En 2010, une petite songfic pour Kiria
PréambuleLes personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Rob Thomas. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnages : Logan & Véronica
Genre : Romance – P.O.V. – Songfic
Résumé : Logan pense à sa relation avec Véronica.
T’aimer pour la vie
Logan enroula un doigt autour des cheveux soyeux de Véronica qui dormait à ses côtés. Son cœur se gonfla d’amour pour la jeune fille qui reposait. Dans le sommeil, son visage était détendu, confiant : elle ressemblait à un ange.
Elle était son ange…
Sans elle, il ne serait rien qu’un sale petit gosse de riche pourri gâté, en tout cas aux yeux de ceux qui ne savaient pas voir au-delà des apparences. Sans elle il chercherait à s’étourdir, à oublier les coups, les humiliations, ce sentiment de n’être rien de plus qu’un jouet entre les mains d’un père passé maître dans l’art de la dissimulation et du faire-semblant.
Qui aurait pu croire qu’ils avaient une chance ensemble : elle, la fille du shérif destitué, ex-vedette du lycée, détective à ses heures perdues, et lui, élevé dans la soie, né avec une cuiller en argent dans la bouche, hâbleur, menteur, volontiers blessant…
Ils étaient l’antithèse l’un de l’autre : était-ce pour ça qu’ils s’étaient reconnus ? Etait-ce pour ça que l’amour avait éclos entre eux comme une étincelle qui s’était transformée en un brasier sauvage et incontrôlable ?
Dans leur cœur à cœur, dans leurs corps à corps, jour après jour, nuit après nuit, ils se disaient mieux qu’avec des mots l’intensité de leurs sentiments.
C'est un peu démodé
Je sais, de l'avouer
Mais qu'importe les phrases
L'important c'est d'aimer
Je suis là devant toi
Sans trop savoir pourquoi
Je veux, je veux te dire tout bas
Les mots que j'ai en moi
A eux deux ils n’avaient pas quarante ans… Pourtant il leur semblait qu’ils étaient bien plus âgés, bien plus expérimentés que certains hommes de cet âge.
Sans doute à cause de ce qu’ils avaient vécu : pour elle l’agression, ce sentiment d’injustice et de dégoût qui la consumait depuis cette fête cauchemardesque, ce soir où elle avait perdu sa foi en l’humanité, sa confiance dans les autres ; ce soir qui avait fait d’elle cette fille sauvage, réservée, méfiante, qui ne s’engageait qu’après beaucoup de temps, qu’il fallait apprivoiser petit à petit sans rien exiger, sans l’effaroucher. Pour lui, sous la carapace dure et brillante, ce sentiment de n’être rien, d’être l’incapable qui méritait d’être battu par ce père magnifique dont il serait toujours la honte, le chagrin d’avoir perdu Lily et le remords de s’être disputé avec elle ce soir là, une fois de plus, une fois de trop…
Alors oui… Quand on les regardait, on pouvait ne voir que deux gamins immatures qui vivaient les plus belles années de leurs vies avec une insouciance presque coupable. Mais quiconque prenait le temps de creuser un peu découvrait une autre vérité, un autre versant, plus sombre, plus douloureux, et des âmes qui étaient bien plus âgées qu’on ne l’aurait pensé.
Mais qui prenait le temps de regarder plus loin que le premier coup d’œil dans leur société frivole et pressée ? Elle le faisait et lui aussi.
Je voudrais t'aimer pour la vie
T'aimer comme on lance un défi
Pour aujourd'hui, pour maintenant
Pour hier et demain
Je voudrais t'aimer pour la vie
T'aimer beaucoup, t'aimer à la folie
Avoir confiance et reposer
Mon bonheur dans tes mains
Je prends le temps et le présent qui passent
Pour te les offrir comme un peu d'espace
Il sourit en contemplant la moue enfantine qui venait de s’afficher sur les lèvres qu’il aurait voulu baiser de nouveau. Mais elle avait besoin de sommeil. Ils s’étaient aimés une bonne partie de la nuit, avec l’ardeur de leur jeunesse et l’émerveillement sans cesse renouveler de se sentir enfin complets lorsqu’ils se donnaient l’un à l’autre. Ils avaient fini par s’effondrer, épuisés, enchevêtrés et s’étaient laissés emporter par le sommeil sans que leurs corps ne se séparent, comme si, même dans l’inconscience, ils avaient besoin de se sentir l’un contre l’autre, de se rassurer à leur contact mutuel.
La plus belle des femmes… La plus tendre… La plus aimante… La plus ardente…
Véronica n’était que superlatifs. Il aurait aimé écrire une ode à sa beauté, à son courage, à tout ce qui faisait d’elle cette adolescente exceptionnelle qui deviendrait une femme plus exceptionnelle encore.
J'aimerais arrêter le temps
Pour faire durer encore un peu le charme
Avant qu'il soit passé,
Le bonheur est fragile
Un rien peut le briser
Fragile comme les mots usés
Qu'il faut réinventer
Il n’avait qu’une peur : qu’un jour elle s’aperçoive combien il était indigne d’elle et qu’elle le quitte, le laissant retourner à sa vie superficielle et vide, lui reprenant l’âme qu’elle lui avait insufflé le soir où enfin elle lui avait dit oui.
Et si elle partait alors ? Si elle se détournait de lui avec dégoût, avec cette expression qu’elle avait eu parfois en le regardant, lorsqu’elle le prenait encore pour celui pour qui il voulait passer ?
Sa main s’attarda sur les cheveux blonds comme les blés qu’il aimait tant caresser. Non… Elle ne pourrait pas le quitter parce qu’il serait pour elle l’homme qu’elle désirait. Il ne pourrait pas la trahir, il ne lui ferait jamais de mal.
Ensemble enfin ils étaient complets. Il se souvenait de cette parabole disant que Dieu a divisé les hommes en deux et que chacun a sa moitié quelque part dans le monde. Certains passent leur vie à la chercher sans jamais la trouver. Lui il avait eu la chance que sa moitié vive dans la même ville que lui, aille au même lycée. Et maintenant qu’il l’avait trouvée, jamais plus il ne la laisserait lui échapper.
Je voudrais t'aimer pour la vie
T'aimer comme on lance un défi
Pour aujourd'hui, pour maintenant
Pour hier et demain
Je voudrais t'aimer pour la vie
T'aimer beaucoup, t'aimer à la folie
Avoir confiance et reposer
Mon bonheur dans tes mains
Je prends le temps et le présent qui passent
Pour te les offrir comme un peu d'espace
Elle avait vu ses fêlures, il avait perçu ses blessures. Et ils s’étaient rapprochés, ne permettant à personne de le voir pour qu’on ne puisse pas leur gâcher ce réconfort qu’ils puisaient l’un dans l’autre.
Ils vivaient leur amour caché, suivant en cela l’adage qui disait : « Pour vivre heureux, vivons cachés ». Combien de mauvaises langues se seraient empressées de jaser sur leur compte si elles avaient sus ? Combien de pseudos amis auraient tenté d’empoisonner leur relation avec leurs soi-disant avertissements ou conseils distillant plus de venin que de baume ?
- Bonjour toi…
Le bleu des prunelles fixées sur lui apaisa instantanément ses doutes et ses craintes. Lorsqu’elle le regardait comme ça, lorsque ce sourire étirait ses lèvres, une paix infinie l’envahissait, faite d’une seule certitude.
Il n’avait que dix-sept ans, mais il savait qu’avec Véronica il irait jusqu’au bout de sa vie.
FIN
Chanson de Daniel Guichard