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 Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don

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Cissy
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MessageSujet: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeMer 21 Juil 2010 - 20:51

Voilà un cadeau pour l'anniversaire de JB... J'espère que vous l'aimerez aussi... (mais vous vous l'aurez en morceaux...  :mangaclind'oe )

Préambule : Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Cheryl Heuton & Nicolas Falacci. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.

Personnages : Chalie - Don - L'équipe

Genre : Angst - Hurt - Comfort

Résumé : Charlie mène sa propre enquête sur des vols à l'université parallèlement à l'aide qu'il apporte à Don sur des agressions de SDF. A-t-il raison de se disperser ainsi?




Chapitre 1 : Une enquête officieuse

- Je vous assure que j’avais fait mon devoir professeur…
La jeune fille était au bord des larmes et Charlie se trouvait bien embêté. En toute logique il se devait de sanctionner l’élève qui ne rendait pas le travail qu’il avait demandé deux semaines auparavant en précisant bien que les résultats de celui-ci serait pris en compte pour  la moyenne semestrielle. Cependant il avait toujours du mal à se comporter fermement quand un de ses étudiants se montrait bouleversé, comme c’était le cas présentement. Il imaginait d’avance la réaction de Larry et ses allusions à son « cœur encore un peu trop tendre pour un enseignant ayant son expérience », cependant il ne pouvait s’empêcher de laisser une chance à la jeune fille, d’autant que, jusqu’à présent, c’était une élève sérieuse, rendant toujours ses devoirs en temps et en heure, et ayant des résultats très honorables même si elle ne se classait pas dans les premiers.

- D’accord Alice, dit-il. Je veux bien vous croire. Mais si vous avez fait votre devoir, vous comprendrez que je m’interroge sur le fait que vous ne me le rendez pas…

Seigneur ! Voilà qu’il se mettait à parler comme Larry !

- J’avais tout à l’intérieur de mon portable monsieur et…

Perdant le peu de calme qui lui restait, l’étudiante fondit en larmes sous le regard gêné de Charlie, apitoyé de certains de ses camarades et goguenards d’autres.

- Ecoutez, Alice, dit Charlie affreusement ennuyé et commençant à se sentir coupable ce qui, il n’en doutait pas, lui aurait à nouveau attiré les sarcasmes de son si caustique ami et collègue, pleurer ne sert à rien. Je préfèrerais que vous m’expliquiez ce qui s’est passé. Vous avez fait votre devoir sur votre portable, d’accord… et ensuite ?

- On me l’a volé monsieur ! acheva la jeune femme entre deux sanglots.

Charlie recula d’un pas, se demandant, une fois de plus, si on essayait pas de le mener en bateau. Il était de notoriété publique que le professeur Eppes était relativement facile à attendrir.

- J’avais mis plus d’un an à pouvoir me l’acheter, continuait Alice en pleurant de plus belle. J’avais tous mes cours dedans et…

Vaincue par le chagrin, elle s’effondra dans les bras de son amie. Charlie ne savait trop quelle décision prendre : à son avis l’étudiante était sincère et ses pleurs étaient dus tout autant au fait qu’elle risquait d’avoir un zéro qui remettrait en cause sa réussite en mathématiques pour le semestre, compte-tenu du fait qu’elle n’avait que des notes aux alentours de la moyenne dans cette matière, mais aussi visiblement de la perte énorme tant sur le plan financier que pour ses études que représentait le vol de son portable. Ou bien, si elle était en train de le rouler dans la farine, d’ici un ou deux ans elle serait nominée aux Oscars sans l’ombre d’un doute.

- Mais, êtes-vous sûre qu’on vous a volé votre ordinateur ? demanda-t-il, par acquit de conscience, se doutant bien qu’on ne lance pas ce type d’allégation au hasard.

Quoique son si suspicieux agent du F.B.I. de frère se serait sans doute fait un plaisir de lui fournir plusieurs théories, toutes très valides sur les raisons qui pourraient conduire une jeune fille à mentir à ce sujet. Pour sa part, n’ayant pas encore été contaminé par l’esprit soupçonneux de son aîné, il préférait la croire.

Faisant un effort pour reprendre le contrôle, la jeune femme releva la tête, renifla fort peu élégamment avant de se moucher dans le carré de papier que lui tendit Charlie après l’avoir vue fouiller vainement dans sa poche, prit une grande inspiration et, la voix encore tremblante elle expliqua les circonstances de la disparition de son outil de travail, récit qui convainquit Charlie de sa bonne foi.

- Je vous assure que mon devoir était prêt, finit-elle. Je n’avais plus qu’à l’imprimer. Mais… je n’ai pas réussi à le refaire en si peu de temps.

Ca Charlie voulait bien le croire ! Le devoir nécessitait une bonne dizaine d’heures de recherches et de réflexion… Le vol de son portable ayant eu lieu cinq heures avant son cours, c’était effectivement mission impossible.

Les larmes recommençaient à couler sur le visage de l’étudiante.

- D’accord Alice. Je suppose que dans ces circonstances je peux vous accorder un délai… Mais je suis désolé, il ne sera pas de plus de trois jours. Vous comprendrez que…

Avant qu’il n’ait pu terminer sa phrase, Charlie fut interrompu :

- C’est injuste professeur ! Pourquoi Drake aurait-elle droit à un délai et pas nous ? C’est parce qu’on n’a pas les bon arguments ? s’enquit une voix venant de la troisième travée sur sa droite.

Avant même de lever la tête vers l’impertinent personnage, Charlie savait de qui il s’agissait : Earl Wanigan ! Un élève brillant, peut-être le meilleur de sa classe, mais insupportable de morgue, de prétention et d’égocentrisme. Charlie l’avait déjà plusieurs fois remis à sa place trouvant son comportement déplacé et insultant à  l’égard de ses camarades moins bien lotis que lui. Parce qu’en plus d’être plutôt beau garçon, ce dont il était d’ailleurs parfaitement conscient, Wanigan avait aussi la chance d’avoir un père ayant fait fortune dans la vente de produits financiers avec aussi peu de scrupules qu’en montrait son fils dans ses relations avec les autres. Chez les Wanigan la devise était : « gagner à tout prix » quelles que puissent être les victimes que l’on faisait sur son chemin.

- Monsieur Wanigan, il me semble que vous m’avez remis votre devoir non ? dit Charlie en se tournant vers le perturbateur, s’efforçant de contrôler sa voix.

Il n’avait pas envie de lui donner la satisfaction de le voir perdre son calme, même s’il se sentait déjà bien prêt de le faire, compte-tenu de l’allusion particulièrement déplacée qui avait suivi la protestation.

- Oui… mais avec trois jours de plus, je pourrai peut-être faire encore mieux… Ce n’est pas juste d’accorder un délai à Drake et pas aux autres…

- Savez-vous qui était Voltaire, monsieur Wanigan ? s’impatienta Charlie.

- C’était un philosophe du XVIIIème siècle il me semble, ironisa l’étudiant et Charlie, une fois de plus, pensa qu’il était vraiment dommage que quelqu’un d’aussi cultivé et brillant soit par ailleurs aussi détestable, sinon il aurait vraiment fait une personne d’exception telle qu’on est heureux d’en côtoyer.

- Exact… je vois que votre culture est meilleure que votre sens de la compassion. Voltaire disait : N’être que juste, c’est déjà être injuste… Je présume que vous comprenez ce que cela veut dire ?

- Hé !!! Je croyais qu’on était en cours de maths ici, pas en philo, ironisa une voix grasseyante.

Avec un soupir de lassitude, Charlie se tourna vers le nouvel interlocuteur. Evidemment il s’agissait de Scott Latimer Tellmann, troisième du nom, inséparable de Wanigan et tout aussi détestable tout en étant bien moins brillant, ce qui le rendait encore plus antipathique finalement.

- Ce qui compte monsieur Tellman, rétorqua le professeur, ce n’est pas de quel cours il s’agit, mais de qui l’anime. En l’occurrence c’est moi ! Ce qui, techniquement, fait de moi la personne qui décide dans cette pièce des devoirs à effectuer, des récompenses à distribuer, et, le cas échéant, des délais à accorder en fonction de circonstances exceptionnelles. Je suis aussi celui qui détermine les avertissements à donner en cas de comportement inapproprié, ajouta-t-il en guise d’avertissement.

- Mais elle peut bien raconter n’importe quoi ! intervint alors un troisième élève. Qui dit qu’on lui a effectivement volé son portable ? Qui dit qu’elle ne raconte pas des craques pour vous avoir parce qu’elle a juste besoin d’un peu plus de temps ?

Charlie soupira : évidemment, là où Wanigan et Tellmann intervenaient, on pouvait être sûr que Stroblic ne tarderait pas à se manifester, histoire de ne pas se laisser distancer par ses deux comparses. Jefferson Mickaël Stroblic, fils d’un avocat peu scrupuleux, brillant sujet lui aussi, bien que moins doué que Wanigan et moins cultivé, mais tout aussi arrogant et prétentieux.

- Il a raison, renchérit Tellmann. Qu’en dirait votre frère, le grand agent spécial Donald Eppes du F.B.I. ?

Charlie ferma les yeux, s’efforçant de juguler la colère qui commençait à monter en lui. Décidément il allait devoir un jour ou l’autre affronter ces trois terreurs qui se croyaient tout permis parce que leurs pères étaient riches à millions. Mais il y avait des choses qu’il ne permettrait pas et l’une d’elle était que l’on se moque de son frère.

- Monsieur Stroblic, je vous prierai très fermement de ne pas dépasser certaines limites !

La voix froide et coupante de l’enseignant fit comprendre aux trois compères qu’ils étaient peut-être allés trop loin. Certes leurs pères avaient des bras très longs et le président de l’université, via le conseil, était toujours prêt à passer l’éponge sur les petites facéties des trois garçons contre espèces sonnantes et trébuchantes, mais le professeur Eppes n’était pas du genre que l’on intimide si facilement et il s’était déjà heurté à l’administration de l’université au sujet de ces trois là, exigeant une sanction qu’on lui refusait ou inversement refusant de revenir sur une note que le chérubin estimait imméritée. Et dans cette guerre à chaque fois le conseil d’administration avait cédé : ils ne pouvaient se permettre de perdre un enseignant de la stature de Charles Eppes, qui attirait beaucoup d’étudiants par sa seule renommée. S’il quittait le campus pour un autre, c’est toute la réputation de Calsci qui en souffrirait, et ce d’autant plus qu’il risquait d’emporter dans ses bagages les professeurs Fleinhardt et Ramanujan. Ainsi les trois tyranneaux avaient compris qu’entre eux et le professeur de mathématiques appliquées, c’était pour le moment celui-ci qui avait l’avantage et si Tellmann avait parfois du mal à l’admettre, les deux autres, et Wanigan en particulier, savaient où étaient les limites à ne pas franchir.

- Excusez-moi professeur, s’empressa donc de susurrer Stroblic, d’un air pas vraiment contrit. Ce que nous voulions dire c’est : quelle preuve avez-vous que Drake dit bien la vérité ?

- J’étais avec elle ! Elle ne ment pas ! s’exclama alors la voisine de l’étudiante en se dressant d’un air furieux, toisant les trois garçons.

- Et ce n’est pas la première fois que des choses disparaissent, renchérit un autre étudiant, se levant à son tour.

D’autres se joignirent à eux et Charlie soupira : une fois de plus le ton montait entre les étudiants financièrement à l’aise et les autres. Il devait arrêter ça avant que ça ne dégénère. Puis d’un seul coup il prit conscience des témoignages qui venaient spontanément se superposer et son esprit logique tilta soudain :

- Ca suffit ! clama-t-il sur un ton qui ramena aussitôt le silence dans l’amphithéâtre. Attendez une seconde… J’ai besoin de confirmer certaines choses.

Médusés par l’autorité dont faisait preuve leur enseignant, les étudiants se rassirent dans le calme et répondirent simplement aux questions qu’il posa. Petit à petit l’évidence leur apparut aussi : au cours des trois derniers mois, il y avait eu une recrudescence des vols sur le campus et ceux-ci, bizarrement visaient essentiellement les étudiants les moins fortunés qui se voyaient délestés des quelques rares objets de valeur qu’ils avaient réussi à acquérir à force de travail. Cela dénotait un mode opératoire particulier.

Comme Charlie s’étonnait de n’avoir pas entendu parler de ces vols auparavant, les étudiants répondirent que la police du campus était au courant mais ne leur avait laissé que bien peu d’espoir de retrouver leurs biens.

- D’accord… Alors nous pourrions nous en charger…, proposa Charlie.

- Comment ça ? Vous comptez faire appel à votre frère ? s’enquit un élève.

Charlie se sentit agacé par la question : est-ce qu’on le croyait incapable de mener une enquête de ce genre ?

- Le F.B.I. a d’autres chats à fouetter qu’à poursuivre de petits voleurs, répondit-il un peu plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu.

Le maladroit se le tint pour dit et se rencogna sur son banc sous les regards un peu moqueurs de ses camarades.

