient de me venger d’années de frustration. Il faudra que je le félicite pour ça !
- Tu…
L’arrivée du médecin coupa court à la réplique assassine que mijotait Charlie. Aussitôt les pensées des deux frères se détournèrent de leur querelle juste pour rire, pour s’assurer que tout allait bien, que les choses allaient très vite reprendre leur court normal. Des deux, c’était Charlie le plus anxieux d’apprendre ce que le praticien venait leur annoncer. Il n’y avait pas de quoi : tout allait bien, le scanner n’avait révélé aucune anomalie d’aucune sorte, les analyses étaient bonnes, Don, s’il le désirait, pouvait quitter l’hôpital sous réserve de rester au moins quarante-huit heures sous la surveillance de ses proches et de se soumettre à un contrôle le lendemain après-midi.
(à suivre)
Invité Invité
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Dim 20 Juin 2010 - 19:29
J'adore leur petite dispute!!!
La suite ma Nonna!!
Invité Invité
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Lun 21 Juin 2010 - 11:44
Génial cette suite, j'ai beaucoup aimé ce moment de calme et de tendresse en Don et Charlie (un peu de douceur dans un monde de brute )
BRAVO
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18915 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Poseur de bombes - chapitre 50 Lun 21 Juin 2010 - 21:55
Merci les filles!!!! :mangaj'aime: suite et fin...
CHAPITRE L
Maison des Eppes
Pressé d’échapper à l’atmosphère oppressante des lieux, Don acquiesça à tout ce que voulut le médecin, sans remarquer le sourire machiavélique de son petit frère qui se réjouissait de le voir ainsi pieds et poings liés en son pouvoir pour les deux jours à venir. Deux jours qu’il comptait bien faire prolonger jusqu’à ce que son frère retrouve une autonomie complète, celle-ci risquant d’être fortement entravée les jours à venir par son bras en écharpe et son genou sur lequel il avait interdiction de s’appuyer durant dix jours.
Malgré ses récriminations, Don dut prendre place dans un fauteuil roulant pour quitter l’hôpital. Aussitôt qu’il apparut, ses coéquipiers l’entourèrent, lui demandant de ses nouvelles, se réjouissant de voir qu’il se portait aussi bien que possible. Colby se proposa de les déposer, lui et Charlie, chez ce dernier, et les deux frères acceptèrent.
Après une courte halte à l’appartement de Don, où aidé de son cadet, l’agent prépara un sac de vêtements dans lequel il ajouta quelques magazines et dossiers pour s’occuper durant son séjour dans la maison de son enfance, Colby déposa les deux hommes devant chez eux. Au moment où ils allaient descendre de voiture, Don dit soudain :
- Au fait Colby…
- Oui patron ?
- La prochaine fois que tu touches à mon petit frère, d’abord je te démolis, ensuite je te mets à pied pour quinze jours c’est clair ?
L’agent resta un instant interloqué, inquiet de la réaction de son supérieur. Puis en le regardant, il vit l’étincelle amusée qui flottait dans ses yeux et comprit :
- Désolé patron, ça ne se reproduira plus. C’était juste un cas de force majeure.
- Un cas de force majeure ?
- On peut dire ça comme ça oui.
- Bon…
Don sembla méditer quelques instants, il jeta un regard moqueur à son jeune frère qui se demandait où il voulait en venir. Lui aussi, au départ s’était inquiété de cette entrée en matière, se sentant soudain coupable d’avoir peut-être causé une mésentente durable entre les deux hommes. Mais lui aussi avait très vite compris que Don les faisait tout simplement marcher.
- Et si jamais un tel cas se représentait, tu serais capable de recommencer ?
- Sans doute oui, pourquoi ?
- Malgré ce que je t’ai dit ?
- Malgré ça oui.
- D’accord, donc si je t’appelle un jour pour un cas de force majeure je peux compter sur toi ?
- Attends tu…
- Ben oui, finit Don, rigolard en descendant de la voiture. Ainsi il ramassera la gifle qu’il mérite, mais moi je n’aurai pas d’ennuis avec mon père !
Colby rit de bon cœur tout en saluant les frères alors que Charlie, faussement indigné, intimait l’ordre à son frère de cesser de dire des bêtises et de rentrer se coucher avant de s’effondrer.
