Numb3rs - J'te mentirai - Don/Colby - G

Début du reclassement semestriel: une songfic destinée à DSandrine.

Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Cheryl Heuton & Nicolas Falacci. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
 
 
 
 
Il le regardait, les larmes aux yeux. C’est une chose que de soupçonner, c’en est une autre que de voir ses doutes se concrétiser et passer du soupçon à la certitude. Et finalement il n’était pas vraiment sûr d’aimer savoir la vérité, lui qui l’avait tant réclamée.

Lorsqu’il avait confronté Don ce soir-là, en ayant assez de ces pensées qui tourbillonnaient en boucle dans son esprit, empoisonnant jusqu’à l’air qu’il respirait, il avait lu sur le visage de son compagnon une foule de sentiments contradictoires : la peur, la culpabilité, le déni, l’amour mais aussi un soulagement, comme si son amant pouvait enfin déposer un fardeau qui lui pesait, comme si le fait de ne plus avoir à se taire, quand bien même il le mettait en danger, lui apportait un certain réconfort.

Et puis il avait commencé à se livrer, à mots d’abord hésitants, gardant la tête baissée, n’osant pas croiser son regard.
 
- Ca paraissait tellement facile !

Tellement facile ! Colby en eut les larmes aux yeux. Certes leur relation était compliquée depuis plusieurs mois, depuis qu’un de ses ex-amants avait refait surface au détour d’une enquête. Jusqu’à cet instant, Don ne s’était pas vraiment demandé si son compagnon avait eu beaucoup d’amants avant lui. Il savait qu’il avait fréquenté bon  nombre de femmes parce qu’il avait lui-même été témoin des ravages que l’agent blond était capable de faire auprès de la gente féminine, mais il n’avait jamais posé de question sur ses conquêtes masculines, comme s’il craignait la réponse.

Colby, bi et assumant de l’être, avait tout de suite su que son nouveau chef pourrait être celui qu’il cherchait en collectionnant les aventures d’un soir ou d’une semaine, mais il avait pensé n’avoir aucune chance. Pour Don, les choses avaient été plus compliquées : jamais il ne s’était senti attiré par un homme. Il n’y avait eu pour lui que Colby et parfois cela l’inquiétait : et si un jour son amant se lassait ? S’il partait vers d’autres bras parce qu’il n’aurait pas su lui apporter ce qu’il attendait, lui qui était tellement plus expérimenté ?

Alors l’irruption de l’ancien compagnon d’armes et de lit de son amant l’avait déstabilisé plus qu’il n’aurait pu l’admettre, plus peut-être qu’il ne s’en était même aperçu.
Don n’était pas d’un naturel suspicieux, contrairement à ce que l’on aurait pu croire étant donné sa profession. Autant, dans l’exercice de celle-ci, il ne prenait pas pour argent comptant ce qu’on pouvait lui déclarer, autant dans sa vie personnelle il faisait confiance. Mais lorsque cette confiance était rompue, il avait beaucoup de mal à s’en remettre et il lui était presqu’impossible de l’accorder à nouveau.

Et sa confiance avait été ébranlée en voyant la complicité qui s’était aussitôt réinstallée entre les deux hommes, leurs rires, leurs allusions à un avant où il n’avait pas sa place. Et Colby avait eu beau faire, il n’avait pas pu rassurer son compagnon si fragile finalement sous ses dehors assurés d’agent du FBI sans peur et sans reproches. Le départ de l’ami n’y avait rien changé : le doute s’était instillé dans les veines du plus âgé, le genre de doute qui vous mord les entrailles et vous ronge petit à petit : est-ce que je suis à la hauteur ? Est-ce qu’un jour il se lassera de moi ? Est-ce qu’il y a eu d’autres hommes pour lui ? Est-ce qu’il pourrait me tromper ? Est-ce que…

Colby n’avait rien vu, ou rien voulu voir. Pourtant entre eux les relations s’étaient imperceptiblement tendues : Don semblait avoir perdu confiance, non dans son amant, mais dans lui-même et dans sa capacité à le rendre heureux. Mais à cette époque-là, le plus jeune n’était pas prêt à comprendre et il n’avait pas su rassurer son compagnon.

Ensuite il y avait eu ce stagiaire, en formation à Quantico, venu passer deux mois dans leur service et dont très vite Colby avait su qu’il n’était pas insensible au charme de Don… et que la réciproque était vraie.
Quel démon l’avait poussé ? Quelle peur l’avait guidé ? Quelle folie l’avait saisi ? Don ne le savait pas et ne le saurait jamais. Il n’arrivait pas à expliquer pourquoi ce regard sur lui, cette main qui s’attardait parfois sur sa manche, cette voix qui s’adoucissait pour s’adresser à lui, avaient fini par le toucher, lui qui pourtant avait déjà été dragué par d’autres hommes sans éprouver aucun désir à leur encontre : de la satisfaction, oui, comme on peut avoir lorsqu’on se rend compte que l’on plait, mais aucune envie d’entrer dans ce jeu de séduction.