- Non, je pensais que nous pourrions organiser un groupe de travail sur ces vols, trouver les points communs, travailler sur les réseaux sociaux, bref, un travail d’analyse mathématiques qui, même s’il ne nous permet pas de donner des pistes à la police, sera de toute façon précieux pour vos études.

- Une sorte de TP alors ?

- Exactement. Qui est volontaire ?

Plusieurs mains se levèrent et Charlie eut l’immense surprise de voir parmi elles celle de Wanigan et de ses deux comparses.
Il choisit rapidement un groupe d’une douzaine d’étudiants. Dans un premier temps, son réflexe fut d’écarter les trois fils à papa, puis il s’aperçut qu’en agissant de la sorte il se comporterait exactement comme eux qui jugeaient sur les apparences plutôt que sur les compétences. De plus, un esprit aussi brillant que Wanigan pouvait se révéler être un atout. Il désigna donc celui-ci, mais pas ses deux amis, ne voulant pas qu’ils s’allient pour railler les autres ou, qui sait, saboter le projet par simple esprit de contradiction. Il vit bien que les étudiants étaient légèrement surpris qu’il choisisse Wanigan, mais aucun ne se permit de réflexion et aucun non plus ne se désista.

Alors que les étudiants quittaient la salle, Charlie arrêta le fils du financier :

- Monsieur Wanigan…

- Professeur Eppes ?

- J’aimerais savoir pourquoi vous vous êtes porté volontaire pour cette recherche.

- Et pourquoi pas ?

- Et bien vous paraissiez mettre en doute le vol du portable de Mlle Drake alors…

- C’est vrai, j’ai eu des doutes, je le reconnais. Mais visiblement, pour une fois (Charlie sourit au pour une fois qui ressemblait si bien au garçon pétri de sa propre importance qu’il connaissait), je me trompais. Il y a visiblement des voleurs sur ce campus et puisque le service de sécurité n’est pas à la hauteur, si on peut l’aider… En plus c’est le genre d’activité qui est plutôt bien vue sur un C.V.

Charlie soupira : bien sûr ! Fidèle à lui-même Wanigan ne faisait pas ça pour aider les autres, mais pour avoir l’opportunité de se faire mousser. Nul doute que si leurs recherches aboutissaient, il ferait croire qu’il en était le principal artisan ! Mais finalement qu’importait… Charlie savait qu’il serait utile pour effectuer certains calculs un peu plus poussés et guider des étudiants moins doués que lui. Par contre, il se promit de ne pas le rater et qu’à la première incartade, quel qu’en soit le handicap pour le groupe de travail, il l’exclurait. Pas question de le laisser saboter le travail de tout le monde !

Charlie rentra chez lui fort satisfait de sa matinée et quelque peu excité à l’idée de se trouver aux commandes d’une vraie enquête. Il était vrai que sa dernière incursion dans ce domaine l’avait plutôt tourné en ridicule et de plus avait tourné court par la faute de Don qui n’avait pu s’empêcher de jouer les super flics volant au secours des mixeurs lâchement kidnappés, et avec succès qui plus est !!! Cette fois-ci, pas question de laisser super Don se mêler de SON enquête… Il avait constitué SON équipe et il avait bien l’intention de la mener à SON gré et suivant SES intuitions, sans se laisser détourner de sa mission par quiconque… D’ailleurs, à la réflexion, mieux valait ne parler de tout ça à personne : il exigerait aussi le silence de la part de ses étudiants. Ainsi s’ils échouaient nul ne le saurait, et s’ils réussissaient tout le monde s’apercevrait que Charles Eppes aussi était un bon enquêteur, sans avoir besoin du secours de son grand frère… Et de toute façon, ils n’échoueraient pas conclut-il, se montrant à l’occasion tout aussi suffisant que Wanigan en personne.

(à suivre)


Dernière édition par Cissy le Dim 31 Oct 2010 - 18:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeMer 21 Juil 2010 - 21:43

Un petit commentaire : J'adore ! Ca promet !!!
C'est une superbe idée comme cadeau !!!
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeMer 21 Juil 2010 - 21:44

Merci Heleaena... c'est vrai que toi aussi tu as un faible pour Charlie je crois... :mangaclind'oe


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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeMer 21 Juil 2010 - 21:55

Tout d'abord de rien ! Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 871632

Et ... euh ... ouai Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 714319 ! Tu as raison, j'ai un faible pour lui ( j'adore les cadets Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 994167 ) mais au moins, comme sa, tu as une nouvelle fan ! Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 822143
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeJeu 22 Juil 2010 - 20:30

Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 953944 magnifique, j'adore cet ambiance estudiantine qui est une ambiance qu'on connait bien. Vivement la suite
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MessageSujet: sur la corde raide - Chapitre 2   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeJeu 22 Juil 2010 - 20:38

Merci Stéph... la suite sera peut-être un peu moins "estudiantine"... :mangaclind'oe

Chapitre 2 : Une enquête officielle

- Charlie, je peux te voir quelques minutes ?

Le mathématicien se retourna vers son frère qui venait d’entrer. Une grimace légèrement contrariée contracta un instant son visage : il ne voulait surtout pas que Don vienne mettre son nez dans SON enquête. Et puis il se raisonna : qu’est-ce que l’agent du F.B.I. pourrait bien déduire des schémas, diagrammes et autres équations qui s’étalaient sur les tableaux alors que les étudiants étaient penchés sur leurs ordinateurs portables, travaillant en binôme à explorer d’autres tâches ? Sans vouloir sous-estimer l’intelligence du policier, il ne verrait pas au-delà des apparences : un groupe d’élèves en train de plancher sur une quelconque théorie de mathématiques exposée par leur professeur.

Par contre, s’il restait là avec cet air relativement mécontent sur le visage, cela pourrait bien finir par éveiller les soupçons de l’enquêteur suspicieux qu’il avait en face de lui finit-il par conclure en s’efforçant de sourire. D’ailleurs cela ne lui fut pas tellement difficile. Il était réellement heureux de voir son frère qu’il n’avait pas eu l’occasion de rencontrer depuis trois jours, c’est-à-dire depuis que lui-même avait pris la décision de se pencher sur les vols à Calsci tandis que de son côté, l’agent du F.B.I. était accaparé par une nouvelle affaire dont, contrairement à ses habitudes, Charlie n’avait pas cherché à savoir les tenants et aboutissants étant donné ses propres projets.

Puis son sourire fut remplacé par un regard soucieux : Don avait l’air fatigué. Des cernes bien visibles soulignaient ses yeux et son visage était tiré. Vraisemblablement, l’affaire sur laquelle il travaillait devait être difficile et il devait de nouveau voir ses heures de sommeil se réduire au strict minimum. Selon toute vraisemblance, son irruption au milieu de l’après-midi dans le bureau de son frère n’avait qu’une raison : il était venu demander son aide.

- Don… tu vas bien ?

- Oui… Mais j’ai besoin de toi Charlie.

- Figure-toi que je m’en doutais. C’est quoi cette fois ?

Malgré toute sa bonne volonté, Charlie ne put empêcher un soupçon d’impatience de passer dans sa voix. Ca tombait mal. Son regard s’attarda sur les étudiants qui avaient levé les yeux vers lui, à la fois curieux de savoir ce que pouvait vouloir le frère de leur enseignant qu’ils avaient parfaitement reconnu, et un peu désappointés à l’idée que peut-être la quête à laquelle ils avaient tous pris goût risquait de prendre fin avec l’irruption de cet intrus.

Depuis trois jours, ils alignaient les théories et les vérifiaient en binôme. Avec étonnement, Charlie s’était aperçu que, loin d’essayer d’entraver le travail du groupe, Earl Wanigan s’était vraiment pris au jeu et semblait avoir autant sinon plus que les autres, envie de découvrir qui se cachait derrière les vols qu’ils avaient recensés d’une part auprès du service de sécurité du campus, et d’autre part auprès des étudiants directement, certains n’ayant pas porté plainte, persuadés que cela ne servait strictement à rien étant donné le peu de valeur intrinsèque de ce qui leur avait été dérobé compte-tenu des sommes brassées à l’université, même si parfois, pour eux, c’était l’une des choses les plus précieuses qu’ils possédaient.

C’était lui qui avait soulevé deux points communs : tout d’abord les objets étaient toujours volés dans des endroits collectifs, cafétéria, bibliothèque, gymnase, amphithéâtre même… et les cibles étaient quasi dans leur totalité des étudiants désargentés pour qui la perte d’un téléphone, d’un ordinateur, d’une tablette graphique, était d’autant plus ennuyeuse qu’ils avaient mis du temps à pouvoir les acquérir et ne pourraient les remplacer de sitôt. Pour certains cela risquait de plus d’avoir des répercutions néfastes sur leurs études. Charlie ne savait pas où ces deux points pouvaient les conduire, mais il était évident qu’ils tenaient là quelque chose d’important.

Il semblait qu’à travailler sur ce cas, le jeune Wanigan avait pris conscience de certaines choses et notamment de son statut de privilégié face à beaucoup de ses commensaux qui devaient travailler pour pouvoir poursuivre leurs études. Etait-ce un début de mauvaise conscience qui l’avait amené, la veille à venir muni d’un ordinateur portable haut de gamme dont il avait proposé à Alice Drake de lui laisser la jouissance tout le temps qu’il lui faudrait pour pouvoir remplacer son portable volé ? Dans un premier temps, il avait même prétendu lui donner le matériel, arguant que lui-même en avait désormais un bien plus performant offert pour son anniversaire le mois passé. Une fois encore, Charlie avait mesuré le gouffre qui séparait les étudiants fortunés des autres : l’ordinateur que Wanigan décrivait comme obsolète et qu’on venait de lui changer à ce titre, n’avait pas plus de six mois et était un appareil déjà haut de gamme. Alice, quant à elle, avait commencé par refuser l’offre : pas question de devoir quoi que ce soit à ce fils à papa bouffi de sa propre importance ! Elle n’avait besoin de la charité de personne ! Mais son professeur lui avait fait entendre raison : elle pouvait, sans s’humilier, accepter le prêt. Cela allait lui faciliter les choses pour les études, d’autant que, décidément dans une période de bonté lui ressemblant bien peu, Earl lui avait d’ores et déjà chargé tous les cours qu’ils avaient en commun de manière à ce qu’elle puisse avoir de nouveau accès facilement à cette partie des éléments perdus. Ensuite, elle verrait. Au terme d’un long combat contre sa fierté, la jeune fille avait finalement accepté mais en spécifiant qu’il s’agissait d’un prêt… Wanigan s’était incliné. Le matin même cependant, Alice avait appris à Charlie que, étant donné la qualité de l’ordinateur, elle venait de passer un nouveau marché avec l’étudiant : elle lui achetait son ancien portable, en lui réglant une certaine somme tous les mois jusqu’à ce qu’elle ait versé la totalité du montant demandé.

Ne voulant pas que la jeune fille soit grugée par l’étudiant, Charlie s’était enquis du montant de la transaction et, à son grand étonnement, il s’était aperçu que, loin d’essayer de profiter de la méconnaissance qu’avait sa camarade des prix de ce type d’appareil, Wanigan avait fixé un prix fort modique pour un objet de cette qualité et, quoiqu’il en pense lui-même, si récent. A ce prix-là, Alice n’aurait jamais pu prétendre à ce type d’ordinateur. Mais visiblement elle ne s’y connaissait pas assez pour s’en rendre compte. Selon toute vraisemblance, Wanigan avait fixé un prix assez haut pour qu’elle ne se doute de rien, ce qui rendait son geste encore plus altruiste puisqu’il faisait une bonne action sans l’afficher.

Charlie doutait cependant que le jeune homme soit devenu un bienfaiteur en trois jours : simplement, comme il le lui avait dit cyniquement, il avait vraisemblablement un intérêt dans ce geste, quelque chose qui ferait bien sur un CV comme : venir en aide aux étudiants désargentés en leur proposant du matériel de haute technologie à des prix défiant toute concurrence. Puis il s’était dit qu’il était peut-être injuste. Après tout, il ne savait pas grand-chose de l’étudiant, sauf qu’il l’horripilait par son égo surdimensionné et sa dureté envers tous ceux qui, à son avis, n’étaient pas de « son monde » que ce soit pour des raisons physiques, intellectuelles ou financières. Peut-être l’avait-il mal jugé après tout… Quoi qu’il en soit les choses s’arrangeaient pour Alice qui avait retrouvé le sourire en même temps qu’un outil de travail bien plus performant que celui qui lui avait été dérobé. Et quand bien même Wanigan n’avait absolument pas besoin de l’argent qu’elle lui verserait jusqu’au dernier centime et qui était pour elle une belle somme mais pour lui juste un pourboire, elle n’avait pas l’intention de déroger à sa part du marché.

De toute façon, l’essentiel était que son groupe de travail soit opérationnel et qu’ils parviennent à mettre la main sur le ou les voleurs qui sévissaient sur le campus.

- Charlie !!!

Il s’aperçut soudain qu’il s’était perdu dans ses pensées et que son frère s’impatientait.