Après une grimace expressive en direction de son coéquipier, Don se résigna, pour parcourir les quelques mètres qui le séparaient de la maison, à s’appuyer sur son cadet dont il subodorait déjà les tendances « mère poule » contre lesquelles il allait devoir lutter d’arrache-pied. Mais pas ce soir, non, il était vraiment trop épuisé pour ça. D’ailleurs le regard soudain anxieux de Charlie sur lui lui fit comprendre qu’il devait avoir une mine à faire peur ! Bon sang, Alan allait encore s’inquiéter ! Il aurait peut-être mieux fait de rester à l’hôpital tout compte fait.
*****
Ils franchirent lentement les quelques mètres de l’allée et rentrèrent dans la maison. Il était à peine dix-neuf heures et de délicieuses odeurs culinaires s’échappaient de la cuisine. Charlie posa le sac contenant les affaires de Don sur le sol et dirigea doucement son frère vers le canapé. A ce moment-là Alan sortit de la cuisine en s’essuyant les mains :
- Déjà là Charlie ? Tu as fini de bonne heure aujourd’hui… La journée a été calme ?
Il leva soudain les yeux vers son fils et aperçut alors son aîné. Ses yeux s’écarquillèrent tandis que sa bouche s’ouvrait et qu’il pâlissait à vue d’œil.
- Donnie ! finit-il par s’exclamer en se précipitant vers son garçon, aidant Charlie à l’installer confortablement sur le canapé. Oh mon Dieu ! Mais… Dans quel état tu es ! Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Tout va bien papa, le rassura Don d’une voix lasse. Je n’ai rien de grave. J’ai juste besoin d’un peu de repos et tout rentrera dans l’ordre.
- Mais que s’est-il passé ? répéta Alan. Pourquoi ne m’a-t-on pas dit que tu étais blessé ?
Déjà la colère qu’ils redoutaient enflait dans sa voix. Les deux garçons durent se résoudre à raconter les derniers événements.
Alan passa par une foule de sentiments : peur, compassion, colère, panique, soulagement… Ses garçons, comme ils l’avaient prévu, n’échappèrent pas à d’amers reproches sur le fait qu’étant leur père il était le premier censé être mis au courant quand il se passait quelque chose et qu’il en avait assez que ses fils oublient que c’était lui le père et le traitent comme un vieil invalide à qui on ne peut rien dire. Cela faisait deux fois en deux jours que l’un des deux lui cachait l’hospitalisation de l’autre ! Il était grand temps que ses garçons comprennent que ce n’était pas à eux de le protéger mais à lui de veiller sur eux, c’était son rôle et ça ne changerait jamais, jusqu’à la fin de sa vie !
Mais globalement les deux frères s’en tirèrent bien : l’état de faiblesse de Don lui sauta vite aux yeux, lui interdisant de continuer ses récriminations plus avant. L’urgent était de coucher confortablement son aîné et d’organiser la veille autour de lui comme ils l’avaient fait le jour d’avant autour de son frère.
Vers vingt heures, Don était dûment bordé dans son lit, son père lui avait administré ses remèdes, l’avait obligé à absorber un léger potage et deux grands verres d’eau, l’avait embrassé sur le front malgré ses protestations et laissé déjà endormi alors qu’il fermait la porte de sa chambre.
Avec Amita venue les rejoindre, les deux hommes se répartirent alors la veille autour de leur blessé.
*****
Tandis que c’était à son tour de veiller sur le sommeil de son fils, Alan se dit qu’il avait beaucoup de chance : en quarante huit heure il aurait pu perdre ses deux enfants. Grâce au ciel, ils étaient tous les deux auprès de lui et les probabilités pour qu’un tel événement se reproduise dans l’avenir devait être infimes : il faudrait qu’il demande à son mathématicien de fils de lui calculer ça.
Il remonta un peu la couverture sur les épaules de Don, profondément endormi et déposa un léger baiser sur son front : il ne pouvait s’en empêcher. Savoir qu’il avait été si près de le perdre l’emplissait d’une angoisse rétrospective.