Peut-être que ce jeune homme était arrivé au bon moment, ou plutôt au plus mauvais, celui où il ne savait plus où il en était, où il avait l’impression que l’homme qu’il aimait s’éloignait de lui, qu’il ne savait plus lui plaire….

Peut-être simplement qu’il avait besoin de connaître d’autres bras masculins, lui qui n’avait jamais été étreint que par ceux de Colby, besoin de se trouver lui-même et de se comprendre : pas facile lorsqu’on s’est cru hétéro durant plus de trente-cinq ans, de se découvrir attiré par les hommes, ou en tout cas par un homme. Faire sa vie avec Colby avait été la meilleure décision qu’il avait jamais prise, du moins il l’avait pensé ce jour où il était allé annoncer à sa famille sa décision de s’installer avec son subordonné. Mais les yeux de cet autre homme sur lui l’avaient fait douter de son choix : et si Colby n’avait que l’attrait de la nouveauté, n’était que le déclencheur qui lui avait permis de comprendre sa vraie nature ?

Il aurait eu besoin de son compagnon, plus que jamais, pour le rassurer, faire taire ses doutes, lui réaffirmer combien il était précieux à ses yeux. Mais celui-ci était passé à côté de son malaise.
- C’est arrivé souvent ?

La question était tombée et Colby n’était pas vraiment sûr qu’il voulait savoir la vérité. Les mots de son compagnon avaient ouvert en lui une blessure béante. Il aurait voulu le faire taire mais en même temps il avait besoin de comprendre et de savoir : avait-il perdu l’homme qu’il aimait ? Avait-il laissé l’habitude éroder ce lien qui lui avait semblé indestructible ? Avait-il, par son inconscience, perdu celui qu’il avait tant cherché à conquérir ? Avait-il, par sa suffisance, ce sentiment de toujours pouvoir contenter celui pour qui il savait être le premier, poussé son amant hors de ses bras, hors de sa vie ?

Don avait relevé les yeux et il vit des larmes briller dans les prunelles chocolat. Il aurait aimé le prendre dans ses bras pour le consoler, mais il ne le pouvait pas : pas maintenant, pas avant de savoir.

- Non ! Une fois ! Une simple fois ! Je te le jure !

Une fois… Le soulagement initial laissa place à la douleur. Son compagnon avait été caressé par d’autres mains, embrassé par d’autres lèvres, possédé par un autre corps… Un autre que lui avait entendu ses gémissements de plaisir, avait collé sa peau à la sienne, avait épousé ses courbes…

Une fois….

Pourquoi avait-il voulu savoir ? Pourquoi avait-il provoqué cette discussion ? Pourrait-il jamais regarder de nouveau son amant de la même manière ? Aurait-il finalement préféré le mensonge, l’ignorance ?

- Je devais te le dire Colb… Je n’en pouvais plus…


Qui a tort ou qui a raison ? Il semblait si facile de rejeter la faute uniquement sur celui qui avait cédé à la tentation. Mais lui… Etait-il tout à fait innocent dans  ce naufrage ? N’aurait-il pas dû être plus vigilant, plus présent ?

Il se souvenait des nombreux appels à l’aide qu’avait lancés son amant, par des petits riens, des demandes, des gestes… Certes il ne s’était pas planté devant lui en lui disant : « Colb, si tu ne t’occupes pas un peu mieux de moi, je crois bien que je vais coucher avec le stagiaire ! » mais mille petits riens revenaient soudain à la mémoire du blond, comme les petits cailloux blancs qui avaient ramené le petit Poucet auprès des siens. Sauf que lui, comme un idiot, avait été incapable de suivre la piste…

Ses soupçons étaient venus plus tard, trop tard…

- Colby…

Don le regardait, et ce qu’il lut dans ses yeux lui fit mal : il y avait tellement de culpabilité, de douleur, et cette angoisse de devoir partir, d’être rejeté.
 
Alors il le prit contre lui, et ils pleurèrent ensemble sur ce gâchis dont ils étaient aussi responsables l’un que l’autre. Mais leurs larmes évacuèrent toute la colère, la peur, la souffrance… Lorsqu’ils purent se détacher l’un de l’autres, ils surent qu’ils étaient plus fort que jamais et que plus rien ne viendrait les séparer parce que la tempête qu’ils venaient de traverser les avait rendus plus vigilants, moins sûrs d’eux.