- Oh… désolé Don…

- C’est bon, j’ai compris… Tu es trop occupé. O.K. frangin… t’inquiète, on se débrouillera.

Déjà l’agent du F.B.I. tournait les talons. Mais Charlie n’avait pas manqué le désappointement dans ses yeux, la voussure soudaine de ses épaules, comme si un poids supplémentaire venait de s’abattre sur lui, la voix un peu découragée bien que se voulant rassurante et sans acrimonie.

- Non ! Attends… Laisse-moi juste deux minutes le temps de passer quelques consignes à ma classe.

- D’accord.

Le visage de Don s’était éclairé et Charlie comprit combien son aide devait lui être nécessaire. Comme son frère semblait vouloir attendre, il lui dit :

- Tu m’attends dans mon bureau ? J’en ai pour deux minutes…

- Quoi ? Tu ne veux pas que j’entende ce que tu vas dire à tes élèves ? plaisanta l’agent du F.B.I. qui, maintenant que son frère avait accepté de l’écouter, se trouvait ragaillardi à l’idée d’obtenir l’aide qu’il ne manquerait pas de lui apporter lorsqu’il aurait vu le dossier.

Charlie le dévisagea, un peu hagard : mais comment pouvait-il deviner que… ? Puis il comprit que son frère était en train de le chambrer mais que sa détermination à ne pas le laisser soupçonner qu’il se livrait à un petit travail d’enquêtes privées lui faisait envisager des attitudes qui n’étaient pas les siennes.

- Exactement… En tant qu’agent du F.B.I. je ne tiens pas à ce que tu puisses un jour témoigner à charge…, réussit-il alors à dire d’un ton amusé, comprenant qu’il était urgent de donner le change et d’entrer dans la plaisanterie comme il l’aurait fait en temps normal.

- Stop !!! Je ne veux pas entendre un mot de plus… D’accord… Je t’attends à ton bureau, mais fais vite !!! Si je dois revenir te chercher je te préviens que ce sera avec les menottes.

Il disparut sans lui laisser le loisir de répliquer et Charlie resta quelques secondes, le sourire aux lèvres en le regardant filer vers son bureau. Il adorait lorsque lui et son frère se charriaient ainsi, avec une complicité dont il avait rêvé si longtemps sans penser qu’ils pourraient un jour l’avoir.

Il s’empressa de distribuer quelques consignes à son groupe qu’il mit sous l’autorité conjointe de Wanigan et Drake sans attirer de récriminations de la part de quiconque, ce qui lui fit comprendre combien le fils à papa avait grandi dans l’estime de ses compagnons en quelques jours, à la fois par ses compétences indéniables, mais aussi par son geste envers Alice. Etait-ce la raison de celui-ci tout compte fait ? A nouveau Charlie chassa cette pensée bien peu charitable et décida de laisser le bénéfice du doute à son étudiant. Et puis il avait mieux à faire : son frère avait besoin de lui, il ne devait pas le faire attendre plus que nécessaire.

*****

- Alors… qu’est-ce qui se passe ? attaqua le mathématicien en fermant la porte de son bureau.

Son frère ne répondit pas. Il était vautré dans le fauteuil qui faisait face à son bureau et, en s’approchant, étonné de son silence, Charlie s’aperçut qu’il s’était assoupi. Un instant il hésita à le réveiller : ainsi abandonné dans le sommeil, son frère ne faisait plus semblant, n’essayait plus de présenter le visage imperturbable de l’agent sans peur et sans reproche, insensible au froid, à la faim et à la fatigue. Ses traits étaient profondément marqués par la lassitude et il sembla au professeur qu’il avait un peu maigri depuis le début de la semaine, dernière fois où ils s’étaient vus.

Pourtant il savait qu’il ne pouvait laisser son frère se reposer : celui-ci lui en voudrait. Il posa donc une main légère sur l’épaule de son aîné.

- Don ?

L’agent sursauta sur son siège et se redressa vivement, un éclair d’inquiétude traversa son regard avant qu’il ne reprenne totalement possession de ses moyens. Charlie s’aperçut alors que son frère était réellement profondément endormi.

- Tu vas bien ? demanda-t-il, inquiet.

- Oui Chuck… je vais très bien… J’ai juste un peu de sommeil en retard.

- Juste un peu hein ? Et ne m’appelle pas Chuck !!! réagit le mathématicien avec retard, soutirant un sourire de son frère.

- Pas plus que d’habitude, répliqua vaguement Don en s’emparant du dossier qu’il avait posé sur le bureau.

- Ouais… Je me demande ce qu’en penserait papa… Tu as une mine à faire peur !

- Charlie ! Je n’ai vraiment pas le temps en ce moment…

La voix de Don était en train de passer de la badinerie à l’exaspération et Charlie comprit que ce n’était pas le moment de jouer les mères poules avec lui. D’ailleurs y aurait-il jamais un moment pour ça avec son frère ?

- D’accord…, abdiqua-t-il avant que la conversation ne dégénère en querelle. De quoi s’agit-il ?

- Un tueur en série qui s’en prend à des marginaux, des SDF…

Et l’agent du F.B.I. se mit à expliquer l’affaire à son cadet. Depuis deux mois maintenant, une recrudescence de meurtres avait été constatées dans les bas-fonds du quartier nord de Los Angeles. Dans un premier temps la police ne s’était pas particulièrement alarmée : marginaux, alcooliques, SDF, petits trafiquants, prostitués des deux sexes… bref… rien qui puisse troubler la bonne conscience des habitants de la ville. Cependant en deux mois le nombre de victimes s’alourdissait et surtout leurs blessures étaient de plus en plus graves, signe que les agressions devenaient plus violentes.

Les autorités avaient finalement admis avoir à faire à un tueur en série et le dossier avait échoué sur le bureau du superviseur de la section des crimes violents. Pour Don il n’y avait pas de petites ou de grandes victimes et ce n’était pas parce que celles-ci étaient marginales qu’on devait les ignorer. Il y avait donc une semaine maintenant que son équipe planchait sur l’enquête et durant ce laps de temps, trois autres SDF avaient été tués dans des circonstances particulièrement atroces. Il n’y avait aucun témoin, les crimes avaient tous lieu à la nuit tombée et ils en étaient encore à chercher qui et pourquoi. Don pensait cependant que les agresseurs devaient être minimum deux mais rien ne venait étayer son impression. Il avait besoin de l’analyse de Charlie et celui-ci comprit que sa petite enquête devrait attendre. Des hommes et des femmes étaient lâchement assassinés, cela comptait plus que quelques vols…

Lorsque l’agent du F.B.I. quitta son bureau, le mathématicien appela Amita et entreprit avec elle de concocter un programme permettant d’analyser les agressions. Par ailleurs, Don avait émis l’hypothèse que, vraisemblablement, avant d’en arriver aux meurtres, le ou les tueurs avaient dû commencer par des agressions simples, de plus en plus violentes. Peut-être le premier décès n’était-il finalement qu’un accident, mais un accident qui leur avait donné le goût d’aller toujours plus loin. Seulement comment déterminer dans la masse de violence quotidienne des rues, ce qui était du fait de celui qu’ils poursuivaient et du fait du mode de vie inhérent à ce milieu ? Don avait fourni les statistiques sur toutes les incivilités, toutes les violences recensées sur la dernière année et c’était ahurissant ! Seul Charlie pouvait éventuellement trouver un crible pour dissocier les actes commis par leur manique de tous les autres. La tâche qui les attendait n’était pas mince et Amita proposa bientôt à son fiancé de faire appel à un groupe d’étudiants.

Charlie opina… Il avait déjà un très bon groupe au travail et avec fatalisme, il décida d’en soustraire certains éléments pour l’affecter aux nouvelles recherches. Il lui suffirait d’adjoindre d’autres étudiants au groupe F.B.I. et de reprendre, parmi ceux écartés initialement, quelques candidats pour renforcer le groupe « Enquête privée », dont il se garda bien de parler à Amita, sachant qu’elle tenterait de le dissuader de continuer son petit travail parallèle…

Avec l’aide de sa fiancée, Charlie parvint très vite à obtenir un groupe homogène d’étudiants fort motivés à l’idée de travailler pour le F.B.I. Bien sûr, les professeurs ne leur dirent pas quel était l’objet de la recherche : ce qui importait, c’était les données mathématiques qu’eux seuls ensuite retranscriraient en données lisibles par les enquêteurs. Ce n’était que des mathématiques appliquées à un certain domaine et pour cela, nul besoin de savoir de quoi il s’agissait. Pour ce qui était de l’enquête, il en confia la responsabilité à Wanigan qui parut touché de la confiance accordée par le professeur.

(à suivre)
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeVen 23 Juil 2010 - 9:17

très sympa ces deux premier chapitres .
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MessageSujet: Sur la corde raide - chapitre 3   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeVen 23 Juil 2010 - 20:15

Merci Fanncis


CHAPITRE 3 : Des complications

Six jours s’étaient écoulés depuis que Don avait demandé l’aide de Charlie. Malheureusement, dans l’entrefaite, deux autres SDF avaient été agressés et sauvagement tués. On aurait dit que la violence de l’agresseur allait en s’accroissant, ainsi que son sadisme. D’ailleurs, suite à ses analyses, le professeur avait pu conforter les agents dans le fait qu’il y avait au moins deux agresseurs, peut-être même trois ou quatre. Et cela pouvait aussi expliquer l’accroissement de la violence : ne sorte de surenchère entre membres d’un petit groupe pouvait fort bien être la cause de cela.

Ses étudiants avaient effectué les recherches demandées à la perfection. Et il avait ainsi pu confirmer l’hypothèse émise par Don : très vraisemblablement un certain nombres d’actes violents et gratuits constatés contre des marginaux dans les mois qui précédaient le premier meurtre, étaient l’œuvre du même groupe. La surenchère, là encore, avait sans doute conduit au premier décès.

Mais à part cette conclusion, il n’avançait pas beaucoup, même si chaque agression lui permettait d’avoir des éléments supplémentaires. Fallait-il donc que d’autres hommes meurent dans des circonstances atroces pour qu’il parvienne à fournir des éléments solides au F.B.I. ?

D’un autre côté, le groupe sous la direction de Wanigan n’avançait pas beaucoup non plus et d’autres vols avaient eu lieu sur le campus.

Le mathématicien était frustré : il n’arrivait décidément à rien. Dans l’après-midi il avait eu l’impression de peut-être tenir une piste sérieuse à présenter à Don, mais après vérification, il s’était aperçu qu’il était encore bien trop tôt pour ça et qu’il devrait encore effectuer quelques calculs pour valider l’hypothèse qui semblait devoir se dégager.

Bien sûr Don ne lui avait fait aucun reproche, mais il s’en voulait de ne rien pouvoir faire pour dissiper le masque tendu qu’arborait son frère depuis une semaine, l’aider à résoudre cette affaire qui mettait ses nerfs à rude épreuve. Il savait que certains agents ne voyaient pas la nécessité de s’investir dans ce cas : après tout les assassins ne s’en prenaient qu’à ce qu’ils considéraient comme la lie de l’humanité. Il y en avait qui pensaient qu’un peu de nettoyage c’était toujours ça de moins qu’eux-mêmes auraient à faire tôt ou tard. Il avait d’ailleurs assisté à l’explosion de colère de Don envers l’un de ses hommes pour ce motif. Rarement il lui avait été donné de voir son frère dans un tel état de rage : il n’y avait pas eu d’éclats de voix non, juste des mots cinglants, blessants, prononcés d’une voix glaciale, et qui avaient fait mouche s’il en jugeait pas la mine de l’agent incriminé à la fin de l’algarade. En voilà un qui désormais y réfléchirait à deux fois avant de scinder les cas qui leur étaient confiés en cas « valables ou non » en fonction de l’importance sociale des victimes !

Charlie poussa un soupir et laissa retomber sa craie. Les lignes de calcul flottaient devant ses yeux fatigués. Il y avait longtemps déjà que les étudiants étaient repartis. Quelques heures auparavant, Earl Wanigan était venu lui rendre compte de leurs recherches de la journée, tout aussi infructueuses que celles qu’il menait de son côté. Ils avaient discuté des différentes options qui s’offraient désormais à eux. Tandis qu’il développait son point de vue, Charlie s’était aperçu que l’attention de l’étudiant se portait sur le tableau couvert d’équations. Un profane n’y aurait rien compris, Wanigan semblait y trouver de l’intérêt. Bien sûr il lui était impossible de savoir quel était l’objet des calculs, mais il comprit très vite à quoi aboutissait la recherche, prouvant une fois encore à Charlie, si besoin était, qu’il était particulièrement brillant. C’est d’ailleurs lui qui était la cause de la présence si tardive du professeur. En effet, comme cela arrive assez souvent, son regard candide sur le travail effectué l’avait amené à déceler une variable que le groupe de travail n’avait pas envisagé. Il était trop tard pour leur demander de plancher dessus, mais Charlie, lui, avait décidé d’extrapoler un peu et de voir où cela pouvait le mener.