Il referma ensuite la porte et se dirigea vers le rez-de-chaussée. Il n’avait pas l’intention de se coucher : une bonne tasse de café serait la bienvenue. Il fut surpris de voir son cadet installé dans le salon, une tasse auprès de lui.
- Tu ne dors pas ?
- Non, je n’arrête pas de me tourner et de me retourner. J’ai eu peur de réveiller Amita.
- Tu devrais te reposer Charlie, tu as l’air épuisé. Avec ce qui s’est passé hier, tu as d’autant plus besoin de sommeil.
- Je n’ai pas sommeil papa.
Alan soupira et alla s’installer auprès de son fils :
- Qu’est-ce qui te préoccupe fiston ?
Charlie mit quelques secondes à répondre : il fixait ses mains et Alan s’aperçut soudain qu’elles tremblaient. Il comprit alors :
- Don ? C’est ca ?
- Papa, on aurait pu le perdre aujourd’hui ! Si tu savais comme j’ai eu peur ! explosa alors Charlie.
Alan passa une main réconfortante dans son dos.
- Je sais fiston, mais ton frère va bien. Et toi aussi tu as failli mourir dans cette affaire. Grâce à Dieu vous êtes là tous les deux, bien vivants. Ca confirme ce que je pense.
- Quoi ?
- Tant que vous serez la pour veiller l’un sur l’autre, il ne pourra rien vous arriver.
Charlie le regarda gravement, méditant ces paroles. C’était vrai : tant qu’il serait là pour veiller sur son frère, il ne lui arriverait rien, et Don, de son côté, continuerait toujours à le protéger, comme il l’avait fait depuis sa naissance. Tant qu’ils étaient ensemble, rien ne leur arriverait : ils étaient invincibles.
Il posa la main sur l’avant-bras de son père :
- Merci papa.
- De rien fiston, je suis là pour ça.
- Bien je vais remonter me coucher maintenant.
- Bonne nuit Charlie.
- Bonne nuit papa.
*****
Un demi-sourire éclairait le visage du père lorsqu’il se dirigea vers la cuisine tandis que son fils gravissait l’escalier. Il savait très bien où allait Charlie.
Son hypothèse se confirma lorsqu’une demi-heure plus tard il retourna dans la chambre de Don pour voir comment allait celui-ci : Charlie s’était pelotonné contre son frère et ce dernier, ayant ressenti sa présence du fond de son sommeil, s’était retourné vers lui pour l’emprisonner dans ses bras, comme il le faisait lorsqu’ils étaient petits.
Un sourire attendri vint fleurir sur les lèvres du père : en ce moment précis il était le plus heureux des hommes.
FIN
Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry) La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Mar 22 Juin 2010 - 18:04
C'est fine ..... :mangatriste:
Elle est ou la prochaine?
**
Invité Invité
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Mar 22 Juin 2010 - 19:18
Cette fin est tout simplement superbe
Citation :
Un demi-sourire éclairait le visage du père lorsqu’il se dirigea vers la cuisine tandis que son fils gravissait l’escalier. Il savait très bien où allait Charlie.
Son hypothèse se confirma lorsqu’une demi-heure plus tard il retourna dans la chambre de Don pour voir comment allait celui-ci : Charlie s’était pelotonné contre son frère et ce dernier, ayant ressenti sa présence du fond de son sommeil, s’était retourné vers lui pour l’emprisonner dans ses bras, comme il le faisait lorsqu’ils étaient petits.
Un sourire attendri vint fleurir sur les lèvres du père : en ce moment précis il était le plus heureux des hommes.
Cette partie me plait particulièrement
BRAVO
A la prochaine histoire
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18915 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Mar 22 Juin 2010 - 23:05
Merci à vous... La prochaine, y'en a plein en cours... encore faut-il que je trouve du temps pour les achever... :mangaclind'oe
Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry) La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
fanncis Le rêve devient ta réalité….
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 3455 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 45 Localisation : Derrière toi. Mon pairing du moment: : Tarlos911LS
Sujet: Re: Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie Mar 6 Juil 2010 - 13:53
Déjà fini sniff Une autre à nous faire lire ?
Numb3rs - Poseur de bombes - PG-13 - Don & Charlie