Désormais ils sauraient prendre le temps de se retrouver, de se parler, de se rassurer mutuellement.

- Je t’aime tant Colb… Je ne sais pas ce que j’aurais fait si…

- Chut ! Je t’aime aussi bébé ! Je t’aime comme un fou ! Laissons tout cela derrière nous ! Oublions…


Ils n’étaient naïfs ni l’un ni l’autre : ils savaient très bien qu’ils n’oublieraient jamais. Mais ils avaient l’un et l’autre la volonté de tourner la page et de ne plus revenir en arrière. Et le baiser qui les unit scellait un pacte d’amour auquel ni l’un ni l’autre ne devait plus jamais déroger.
 
 
Chanson de Patrick Bruel
 
* paroles originales : cette fille

Ooooh mon Brubruuuuuuuuuuu     Forcément avec lui ça ne peut être que 

oui je radote mais qu'est ce que j'aime les reclassements!
je ne connais absolument pas cette chanson de bruel mais quelles paroles!

c'est magnifique cissy, toute cette douleur et ce manque de confiance de la part de don!
et toute cette angoisse, celle de savoir, de la part de colby!

Elle est vraiment parfaite cette songfic. Le sujet de l'infidélité n'est pas toujours facile à aborder, souvent on a tendance à incriminer celui qui trompe et c'est ce que j'ai aimé dans ta songfic, les deux sont fautifs, l'un pour avoir chercher dans d'autre bras la confiance qu'il lui manquait et l'autre de ne pas avoir vu le mal être de son compagnon. Au lieu de briser leur couple, cette épreuve va les rendre plus fort

Cissy pour cette songfic.

Très jolie songfic même si le sujet de l infidélité n est jamais simple il est très bien abordé ici avec la faute sur les deux hommes ça change de d habitude même ici tu le fais passer pour un gentil ton Donnie

mumu71 a écrit:

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je ne connais absolument pas cette chanson de bruel mais quelles paroles!
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Normal c'est mon Brubru qui l'a écrite    Quoi ? Je suis pas objective? Mais si, j'y peux rien moi si il est doué 

une magnifique chanson ( bien oui c'est Patrick) et un texte magnifique

Un  grand merci à vous toutes.... Tu as raison Yseult, ton Brubru a des chansons qui activent l'inspiration. Je suis contente que vous ayez apprécié et oui, le sujet n'est pas forcément de ceux qui remportent l'adhésion mais je pense sincèrement qu'à part celui (ou celle) qui va butiner de l'un(e) à l'autre par habitude ou besoin, voire perversion,  l'infidélité peut être un moment unique où chaque partenaire a sa part de responsabilité. Je suis ravie d'avoir réussi à vous faire passer ce sentiment...  
Je n'ai pas besoin de "le faire passer" pour un gentil mon Donnie, Vaunie, il EST gentil!   (à ce propos, je l'attends toujours de ta part... )

  Une infidélité qui restera gravée dans leurs coeurs, mais dont il feront une force pour s'ouvrir l'un à l'autre et faire les ajustements nécessaires à l'épanouissement de leur couple. Rien n'est pire que l'impression d'abandon, la lassitude, l'indifférence et la routine dans un couple.

En voilà deux qui ont bien compris qu'ils devaient prendre soin l'un de l'autre pour faire grandir et durer leur amour. Ce qui ne les détruit pas, les rendra forcément plus forts.

Belle songfic. Heu, je ne me prononce pas sur la chanson, belles paroles certes, mais je dois être la seule sur le fofo à vraiment détester Bruel. Je change de chaine et de station radio dès que que l'entend. 

Ah mais  c'est ton droit le plus strict!    Tant que tu ne fais  pas la même chose avec mes  histoires...  
Merci beaucoup de ton commentaire!

Te plains pas Cat j ai eu l obligation d aller le voir en concert à 8 ans. Y avait tant de monde que même perchée Lsur un tabouret je ne voyais rien deux heures d enfer. J ai détesté... à part quand il a monté des escaliers et s est ramassé

Hé ho Tic et Tac, c'est pas fini oui de malmener mon Brubru

Méfiez-vous les filles: quand  le poisson rouge sort  de son bocal, il mord! On ne touche pas  à son Brubru d'amour..

J'aime beaucoup ;)
tu sais très bien transmettre les émotions du couple, surtout sur ce sujet 

Merci beaucoup!   Numb3rs est mon fandom de prédilection, celui qui m'a amené à écrire de la fanfiction. J'aime bien ce couple, même si je préfère mon Donnie en hétéro (ainsi j'ai plus de chance qu'un jour il tombe dans mon lit... )