Accaparé par son raisonnement, c’est tout juste s’il s’était aperçu que l’étudiant prenait congé après avoir posé ses propres conclusions sur le bureau de son enseignant. Et depuis il avançait à ce qui lui semblait être des pas de géants. S’il continuait ainsi, il allait enfin pouvoir présenter une vraie piste à son frère lors de la réunion que celui-ci organisait tôt le lendemain matin.

Un coup d’œil à la pendule lui apprit qu’il était près de deux heures du matin. Amita allait encore lui reprocher le temps qu’il passait à son bureau. La jeune femme, qui l’épaulait dans la recherche sur les SDF, ne comprenait pas ce qui le retenait si tard. Il ne s’était toujours pas résigné à lui avouer l’autre enquête en cours, imaginant bien ce qu’elle en dirait. Et il faisait une sorte de fixation sur cette enquête : pour une fois il était seul aux commandes, décidait des pistes à suivre ou non et il tenait l’occasion de montrer à son grand frère qu’il était plus qu’un « aligneur de chiffres ». Certes il n’avait pas l’intention de renoncer de sitôt !

Seulement, superviser cette deuxième équipe en trouvant des motifs plausibles pour tenir ses collègues et amis à l’écart, occasionnait pas mal de difficultés d’organisation. Il n’était pas question de faire faux bond à Don : malgré son désir de résoudre l’affaire, Charlie n’avait pas perdu le sens des priorités. Aussi ennuyeux puissent être des vols pour les victimes, cela ne pouvait pas se comparer avec ce qu’enduraient les malheureux qui tombaient dans les griffes des meurtriers qui sévissaient actuellement à Los Angeles. L’enquête de Don était clairement sa priorité. C’est pourquoi il se contentait très souvent de quelques heures de vérifications sur l’affaire des vols, en règle générale alors que la soirée était déjà bien avancée. Et ce soir il n’avait même pas jeté un coup d’œil sur ce que lui avait apporté Wanigan.

Il s’approcha du bureau et saisit le dossier qu’avait posé l’élève, juste à côté du dossier du F.B.I. Il mit les deux chemises dans sa serviette et décida de rentrer : il pourrait toujours compulser les notes de Wanigan chez lui avant de monter rejoindre sa fiancée.

Après un dernier coup d’œil à ses calculs, il s’étira et saisit son porte-document ainsi que son ordinateur portable. Il éteignit la lumière et ferma son bureau à clé. Il soupira : sa nuit allait être courte ! Enfin, au moins il avait quelques résultats concrets pour Don et celui-ci lui en serait reconnaissant.
Il traversa le campus désert, jouissant du calme des allées. La nuit était claire, chaude et l’air embaumait. Il respira à pleins poumons : bon sang ! Une fois ces deux affaires terminées, il irait faire une longue randonnée dans le parc national pour dégager ses bronches de la poussière de craie qui les imprégnait.

Il actionna l’ouverture automatique des portes de sa voiture, seule de son espère dans le parking des professeurs déserté à cette heure trop matinale, et s’installa à l’intérieur avec un soupir d’aise. Désormais il n’aspirait plus qu’à une chose : rentrer chez lui, prendre une bonne douche et s’endormir blotti dans les bras de sa belle.

Alors qu’il allait mettre la clé dans le contact, il se figea : une ombre était apparue derrière lui. Avant qu’il puisse réagir, une cagoule fut passée sur sa tête tandis que la lame d’un couteau s’appuyait sur sa gorge. Il s’efforça de respirer pour ne pas céder à la panique qui l’envahissait :

- Alors professeur, on termine tard on dirait, murmura une voix goguenarde à son oreille. Mais j’ai bien peur de devoir changer vos plans.

- Qu’est-ce que… tenta d’articuler le mathématicien.

Mais sa voix se perdit à la fois dans l’épaisseur du tissu qui lui recouvrait le visage et dans la panique qui s’insinuait de plus en plus en lui. Il tenta d’échapper à la pression sur sa gorge mais l’homme resserra encore sa prise.

- Nous allons passer un peu de temps ensemble professeur. Mes amis et moi avons quelques point à mettre au clair avec vous.

Un coup sur la nuque le propulsa contre le volant. Il entendit le klaxon retentir et ce fut le dernier son qui vrilla son cerveau avant qu’il ne plonge dans l’inconscience.

(à suivre)
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeVen 23 Juil 2010 - 20:34

Kikou ! Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 871632

J'ai lu ton 2ème chapitre ( le 3ème je me le garde pour la semaine prochaine, ensuite trois semaines Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 778402 sans ordi Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 778402 ), et j'adore !!!! Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 953944 Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 953944 Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 953944 Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 953944

Bisous !!!!
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeVen 23 Juil 2010 - 22:04

Charly !!!! mais !!! Don va falloir secourir don tit frère.

Encore un super chapitre.
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeSam 24 Juil 2010 - 13:44

Merci les filles...
La suite dans la soirée... :mangaclind'oe


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MessageSujet: Sur la corde raide - chapitre 4   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeSam 24 Juil 2010 - 18:33

Un chapitre un peu difficile...

Chapitre 4 : Une nuit de cauchemar

Il ne se souvenait pas de la manière dont il était arrivé là. Il ne savait d’ailleurs pas vraiment où il était. L’air était froid et humide, une forte odeur de moisissure l’avait pris à la gorge lorsqu’il avait tenté d’inspirer profondément. Vraisemblablement une cave.

Mais le bandeau qui couvrait ses yeux l’empêchait de voir ce qui l’entourait.

*****

C’était la première chose dont il avait été conscient en reprenant connaissance : un large bandeau couvrait le haut de son visage, occultant totalement sa vue. Un instant il s’était affolé, pensant que le coup reçu l’avait rendu aveugle, avant d’identifier la cause de sa cécité provisoire.

Puis il s’était aperçu qu’il était attaché, les bras retenus en hauteur, les poignets fermement maintenus par des chaînes ou des menottes. S’efforçant au calme, il avait exploré du bout des doigts de la main droite, son poignet gauche. C’était ça : des menottes encerclaient son poignet. Cependant il y avait autre chose. Il lui avait fallu quelques minutes pour comprendre que des bandages entouraient aussi ses poignets, évitant ainsi le frottement du métal sur sa peau et, par-là même, les blessures souvent constatées au niveau des contentions.

Qu’est-ce que cela voulait dire ? On l’avait assommé, enlevé, il était enchaîné au plafond d’une cave et cependant ses ravisseurs semblaient ne pas vouloir qu’il se blesse.

Son cerveau se perdait en conjectures toutes plus alarmantes les unes que les autres : que lui voulait-on ? Qui s’en était pris à lui ? Cela avait-il un rapport avec l’enquête qu’il menait pour Don ? Ou bien était-ce une vengeance, dirigée contre lui ou son frère ? Voulait-on tout simplement le forcer à collaborer avec un gang quelconque ?

Un courant d’air froid parcouru soudain son corps et ce fut sa troisième sensation, celle qui le fit paniquer totalement : il était entièrement nu ! Trop étourdi à son réveil, trop concentré sur sa position et la raison de son kidnapping, il n’avait pas jusque là pris conscience de ce fait.

D’un seul coup toutes les questions qu’il se posait furent balayées par une hypothèse beaucoup plus monstrueuse, beaucoup plus horrible à ses yeux, lui faisant perdre le sang froid qu’il conservait difficilement.

Il se mit à tirer désespérément sur ses liens, tentant de se soustraire à la contention. Mais rien à faire : ses ravisseurs avaient pris leur précautions et il ne parvint qu’à se faire mal aux poignets et aux épaules. Nul doute que sans les protections, ses poignets se seraient mis à saigner sous les tractions qu’il leur imposa.

- Du calme professeur ! Ca ne sert à rien de vous affoler comme ça !

La voix qui retentit soudain l’arrêta dans son effort et, paradoxalement, lui rendit un peu de sang froid.

- Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? balbutia-t-il, tentant de masquer sa terreur.

- Qui nous sommes n’a pas d’importance. Ce que nous voulons c’est que vous cessiez de mettre votre nez où vous n’avez pas à le faire. Contentez-vous donc d’enseigner professeur et laissez le F.B.I. faire son boulot.

- Je ne comprends pas de quoi vous parlez.

- Mais bien sûr que si ! De toute façon on va vous aider à comprendre.

La voix s’était teinté de joie mauvaise et Charlie avait de nouveau senti la panique s’emparer de lui.

Ensuite il y avait eu les coups : ceinture, fouet, baguette… Tout son corps lui faisait mal, des épaules aux genoux. Et ses supplications n’avaient eu pour conséquence que de les faire rire. Il avait vite pris conscience que, même si un seul homme s’adressait à lui, ils étaient trois à le torturer. Il lui semblait aussi qu’il y avait d’autres personnes dans la pièce, qui se contentaient de regarder et à plusieurs reprises il eut l’impression que ses tortionnaires se tournaient vers eux pour recevoir leur aval ou s’assurer de ce qu’ils faisaient.

A un moment notamment, celui qu’il appelait « le chef » dans la mesure où il était seul à lui parler, s’était approché de lui. Avec un frisson d’épouvante, le mathématicien avait senti ses mains parcourir son corps, s’attarder sur son bas ventre avant d’aller caresser ses fesses. Puis l’homme était passé dans son dos, se collant étroitement à lui et il avait senti ses doigts s’insinuer entre les lobes charnus. Une clameur de désespoir lui avait échappé :

- Non ! Je vous en supplie ! Non !!!

- Allons… Tu pourrais y prendre beaucoup de plaisir.

La voix à son oreille était rauque de désir et Charlie se débattit désespérément pour se soustraire à l’horreur. Il avait alors perçu une seconde voix, pour la première fois depuis le début de son calvaire :

- Non ! Pas ça !

- Pourtant… c’est le genre de leçon qu’il ne risque pas d’oublier.

- Pas question de ça !

L’homme s’était éloigné de lui et un courant d’air lui avait fait comprendre que la porte s’ouvrait. Des bruits de pas s’étaient éloignés : il était seul à nouveau. Les larmes s’étaient remises à rouler sur ses joues, mouillant son bandeau. Il ne s’était jamais senti aussi vulnérable, aussi misérable.

Un espoir le retenait cependant : l’un des « observateurs » semblait s’opposer à tout sévice sexuel et si, comme il en avait l’impression, ceux qui se contentaient de regarder étaient aussi les « décideurs », il avait peut-être une chance d’échapper à cette ignominie.

Un long frisson le parcourut quand il perçut le bruit de la porte qui s’ouvrait de nouveau : ses tortionnaires étaient de retour !
Le cœur au bord des lèvres, il entendit les pas qui s’approchaient et il reconnut l’odeur de l’homme qui l’avait touché. C’était bizarre comme le fait d’être privé de vue décuplait ses autres sensations !!! L’ébauche de pensée scientifique fut coupée nette par le corps qui se pressa soudain à nouveau contre son dos. Charlie gémit : apparemment la discussion n’avait pas abouti à la conclusion qu’il espérait !

Il y eut un souffle rauque à son oreille tandis que l’homme déposait un baiser dans son cou. Puis il le sentit s’éloigner de lui :

- Dommage…, l’entendit-il murmurer.

Puis d’une voix désormais contrôlée mais empreinte de colère, son ravisseur reprit :

- Oui, dommage… Pour toi surtout ! Parce que si je ne peux pas te faire de bien, je vais te faire du mal, beaucoup de mal, crois-moi !!!

Le soulagement de Charlie avait été très bref lorsqu’il avait compris que l’homme n’irait pas plus loin dans sa tentative de viol. Même s’il n’avait pas regretté l’interdiction qui avait été visiblement faite d’abuser de lui, même si à aucun moment dans ce qui avait suivi il n’avait eu l’idée d’échanger ses faveurs sexuelles contre un peu de répit, l’enfer qui se déchaîna sur lui lui fit vite oublier le soulagement ressenti.

Durant des heures il subit les coups qui ne lui furent pas comptés, puis se lassant de le frapper, les hommes lui infligèrent des chocs électriques, vraisemblablement à l’aide d’un taser. Il se tordait sous la décharge et tous ses muscles lui faisaient mal. Visiblement ses hurlements ne dérangeaient pas ses bourreaux : il était vraisemblable que l’endroit où ils le retenaient était assez isolé pour qu’ils n’aient pas à craindre qu’il soit entendu. Ensuite il sentit qu’on attachait des clips sur sa peau, aux endroits les plus sensibles : les tétons, le nombril, les organes génitaux. En même temps qu’ils fixaient les pinces, ses bourreaux ne se gênaient pas pour distribuer bourrades et pincements. Ensuite à nouveau le fouet et la ceinture s’abattirent sur lui, les clips accentuant la souffrance des coups. Après il y eut cette brûlure cuisante sur le ventre et la poitrine et il mit un moment à comprendre qu’on le frottait avec des orties.

Charlie finit par perdre la notion du temps : il sombra dans une sorte d’inconscience douloureuse dont il sortait quand ses agresseurs revenaient le tourmenter à nouveau après les longues pauses qu’ils s’octroyaient.

*****

- Alors professeur, comment vous sentez-vous ?

Charlie gémit en entendant la voix tant redoutée retentir à nouveau à ses oreilles. Il tenta une fois de plus de se défaire de ses liens, ne réussissant une fois de plus qu’à accentuer ses douleurs aux épaules.

Il ne savait pas depuis combien de temps son cauchemar avait commencé, il ne savait pas combien de temps il allait encore supporter les horreurs qu’on lui faisait subir. De toutes ses forces il priait pour que son frère arrive et le sorte de là. Don l’avait toujours protégé, s’était toujours interposé entre lui et ceux qui lui voulaient du mal. Et cette fois-ci, alors qu’il avait tellement besoin de lui, son grand frère n’était pas là.

Un claquement sec sur sa peau le fit sursauter, l’arrachant à ses pensées moroses :

- Ce n’est pas très poli de ne pas me répondre professeur. J’ai l’impression que vous avez besoin d’une nouvelle leçon.

Charlie se mordit les lèvres : il ne le supplierait pas. Il l’avait fait au début, s’attirant simplement les quolibets de ses tortionnaires. De toute façon rien ni personne ne le ferait échapper au sort qui l’attendait. Il tenta de retenir ses cris de douleurs tandis que ce qui était vraisemblablement une ceinture s’abattait avec force sur sa peau nue : son dos, ses fesses, ses cuisses… Mais la souffrance finit par l’emporter et il hurla de nouveau, arrachant des rires ravis à ses bourreaux. Le supplice fut relativement bref mais le laissa un peu plus faible, un peu plus désespéré. Cela ne s’arrêterait donc jamais ?

Lorsqu’à nouveau l’homme s’approcha de lui, il se tendit, dans l’attente de nouvelles souffrances. Mais contrairement à son attente, son ravisseur ne le frappa pas de nouveau. A son grand étonnement, il sentit ses mains sur ses poignets et soudain il s’effondra au sol, incapable de se tenir debout tant tout son corps lui faisait mal. Le sadique eut un rire cruel :

- Et bien professeur, on ne tient plus debout ? Allons… un petit effort. Vous avez un cours à assurer !

A ces mots, Charlie releva la tête : de quoi parlait cet homme ? Qu’est-ce qu’il sous-entendait ? Qu’avait-il encore inventé pour le faire souffrir ? Puis il prit conscience que ses poignets étaient libres et il porta les mains à son bandeau, déterminé à voir ceux qui le torturaient depuis des heures, des jours peut-être, il ne savait plus.

Aussitôt une poigne de fer se referma sur ses mains :

- Oh non professeur ! Je ne vous le conseille pas ! Si vous touchez ce bandeau je devrai vous tuer ! Ce n’est pas dans mon contrat, mais je ne vous laisserai pas m’identifier. Alors ce bandeau est votre billet de sortie de l’enfer. Maintenant, si vous voulez passer du bon temps avec moi, enlevez-le, ajouta-t-il d’un ton plein de sous-entendus qui donna la nausée à Charlie au souvenir de ce qui avait failli se passer.

Comprenant qu’il n’avait pas intérêt à outrepasser cet ordre, le professeur laissa tomber ses mains.

- Bien, vous voilà raisonnable. Alors je vais vous expliquer ce que nous allons faire maintenant. Ecoutez-moi !
Une main brutale attrapa son épaule et le secoua, le tirant de la torpeur qui s’emparait de lui maintenant qu’il n’était plus soumis aux coups.

- Ce n’est pas le moment de dormir professeur ! Ca pourrait très mal se passer pour votre famille sinon !

Comme un électrochoc la mention de ceux qu’il aimait le sortit de sa demi-inconscience. Non, pas eux ! Il ne pourrait pas supporter qu’on les touche. Il se redressa, rassemblant toute sa volonté pour faire face à l’homme.

- A la bonne heure ! Bien, alors maintenant que vous m’écoutez voilà le programme : douche, petit déjeuner pour vous remettre d’aplomb et je vous dépose à votre voiture. Comme je le disais, vous avez un cours à assurer !

Charlie resta un instant abasourdi par les mots qui venaient d’être prononcés : non ! il devait rêver ! Tout cela n’était qu’un délire sorti de son esprit épuisé, de son corps à bout de forces ! Cet homme ne pouvait pas avoir dit qu’il allait le relâcher simplement comme ça. Quelque chose lui échappait.

- Je ne comprends pas, balbutia-t-il.

- Ce n’est pas grave. Vous n’avez pas à comprendre, juste à obéir.

Il sentit qu’on le relevait en le prenant par les bras et il gémit au touché : chaque fibre de son corps était douloureuse. Sans résistance il suivi ses ravisseurs : de toute façon qu’aurait-il pu faire ? Au moins on ne le torturait plus, alors autant profiter de ce moment de répit !

On lui fit monter un escalier, sans brutalité excessive, ce qui contrastait avec tout ce qu’il avait subi. Puis il sentit qu’on le faisait entrer dans une nouvelle pièce, plus petite sans doute d’après l’écho. Ses ravisseurs le lâchèrent brusquement et il tituba un instant, ayant des difficultés à rester debout sans leur soutien.

- Bien… Vous avez vingt minutes professeur. Vous pouvez enlever votre bandeau si vous voulez maintenant.

Le bruit d’une porte qui se ferme, d’une clé qu’on tourne dans une serrure et plus rien. Charlie resta un instant figé, n’osant pas bouger, se demandant ce que cachait cette nouvelle attitude : et si c’était un piège ? Et si cet homme l’incitait à quitter son bandeau pour mettre ses menaces à exécution ?

Au bout de quelques secondes cependant il comprit qu’il était seul dans la pièce et, levant ses mains tremblantes, il enleva son bandeau. Ebloui par la clarté, il ferma aussitôt les yeux et, pris d’un vertige, il se laissa tomber au sol. Il lui fallut un certain temps pour dominer son malaise. Il rouvrit les yeux doucement et cette fois-ci il put supporter l’éclairage. Il s’aperçut alors qu’il était dans une salle de bain : un lavabo, une douche, une cuvette de toilette pour tout ameublement. Pas de fenêtre, aucune indication qui pourrait lui permettre d’identifier les lieux : une salle de bain anonyme dans un endroit anonyme.

Il se releva avec difficulté et se dirigea vers les toilettes pour se soulager. Puis il fit couler l’eau dans le lavabo, se lava les mains avant de boire à grands traits : il se rendait seulement compte qu’il était assoiffé. Il s’aspergea alors abondamment le visage et ses pensées commencèrent à s’éclairer.

En se redressant il croisa son reflet dans la glace : visage livide, yeux cernés jusqu’au milieu des joues, il n’était certes pas à son avantage.

Un coup frappé à la porte le fit sursauter :

- Encore dix minutes professeur ! Vous feriez mieux de prendre votre douche avant que je vienne vous y mettre moi-même !

Evidemment, ils le surveillaient. Mais au moins il avait un semblant d’intimité. Quoique ces hommes aient eu largement le temps de tout voir de lui durant les heures où ils l’avaient retenus.

Il se glissa sous la douche, gémissant à la friction de l’eau sur son corps endolori. Il profita du moment pour inspecter ses blessures. Des épaules aux genoux il lui semblait qu’il n’avait pas un centimètre carré de peau intacte : hématomes, rougeurs, boursouflures, brûlures, irritations, inflammation, toute la panoplie semblait être présente. Son esprit cartésien lui fit très vite remarquer que, par contre et contre toute vraisemblance, il n’y avait aucune blessure au sang, comme si il était important qu’aucun signe extérieur de ce qu’il avait subi n’apparaisse.

Cette réflexion lui redonna un peu espoir : peut-être que l’homme avait dit la vérité. Peut-être qu’ils allaient vraiment le relâcher. Mais dans ce cas, pourquoi cette horreur ? Une rançon avait-elle été versée ? Depuis combien de temps était-il là ?
Il resta sous la douche le plus longtemps possible, alternant jet froid et chaud pour délasser son corps, appréciant, après la douleur initiale, le ruissellement de l’eau sur sa peau. Un nouveau coup à la porte lui indiqua qu’il était temps qu’il sorte.

Un instant il fut tenté de résister à l’appel : mais que pouvait-il faire d’autre que de se soumettre ? De toute façon il n’avait aucune possibilité de se barricader dans la salle de bain et l’homme entrerait. Et il ne se faisait aucune illusion sur ses capacités à se défendre contre ne serait-ce qu’un seul de ses ravisseurs.

Il sortit donc de la douche et aperçut alors le peignoir rayé pendu derrière la porte. Il s’en saisit et l’enfila, espérant qu’on ne l’obligerait pas à l’enlever.

Au moment où il bouclait la ceinture, l’homme entra. Charlie s’aperçut alors qu’il portait un masque en latex et de nouveau l’espoir que, peut-être, il allait être libéré le souleva. Visiblement son kidnappeur ne voulait pas qu’il puisse l’identifier. Il n’aurait pas pris ces précautions s’il avait décidé de le tuer.

- Bien… On dirait que vous allez mieux. Venez par ici.

A nouveau Charlie eut la tentation de résister à l’ordre : mais à quoi bon ? Puisque pour le moment sa situation semblait s’améliorer, autant ne pas risque d’envenimer les choses ! Il sortit donc et l’homme le guida vers une porte située juste à droite de la salle de bain. Il n’eut le temps que de voir un long couloir sur lequel s’ouvraient plusieurs portes avant de se retrouver dans ce qui semblait être une chambre avec un ameublement spartiate : une table, deux chaises, un lit de camp et, sur une tablette dans un coin, un four à micro-ondes et une cafetière.

- Asseyez-vous professeur, lui ordonna l’homme.

A nouveau Charlie obtempéra : quand bien même il l’aurait voulu, il ne se sentait pas en état de lutter contre son kidnappeur. Celui-ci déposa devant lui un verre avec quelques comprimés.

- Qu’est-ce que c’est ? s’enquit le mathématicien, méfiant.

- Paracétamol pour les douleurs et un excitant pour vous donner un coup de fouet. Vous devez assurer votre journée normalement !

Charlie regarda l’homme :

- Je ne comprends pas…

- Il n’y a rien à comprendre. Vous avez une rude journée qui vous attend et vous venez de passer une nuit un peu… agitée…

Un sourire sadique passa sur ses lèvres à ces mots et Charlie eut du mal à ravaler sa colère : surtout ne rien faire qui puisse mettre en péril sa libération ! Dans le même temps il prit conscience qu’il ne s’était passé qu’une nuit depuis son enlèvement. Même pas une nuit complète puisqu’il était deux heures lorsqu’il avait quitté Calsci. Dans ces conditions, l’alerte sur sa disparition n’avait sans doute même pas été lancée : personne n’avait dû s’apercevoir qu’il était manquant. Mais alors, quelle était la raison de tout ça ? Tandis qu’il se perdait dans ses pensées, l’homme achevait sa phrase :

- Donc il faut que vous teniez le coup jusqu’à ce soir. Ceci vous y aidera.

Devant l’hésitation du professeur il ajouta :

- Ne vous inquiétez pas c’est sans danger. Et une seule prise ne vous conduira pas à l’accoutumance.

Comme Charlie ne semblait pas vouloir prendre les comprimés, sa voix se fit menaçante :

- Professeur, ou vous prenez ça de votre plein gré ou j’appelle mes complices et on vous le fait avaler de force ! A vous de choisir !

Comprenant qu’il n’avait en fait aucun choix, Charlie se résigna à avaler les cachets. Très vite il se sentit mieux. Effectivement le tonique était efficace, quoi que ce soit.

- Bien, maintenant vous devez manger.

L’homme déposait devant lui un café et des œufs au bacon accompagnés de céréales et de toasts grillés et beurrés. Malgré la nausée qui lui tordait l’estomac, Charlie comprit qu’il n’avait pas le choix de refuser de s’alimenter. De toute façon il savait qu’il en avait besoin. Les premières bouchées furent difficiles à passer, mais petit à petit son estomac se desserra et il absorba toute la nourriture qu’en d’autres circonstances il aurait appréciée.

Lorsqu’il eut achevé la dernière miette et but la tasse de café, l’homme, qui était resté à l’écart, se contentant de le regarder manger, s’approcha de lui. Charlie se raidit, dans l’attente de ce qui allait arriver. L’homme tira la seconde chaise à lui et s’assit face à son prisonnier.

- Bien maintenant parlons peu, parlons bien professeur.

Charlie se figea sur sa chaise : il comprit que le moment était crucial. Peut-être allait-il enfin comprendre la raison de ce qui s’était produit, peut-être allait-il enfin savoir ce qui allait advenir de lui.

- Ce qui vous est arrivé cette nuit, pour désagréable que ça ait été, pour vous bien sûr, et à ses mots de nouveau un sourire plein de sous-entendus détendit les lèvres fines, n’est rien en comparaison de ce qui pourrait vous arriver si vous ne cessez pas sur le champ vos recherches avec le F.B.I.

L’enquête sur les SDF !! C’était donc ça la raison de son calvaire ! Mais qu’est-ce qui se cachait là-dessous pour que ces hommes aient pris le risque insensé de s’en prendre à lui ?

Comme il ne répondait pas, l’homme le saisit brutalement par l’avant-bras, lui arrachant un gémissement de douleur : encore un hématome à ajouter à sa collection !

- Soyez sûr professeur que si vous continuez l’enquête nous vous retrouverons et alors vous saurez vraiment ce que souffrir veut dire !

Il attendit un instant, espérant une réaction que Charlie n’avait pas l’intention de lui offrir.

- Et évidemment tout ce qui s’est passé cette nuit reste strictement du domaine privé…

La main sur son bras serra davantage et il laissa échapper un nouveau gémissement :

- Si jamais qui que ce soit apprend ce qui vous est arrivé, votre entourage en subira les conséquences. Il vaudrait mieux que votre grand frère notamment n’ait pas vent de notre petite entrevue… Dans son métier, on attrape vite un mauvais coup…

- Non… laissez-le…

Il n’avait pu s’empêcher de réagir : il ne pouvait pas supporter qu’on menace son frère aîné. L’homme eut un petit rire victorieux : il avait réussi ce qu’il cherchait. Il se leva et vint se coller au dos de son prisonnier. Celui-ci frissonna tandis qu’il sentait ses mains descendre dans l’échancrure de son peignoir. Il commença à s’affoler à nouveau : et si, maintenant qu’ils étaient apparemment seuls, l’homme assouvissait ses pulsions puisque personne n’était là pour l’en empêcher ? D’un autre côté il savait que si son ravisseur exigeait de lui qu’il se laisse faire en échange de la sécurité de Don, il n’hésiterait pas un instant.

- T’inquiète… Je ne le toucherai pas… Sauf si tu m’y obliges… Comme ta petite amie, la belle professeur Ramanujan… Ce serait un plaisir de faire connaissance avec elle… Même si j’aurais préféré le faire avec toi…

Les mains sur sa peau lui donnaient la nausée, les menaces murmurées à son oreille le tétanisaient.

- Non, pas elle. Laissez ma famille. Je ne dirai rien.

- Tu ne diras rien ? Même si je te fais des choses comme ça ?

Il frémit tandis que les mains de l’homme s’attaquait à la ceinture du peignoir tandis que sa langue s’attardait juste sous l’oreille.

- Je ne dirai rien, je vous le promets…, répéta-t-il d’une voix pressante.

- Et tu diras à ton frère que tu ne peux pas l’aider sur son cas ?

Les larmes lui montèrent aux yeux alors qu’il sentait les doigts de l’homme glisser le long de sa hanche et venir caresser l’intérieur de sa cuisse, à portée de ses parties intimes.

- Je lui dirai…, souffla-t-il.

Comment expliquer à Don la raison qui le poussait à l’abandonner sur un cas aussi difficile ? Il n’avait pas le temps d’y penser. Il n’était tout simplement pas capable d’y penser, horrifié de ce qui semblait devoir se produire au moment même où il commençait à se rassurer.

- Très bien.

L’homme s’écarta de lui brusquement et le mathématicien se figea, n’osant bouger, effrayé à l’idée que le moindre geste de sa part risquait de le conduire à terminer ce qu’il avait entrepris.

- Très bien, répéta l’homme. On retourne à la salle de bain maintenant !

- Mais… Je me suis déjà lavé.

- Je sais… Seulement je n’ai pas l’intention de laisser de l’ADN sur vous professeur ! Je ne suis pas stupide à ce point !

Un instant Charlie ne comprit pas, puis il réalisa que l’homme, en lui léchant l’oreille, en le caressant, avait pu effectivement laisser sur lui des indices.

- Puisque je vous ai promis de ne pas en parler…, commença-t-il.

- Peut-être, peut-être pas. Si tu parles, tes proches en subiront les conséquences, mais on pourra aussi m’identifier. Je ne vais pas courir le risque. En route !

Comprenant qu’il ne servirait à rien de discuter, Charlie obtempéra de nouveau et retourna à la salle de bain. Cette fois-ci cependant l’homme ne le laissa pas seul et il se reprit à trembler en se demandant s’il allait l’agresser comme il semblait en mourir d’envie. Mais visiblement son ravisseur s’en tenait aux ordres reçus. Malgré l’humiliation qu’il ressentait, Charlie dut se résoudre à ôter son peignoir devant lui avant de se glisser sous la douche tandis qu’il l’observait se laver pour s’assurer qu’il frottait bien les parties sur lesquelles on aurait pu prélever des échantillons.

- Dommage… vraiment dommage…. se contenta de murmurer l’homme en laissant son regard errer sur le corps nu. Mais qui sait ? Les ordres changeront peut-être un jour…

Sur ces mots, il quitta la pièce laissant Charlie terminer sa toilette seul. Il revint alors que le mathématicien sortait de la douche et il lui tendit une serviette :

- Essuyez-vous professeur.

Puis il lui tendit un sac dans lequel Charlie reconnut ses vêtements :

- Habillez-vous vite. Il est temps d’y aller.

A nouveau pris d’étourdissements devant l’enchaînement des événements, Charlie décida de se laisser aller au bon ou au mauvais gré de la providence et il s’habilla rapidement, heureux de se retrouver enfin dans une tenue décente, même si le frottement du tissu sur sa peau douloureuse était loin d’être agréable.

- Bien, je vais vous remettre votre bandeau, mais ce ne sera pas pour longtemps.

Charlie comprit qu’il ne servirait à rien de protester. Une fois encore il se fit la réflexion que le bandeau, comme la cagoule que portait l’homme, était plutôt garants de sa survie. Il se laissa donc aveugler de nouveau sans résister et suivi l’homme qui le guidait à travers la maison dont il ne connaissait que trois pièces et n’en avait vu que deux.

On lui fit descendre un escalier puis on le fit entrer dans un espace restreint dont il comprit qu’il s’agissait vraisemblablement d’un van. A l’incitation, il s’assit dans un coin du véhicule qui démarra rapidement. Ils roulèrent durant un long moment et soudain le van s’arrêta.

- Vous pouvez descendre professeur… dit la voix qu’il reconnaîtrait entre mille, il en était sûr.

Hésitant, il se laissa guider par les mains qui tenaient son bras et descendit. Il sentit sur lui un rayon de soleil : il était à l’extérieur.

- N’oubliez pas professeur : vous arrêtez votre collaboration. Concentrez vous donc sur votre enquête de vols, c’est moins dangereux ! Et pas un mot à quiconque sinon…

Un mouvement preste et le bandeau fut enlevé. Charlie ferma les yeux à l’éblouissement. Le temps qu’il s’habitue à la clarté, il entendit la voiture partir à grande vitesse. Il était seul.

Désorienté il ouvrit les yeux, s’habituant au jour radieux. Il chancela un instant et repris son équilibre. A ce moment-là il s’aperçut qu’il tenait un objet dans la mains, un objet qu’on lui avait glissé entre les doigts au moment où on lui avait enlevé le bandeau.

Il regarda : c’était son trousseau de clé. C’est alors qu’il s’aperçut que sa voiture était juste devant lui. Il regarda autour de lui et reconnut tout de suite les lieux : il était à une demi-heure environ de l’université.

Très vite son esprit analytique lui fit comprendre pourquoi sa voiture était garée dans ce quartier plutôt calme et peu fréquenté. Après qu’il ait perdu connaissance, ses ravisseurs avaient dû la conduire jusque là pour qu’on ne s’inquiète pas de la voir sur le parking de l’université au milieu de la nuit alors que lui n’était pas dans son bureau. Et puis à cette heure, le campus commençait à s’animer et l’y déposer aurait risqué d’attirer l’attention. Ainsi il allait arriver au volant de sa voiture, comme si tout était normal. Et dans ce quartier, à cette heure-là, personne n’avait assisté à son abandon sur place.

Comme un robot il entra dans sa voiture et posa un instant la tête sur le volant : que devait-il faire ? Quelles étaient ses options ? Il ne pouvait pas mettre Don et Amita en danger, il n’en avait pas le droit. D’un autre côté, comment justifier qu’il abandonne l’enquête ?

Il secoua la tête : la première chose c’était de retourner au bureau. Là-bas, dans un environnement familier, il lui serait plus facile de réfléchir.

(à suivre)
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MessageSujet: Sur la corde raide - chapitre 5   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeDim 25 Juil 2010 - 20:30

Chapitre 5 : Des explications impossibles

Charlie coupa le moteur et se laissa aller en arrière sur le siège en poussant un soupir à la fois de soulagement mais aussi d’accablement. C’était dans un état second qu’il avait conduit jusqu’au parking des professeurs, et, en d’autres circonstances, il n’aurait pas manqué de calculer les probabilités d’avoir un accident en circulant dans ces conditions.

Il secoua la tête avec accablement. Son corps était courbaturé mais il ne souffrait pas trop : sans doute une réaction provoquée par les antalgiques que lui avait donnés son ravisseur et dont il avait une plaquette dans sa poche. Il n’était pas dupe : ce n’était pas la compassion qui avait conduit l’homme à lui remettre le blister, mais simplement la nécessité qu’on ne s’aperçoive pas de ce qui lui était arrivé. De même, malgré la nuit qu’il venait de passer, la fatigue physique ne se faisait pas sentir grâce aux excitants qu’il avait dû absorber. Par contre il n’y avait rien qui pouvait lutter contre la fatigue mentale qui l’envahissait à ce moment précis.

Que devait-il faire ? Les menaces contre ses proches le tétanisaient. Il pouvait supporter qu’on s’en prenne à lui, mais jamais il ne pourrait se pardonner si les criminels s’attaquaient à Amita ou à Don. Et l’incertitude le crucifiait : la meilleure solution pour que ceux qu’ils aimaient soient en sécurité était de parler, ainsi le F.B.I. leur fournirait une protection. Il pouvait être sûr que Don ne prendrait aucun risque avec ça. Mais justement, il restait le problème de Don. Charlie savait très bien que son frère ne prendrait aucune précaution en ce qui le concernait lui-même. Il deviendrait donc une proie facile pour des malfaiteurs qui avaient prouvé qu’ils ne reculeraient devant rien.

Il passa une main sur son visage blafard, se sentant au bord des larmes. Il avait déjà connu dans sa vie des périodes d’incertitudes, mais elles ne mettaient pas en cause l’existence d’autres personnes. Parce qu’il ne pouvait pas non plus occulter l’autre versant de son silence : des hommes allaient continuer à mourir s’il suspendait son aide au F.B.I. A ce moment précis de sa réflexion, il s’accusa de prétention : après tout Don avait résolu des enquêtes bien avant qu’ils ne collaborent ensemble et il continuait de le faire à ce jour. Rien n’indiquait que son forfait imposé entraînerait l’échec de l’affaire sur laquelle il travaillait actuellement !

Un nouveau soupir lui échappa. De toute façon, rester dans sa voiture ne mènerait à rien. Dans l’espace familier de son bureau, il aurait peut-être les idées plus claires. Au moment où il retirait la clé de contact de la serrure, son regard accrocha la pendule du tableau de bord à laquelle, jusqu’à présent, trop pris par ses pensées, il n’avait pas prêté attention : huit heures moins le quart.

Il s’était donc écoulé à peine six heures depuis son enlèvement ! Il avait l’impression pourtant que son calvaire avait duré une éternité. Fugitivement, il se demanda comment des personnes soumises à la torture durant des jours pouvaient survivre à cet enfer. Et certaines des menaces très précises formulées par son bourreau au sujet du sort réservé à son frère s’il venait à lui parler lui revinrent alors en mémoire. Il n’avait pas le droit de prendre ce risque, pas avec la vie de Don !

*****

- Charlie !!! Mais enfin, où est-ce que tu étais ? Pourquoi n’es-tu pas rentré à la maison ? Pourquoi ne réponds-tu pas au téléphone ? Qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps ?

Charlie leva les yeux vers Amita qui venait de faire irruption dans son bureau, le visage empreint d’inquiétude plutôt que de colère, déversant aussitôt un feu roulant de questions sur lui.

Le professeur se leva du fauteuil où il s’était affalé une dizaine de minutes plus tôt, en proie à la même incertitudes, aux mêmes pensées torturantes qui ne le quittaient pas.

- Amita… Je suis désolé, j’ai…

- Quoi ? Tu as quoi ? Tu as travaillé toute la nuit ? Tu as oublié d’appeler ? Tu n’entends pas ton téléphone ?

A chaque nouvelle question, l’intonation d’Amita changeait et Charlie y décelait maintenant de la colère. Il était évident que la jeune mathématicienne s’était inquiétée et qu’elle lui en voulait. Si seulement il pouvait lui dire la vérité, l’expression accusatrice dans ses yeux serait vite remplacée par la compassion et l’amour et il pourrait se blottir contre elle comme il en mourait d’envie.

Mais il ne pouvait pas lui dire la vérité. Pas encore. Pas tant qu’il n’était pas sûr de ce qu’il devait faire. Pas tant qu’il n’avait pas pris le temps de peser le pour et le contre de chacune de ses actions. Pas tant qu’il n’était pas certain qu’elle ne courrait aucun risque s’il se décidait à parler.

- Amita je suis vraiment désolé. Mais… tu sais ce que c’est. J’étais en train de travailler sur l’affaire de Don et…

- L’affaire de Don ? Tu as progressé ?

Soudain la colère était remplacée par l’intérêt. Il comprit qu’il s’engageait dans une voie sans issue. Il ne pouvait pas lui dire avoir progressé sur l’enquête si, d’ici quelque temps, il devait affirmer le contraire à son frère.

- Non… Cesse de m’interrompre tu veux !

Sa voix avait été plus dure qu’il ne l’aurait voulu. Décidément il ne serait jamais à l’aise avec le fait de devoir mentir à ceux qu’il aimait. Il vit passer une lueur rapide dans le regard de sa fiancée et comprit qu’il l’avait blessée. Mais il n’avait pas le temps de s’attarder sur ses regrets.

- Non… Mais en travaillant dessus, il m’est soudain venu une idée pour ma théorie de l’émergence cognitive. Et du coup…

Amita hocha la tête : elle comprenait. Elle savait comment fonctionnait l’homme qu’elle aimait. Les intuitions fulgurantes qu’il avait le détournaient parfois de la tâche qu’il était en train d’effectuer et il se mettait à aligner frénétiquement les lignes de calcul sans plus se préoccuper de rien que de cette voix qui chantait dans sa tête. Dans ces moments-là, il était capable d’oublier de se nourrir, de se laver ou de dormir et c’était aux autres de lui rappeler ces basses contingences matérielles. C’était sans doute la rançon de son génie.

Toutefois, cette fois-ci, elle n’aurait su dire pourquoi, mais elle avait un doute… Peut-être la manière dont se tenait Charlie, une posture un peu raide, un peu guindée qui ne lui ressemblait pas. Peut-être le fait qu’il évitait soigneusement de croiser son regard. Peut-être une intonation dans sa voix qui n’était pas celle qu’il avait généralement dans les mêmes circonstances. Ou tout simplement le fait que…

- Donc tu es resté là toute la nuit ?

Charlie soupira de soulagement : visiblement elle le croyait. Les choses allaient peut-être être plus faciles qu’il l’imaginait. Trop préoccupé par les interrogations qui le taraudaient, il n’avait pas prêté attention à la vague incrédulité qui s’était glissée dans la voix d’Amita lorsqu’elle avait posé sa question.

- Oui. Et j’ai coupé mon portable pour ne pas être dérangé.

- Tu n’as pas quitté ton bureau depuis hier soir ?

- Non… Tu sais ce que c’est quand je suis dans mes calculs.

Il tenta un sourire qui s’éteignit lorsqu’il remarqua que la jeune femme, elle, non seulement ne souriait pas, mais semblait la proie d’un sentiment qu’il n’arrivait pas vraiment à décrypter.

- Tu veux dire que tu es resté là depuis que je t’ai quitté jusqu’à ce que j’arrive il y a deux minutes ?

En d’autres circonstances, Charlie, même s’il n’était pas le plus grand des psychologues, aurait senti le danger, soupesé les différentes hypothèses qui provoquaient le ton petit à petit accusateur de sa fiancée et peut-être trouvé une parade en fonction de ce que la logique lui aurait soufflé. En l’occurrence, trop déboussolé par ce qui lui était arrivé, tourmenté par les mensonges qu’il débitait et qui, vraisemblablement, n’étaient que les premiers d’une longue litanie, il n’y prit pas garde.

- Oui. Je te répète, je suis vraiment désolé mais…

Elle explosa :

- Tu mens Charlie !

- Mais non… pourquoi…

- Parce que je suis venue ici il y a une heure et que tu n’étais pas là ! Tu viens de me dire que tu n’avais pas quitté le bureau. Alors explique-moi ça !

Il resta sans voix, l’esprit en déroute, incapable de se justifier. Elle eut un sourire vaguement méprisant.

- Oui… c’est bien ce que je pensais.

Elle se dirigea vers la porte sans qu’il ait la présence d’esprit de la retenir. Arrivée sur le seuil elle se retourna.

- Tu es vraiment le pire menteur qui soit Charlie.

- Amita…

Le ton suppliant dans la voix de son fiancé sembla la faire fléchir et elle fit deux pas dans sa direction.

- Où étais-tu Charlie ?

Il comprit qu’elle lui laissait une dernière chance et chercha désespérément une réponse plausible. Devant son mutisme, la colère reprit le dessus :

- Très bien… Garde tes secrets professeur Eppes ! Quand tu seras disposé à me parler, tu sais où me trouver !

Sur ces mots, elle quitta la pièce laissant Charlie complètement désemparé.

Au moment où il allait se précipiter pour la rejoindre, son portable sonna. Il hésita quelques instants partagé entre l’envie de rejoindre Amita et celui de répondre à un appel peut-être important. Mais de toute façon, que pourrait-il dire à la jeune femme pour se justifier ?

Avec un nouveau soupir d’accablement, il sortit donc son téléphone de sa poche et grimaça en voyant l’identifiant sur le cadran. Décidément, les ennuis ne faisaient que commencer !

Il prit une profonde inspiration et décrocha :

- Oui Don…

- Bon Dieu Charlie !!! Tu es où ?? On t’attend ! Tu crois qu’on n’a que ça à faire !

La voix coléreuse de son frère l’atteignit comme un coup au cœur. D’un seul coup il se remémora la réunion de huit heures. Il déglutit péniblement : plus encore qu’avec Amita il craignait l’explication qui s’annonçait.

- Je suis désolé, commença-t-il.

Décidément, il était en train de battre le record du monde des excuses dans un minimum de temps alors qu’il n’était pour rien dans tout ça !

- Désolé ça ne suffit pas Charlie !

Mais la voix de Don était déjà moins sévère. Il semblait que, même à distance, il avait perçu le désarroi de son cadet. L’agent continuait, d’un ton plus calme :

- Dis-moi au moins que tu as oublié parce que tu as avancé sur l’affaire et que tu as quelque chose de concret à nous proposer.

- Non… Je… Ecoute… Il y a eu un problème… J’ai… Ce n’est pas… Enfin… Je ne peux plus…

- Charlie !!! Tu vas m’expliquer ce qui se passe non de non !!!

De nouveau la colère grondait dans la voix de l’aîné. Charlie inspira profondément pour tenter de maîtriser les tremblements qui s’emparaient de lui.

- Don… J’ai fait une fausse manœuvre… je…

- Quoi ! Charlie… Quelle fausse manœuvre ? De quoi tu parles ?

- Les données… C’est ma faute… mais….

- Bon ! Tu ne bouges pas de là ! J’arrive !

La communication fut coupée et le mathématicien resta interdit, son portable à la main. Puis il se laissa glisser dans son fauteuil. Don allait venir… Un instant il eut la tentation de s’enfuir, de se réfugier dans le garage et de n’en plus sortir, mais il savait que ce n’était pas la solution. De toute façon Don le retrouverait toujours. Non, il devait se résoudre à affronter son aîné.

Mais qu’allait-il lui dire ? Il connaissait assez son frère pour savoir qu’il ne pourrait pas lui servir n’importe quel bobard. Son histoire devrait être plausible et surtout il devrait la débiter de manière convaincante.
Le mieux n’était-il pas de lui révéler la vérité ? Après tout, Don avait les moyens d’assurer sa protection, celle de son père et d’Amita et il savait qu’il pouvait compter sur lui pour faire comme s’il avait effectivement abandonné la collaboration avec son équipe. Oui… sans doute était-ce la solution. Son grand frère saurait quoi faire pour juguler les dangers et arrêter ses bourreaux.

Le téléphone du bureau sonna, interrompant ses pensées. D’une main beaucoup plus ferme, maintenant qu’il lui semblait avoir pris la bonne décision, il s’empara du combiné et appuya sur le bouton de prise d’appel :

- Professeur Eppes !

- Professeur… Comment vous sentez-vous ? On dirait que ça va !

La voix doucereuse lui fit l’effet d’un électrochoc. Il l’aurait reconnue entre mille : c’était celle de son tourmenteur. Le cœur battant la chamade, il se demanda comment l’homme savait ce qu’il s’apprêtait à faire. Puis il se raisonna : en aucun cas ce ne pouvait être le cas. Quand bien même il aurait mis un dispositif d’écoute sur lui, tout ce qu’il avait entendu jusqu’à présent n’aurait fait que le conforter dans l’opinion que son ex-otage obéissait aux ordres qu’il avait reçus.

- Que voulez-vous ? demanda-t-il d’une voix qu’il aurait voulu ferme mais qu’à son grand désarroi il sentit trembler.

- Juste vous rappeler notre petit accord. Pas un mot à quiconque sur notre petite entrevue de cette nuit.

- Je vous ai dit que…

- Je sais… Mais je voulais juste vous rappeler ce qui arriverait si vous parliez à tort et à travers. Une petite démonstration vous attend à l’entrée sud du campus.

- Quoi ? De quoi est-ce que vous parlez ? Qu’est-ce…

Il s’aperçut que son correspondant avait raccroché.

(à suivre)
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeJeu 29 Juil 2010 - 2:07

Ooooh! Mais tu écris super bien toi aussi! ^^
Bon, encore une fois, même si je ne connais pas la série, ça ne m'empêche pas d'aimer les fics ^^
Charlie est dans la me$de...et jusqu'au cou. Pas de Don pour l'aider, puisqu'il risquerait de le flanquer dans la bouse aussi, et tout le monde lui en veut. Le pauvre choupinet! Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Triste6Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Triste6Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Triste6
Je me demande ce que tu prépares pour la suite...Parce que connaissant un peu tes goûts en matière de fics maintenant (bah si! Tes coms sont trèèèès explicites :Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Diable) je doute fortement que les ennuis du choupinet touchent à leur fin... Et puis la fin du chapitre parle pour moi je crois. Une démo à l'entrée du campus...Il a blessé qui, QUIIIIII?!!!!
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeJeu 29 Juil 2010 - 16:16

JSmélie a écrit:
Ooooh! Mais tu écris super bien toi aussi! ^^
:mangamerci: Merci...
Mais... c'est suelement maintenant que tu t'en aperçois... :mangaclind'oe

JSmélie a écrit:
Bon, encore une fois, même si je ne connais pas la série, ça ne m'empêche pas d'aimer les fics
:mangapleure: :mangapleure: et en plus la série est finiiiiiiiiiie.............. :290445:
Mais ça ne m'empêchera pas de continuer à écrire des fics... :yaquibosse:

JSmélie a écrit:
Je me demande ce que tu prépares pour la suite...Parce que connaissant un peu tes goûts en matière de fics maintenant (bah si! Tes coms sont trèèèès explicites ) je doute fortement que les ennuis du choupinet touchent à leur fin...
Tu as raison... j'aime la douceur, les petites fleurs et les papillons... :sourireenor: La guimauve et le nutella... :;j'adoreeee:
Et ça se sent dans mes commentaires.... :jevoisjevois: Je n'ai rien à voir avec les obsédées qui pullulent sur ce forum... ni les perverses en tout genre... :ange: :ange:
Et si quelquefois ma plume s'égare... :pardon: c'est totalement indépendant de ma volonté.... ordi

Un grand merci pour ton commentaire... :;woot;:
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeJeu 29 Juil 2010 - 23:25

Comment ça pas de suite? O_o
Mais j'en veux une, moi...

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Allez hop!!
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MessageSujet: Sur la corde raide - chapitre 6   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeJeu 29 Juil 2010 - 23:48

Chapitre 6 : Des moments difficiles

Charlie demeura un instant pétrifié. Avoir entendu cette voix le replongeait dans l’enfer qu’il venait de vivre et la même panique, la même horreur l’envahissaient. L’idée même que son bourreau était proche de lui, pouvait le frapper à tout moment l’anéantissait. Il restait blotti dans son fauteuil, en proie à des frissons qu’il ne pouvait dominer.

Puis une nausée fulgurante le traversa et il n’eut que le temps de se ruer vers la corbeille à papier qui recueillit le petit déjeuner qu’il avait été contraint d’absorber. La réaction de son corps sembla remettre en route son esprit. Il prit le sac poubelle qui tapissait la corbeille et le ferma pour éviter la propagation des odeurs nauséabondes, puis il se dirigea vers les toilettes où il jeta le sac avant de s’approcher du lavabo où il s’aspergea abondamment le visage d’eau.

Petit à petit, ses pensées s’éclaircissaient et les questions arrivèrent à nouveau en foule à son esprit : que signifiait cet appel ? Etait-il surveillé ? Que voulait dire l’homme ?

Brusquement, il se souvint de la dernière phrase qui l’avait atteint dans un brouillard de confusion et de terreur. L’entrée sud ? Qu’y avait-il à l’entrée sud ? Pourquoi parlait-il de démonstration ?

Une sueur froide se mit à couler le long de son dos. L’entrée sud c’était par là que Don arrivait lorsqu’il venait du bureau. Il se mit à trembler à nouveau avant que son esprit logique ne lui fasse remarquer qu’il ne pouvait s’agir de son frère. Celui-ci n’aurait mathématiquement pas eu le temps de se trouver à l’entrée sud alors que moins de deux minutes avant il était encore à son bureau. Il se secoua : rien ne servait à imaginer tous les scenarii possibles, le mieux était d’aller y voir.

Charlie sortit en trombe et se dirigea le plus rapidement possible vers le point indiqué par son correspondant. Arrivé à quelque distance, son cœur se serra de nouveau : un attroupement témoignait qu’il s’était passé quelque chose. Une voiture de la sécurité du campus était là ainsi qu’une ambulance. Il fallut toute la force de caractère du mathématicien pour le contraindre à continuer vers l’avant.

La petite voix qui lui soufflait que les hommes s’en étaient pris à son frère, comme ils l’en avaient menacé, commençait petit à petit à prendre le dessus sur celle de la raison qui lui murmurait que Don ne pouvait pas être déjà à cet endroit.

Arrivé au niveau de la foule, Charlie commença à naviguer entre les badauds, bousculant l’un, évitant l’autre, s’excusant de sa progression. Il fut arrêté par un agent :

- On ne passe pas monsieur.

- Je suis le professeur Eppes. Que se passe-t-il ?

- Professeur Eppes ?

L’homme se tourna franchement vers lui. C’était Samuel Folkons, l’un des policiers du campus qu’il connaissait. Il appréciait l’homme courtois, cultivé qui semblait fasciné par son travail. C’était une chance de tomber sur lui.

- Samuel, que se passe-t-il ? répéta le mathématicien.

- C’est le professeur Fleinhardt, rétorqua le policier.

Charlie eut l’impression que son cœur s’arrêtait de battre.

- Quoi ? Larry ! Que lui arrive-t-il ?

- Il a été renversé par une voiture.

- Laissez-moi passer, je dois le voir !

Après un instant d’hésitation, l’homme le laissa passer. Il connaissait bien le professeur et savait que celui-ci ne serait pas une entrave. De plus il savait qu’il travaillait régulièrement avec le F.B.I., donc aucun ennui au niveau de l’enquête.

Charlie se précipita en avant. Les ambulanciers étaient en train de relever la civière sur laquelle gisait Larry, un masque à oxygène sur le visage tordu par la douleur. Du sang maculait un pansement sur son front et sa jambe droite était enfermée dans une coquille.

- Larry ! s’exclama Charlie en se précipitant vers son ami.

- Vous êtes de la famille ? questionna l’infirmier.

- Presque… Qu’est-ce qu’il a ?

- Une jambe cassée et une vilaine entaille au front, une possible commotion cérébrale. On en saura plus à l’hôpital. Il a de la famille ?

- Non… Je suis sa famille.

- Charlie…

La voix faible du physicien l’interpela et il se précipita vers lui.

- Larry… que s’est-il passé ?

- Et bien je viens de prouver une loi physique fondamentale : le corps humain n’est pas adapté à la lutte contre un véhicule à moteur. Par contre je crois que j’ai dessiné une magnifique parabole qu’il sera bon de modéliser peut-être.

- Oh Larry…

Charlie étouffa un sanglot aux paroles de son ami. C’était bien Larry : il souffrait visiblement, mais arrivait encore à tourner son accident en dérision.

Accident ? Soudain le doute s’insinua en lui.

- Que s’est-il passé ? répéta-t-il d’une voix plus dure.

- Je ne sais pas Charlie, avoua alors le blessé. Un instant j’étais sur le trottoir en train de penser à l’immensité de l’univers et à la richesse de notre ciel et l’instant d’après j’étais prosaïquement sur le bitume, en train de renifler le goudron nauséabond. Une parfaite métaphore du ciel à la terre dont je me serai à vrai dire bien passé.

- Mais tu as vu la voiture ? Où est le conducteur ? Qu’est-ce que…

Larry eut un petit rire douloureux :

- Charles… Je crois que Don déteint sur toi.

Il ferma les yeux, accablé.

- Larry ! s’affola Charlie.

- Juste un peu fatigué Charles. Si tu veux bien, nous reprendrons cette intéressante conversation plus tard.

- Nous devons l’emmener monsieur, intervint l’ambulancier.

- Je viens avec vous.

- Non….

A nouveau Larry intervenait.

- J’avais un cours très important à neuf heures trente. Tu peux l’assurer à ma place ?

- Larry, je t’accompagne.

- Charles, à moins que tu n’aies passé ton diplôme de docteur en médecine dans la nuit je ne vois pas trop ce que tu pourrais faire pour moi. Je suis sûr qu’on s’occupera très bien de moi et connaissant les hôpitaux, je suis sûr aussi qu’il y en a pour deux à trois heures avant que tu ne puisses avoir de mes nouvelles. Donc autant que tu les occupes intelligemment, tu ne crois pas ?

- Larry…

- Charles… Je suis fatigué. Si tu veux m’aider, assure mon cours à ma place.

Charlie hésita un instant, mais le visage crispé de douleur de son ami eut raison de sa volonté de rester auprès de lui.

- D’accord. Je vais demander à mon assistant d’assurer mon propre cours et je m’occupe de tes étudiants.

- Bien… Et n’en profite pas pour leur faire l’apologie des mathématiques appliquées et tenter de leur prouver leur supériorité sur la physique quantique…

- Là… je ne te promets rien…, rétorqua le mathématicien dans une piteuse tentative pour être aussi courageux que son ami.

Celui-ci se contenta de sourire en fermant de nouveau les yeux et Charlie comprit qu’il devait le laisser partir. Visiblement il était en de bonnes mains.

- Où l’emmenez-vous ? demanda-t-il aux ambulanciers qui chargeaient la civière dans l’ambulance.

- Nous allons au county hospital.

- D’accord. Je vous y rejoins dès que possible.

- Bien.

- Larry, on va bien s’occuper de toi là-bas.

La seule réponse du physicien fut un geste vague de la main et les portes se refermèrent. Le véhicule quitta les lieux dans un hululement de sirène et Charlie se tourna vers Samuel.

- Est-ce que quelqu’un sait ce qui est arrivé exactement ?

- Pas vraiment… Il y a quelques témoins qu’on va interroger. Pour le moment tout ce qu’on sait c’est que le professeur Fleinhardt a été renversé par une voiture qui a pris la fuite.

- Il s’est enfui ?

La panique perceptible dans la voix du professeur à cette information fit tiquer le gardien.

- Oui… Pourquoi ? Vous pensez que quelqu’un en voulait au professeur ?

- Non… Non… Je ne sais pas… Je….

Alors qu’il cherchait désespérément une échappatoire, Charlie sentit soudain une main sur son épaule. Il se retourna brusquement, effrayé.

- Oh Charlie !!! Doucement !!! Qu’est-ce qui se passe ?

Le professeur eut un soupir de soulagement : Don ! Enfin ! Son frère était là, tout allait s’arranger.

Et puis, comme un ras de marée, les causes et les conséquences de ce qui venait de se produire le submergèrent. Non, Don n’allait rien arranger ! Au contraire.

Ses ravisseurs avaient sciemment renversé Larry, juste pour lui laisser un avertissement, lui prouver qu’ils ne mentaient pas lorsqu’ils disaient qu’ils pouvaient toucher n’importe lequel de ses proches à n’importe quel moment. Que le physicien ne soit pas grièvement blessé était un miracle. D’ailleurs qui lui disait qu’il n’était pas grièvement blessé ? Et s’il avait une blessure interne qui n’avait pas été décelée et si…

La voix de son frère l’interrompit.

- Charlie ! Est-ce que tu vas me dire ce qui vient d’arriver ?

- Larry a été renversé par une voiture, laissa-t-il tomber d’une voix blanche.

- Oh non ! Comment va-t-il ? C’est grave ?

- Apparemment ça devrait aller : une jambe cassée et un choc à la tête mais…

Il eut un geste vague pour dire qu’en fait il n’en savait rien.

- Où l’a-t-on emmené ?

- Au county.

- Bien, viens, je t’y accompagne.

Charlie leva des yeux reconnaissants vers son frère. Pas de questions, pas d’hésitation : simplement il se rendait disponible pour lui. Il savait pourtant qu’il était débordé de travail, mais il était prêt à sacrifier de son précieux temps pour son petit frère.

Cependant le mathématicien hocha la tête négativement :

- Non… Il m’a dit que de toute façon je ne pourrai pas le voir avant deux ou trois heures et j’ai promis d’assurer son cours de neuf heures trente qui est important. D’ailleurs je dois aller dans son bureau pour voir de quoi il s’agit exactement.

- Je t’accompagne, rétorqua Don sans chercher à discuter.

- Non… c’est bon… retourne au bureau. On se verra plus tard.

D’un seul coup, Charlie n’avait plus qu’une envie, que son frère parte. Parce qu’il savait que sinon il allait, tôt ou tard, l’interroger sur l’affaire. Et désormais il ne pouvait plus lui dire la vérité comme il l’avait pensé quelques minutes auparavant. Les criminels venaient de lui prouver que nul n’était à l’abri de leurs agissements. Peut-être même étaient-ils encore dans les parages prêts à s’en prendre à son frère ou à Amita.

Il jeta un regard traqué autour de lui, tentant de repérer une éventuelle menace :

- Charlie… Mais qu’est-ce qui t’arrive ? s’inquiéta Don.

Charlie se mordit nerveusement les lèvres. Bon sang ! Il avait un instant oublié qui il avait en face de lui. Il savait que son frère n’avait pas son pareil pour décrypter les expressions sur les visages.

- Rien… C’est ce qui vient d’arriver à Larry. Tu comprends c’est…

- T’inquiète… Je comprends. Allez viens, je t’offre un café, ça te remettra.

- Non. Don, je te l’ai dit, je dois assurer le cours de Larry dans…, il consulta sa montre, … cinquante minutes maintenant !

- Et bien on va acheter un café au distributeur sur le chemin du bureau de Larry et en même temps tu m’expliqueras ce que tu voulais me dire sur l’affaire.

La dernière phrase de son frère lui fit soudain apparaître une porte de sortie pour résoudre son dilemme. Oui… Il n’avait qu’à saisir cette opportunité au vol.

- Bien sûr !!! C’est tout ce qui t’intéresse ! Ta fichue affaire !! Larry pourrait être mort, tu n’en aurais rien à faire. Tout ce que tu veux c’est que je te donne mes résultats !

- Charlie… Mais qu’est-ce qui te prends ? questionna Don, blessé du ton accusateur dans la voix de son cadet.

- Il me prend que j’en ai marre Don ! Tu te sers de moi, tu m’utilises comme un super ordinateur et c’est tout ! Quoi que je ressente, quoi qu’il arrive en dehors, tout ce que tu veux ce sont des résultats, et rien d’autre…

- Charlie… Je comprends que tu sois bouleversé, mais ne dis pas n’importe quoi tout de même.

La voix de Don commençait à se tendre, la colère grondait au fond mais il faisait des efforts pour la retenir.

- N’importe quoi ?! Mais ce n’est pas n’importe quoi ! J’en ai assez tu peux comprendre ça ?!! Assez d’être ton petit chien fidèle ! Assez de juste te servir de faire valoir ! Je voudrais, une fois, une seule fois, avoir le choix tu comprends ? D’ailleurs tu veux que je te dise ce que j’essayait de te dire tout à l’heure sans y arriver parce que, comme un idiot, je me sentais coupable ? J’ai fait une fausse manip… la fatigue, l’étourderie… je ne sais pas. Le résultat c’est que j’ai perdu toutes les données que j’avais sur ton affaire ! Je n’ai plus rien ! Plus rien du tout ! Il faudrait que je reprenne tout à zéro et je n’en ai pas envie !!! En fait je crois qu’inconsciemment mon erreur était volontaire. C’était une manière de dire STOP, de te faire enfin comprendre ce que je n’ose te dire depuis des mois.

- Des mois ?

Désormais la voix de Don ne contenait plus de colère, juste une immense déception et beaucoup de tristesse. A l’expression qu’arborait alors son aîné, le cœur de Charlie se brisa. Mais il savait qu’il devait enfoncer le clou : lui faire mal pour le protéger, pour que d’autres ne lui fassent pas plus mal encore.

- Oui des mois ! Parce qu’à cause de toi je suis passé à côté d’opportunités fantastiques dans mon domaine ! Parce qu’à cause des enquêtes du F.B.I. j’ai négligé ma propre carrière. Parce que tant que je suis dans TES dossiers, ma théorie de l’émergence cognitive n’avance pas ! Alors je sais ce que tu vas me dire, continua-t-il en imposant le silence d’un geste impérieux à son frère qui allait ouvrir la bouche, en travaillant avec toi je sauve des vies. Mais ma théorie, si elle permet de comprendre le fonctionnement de certaines connexions, de faire apparaître certains processus chimiques, ne crois-tu pas qu’elle pourrait aussi sauver des vies, beaucoup de vies ? Alors voilà… j’y pense depuis longtemps… C’est fini Don ! J’arrête de te servir de larbin.

Don le toisa longuement et un instant Charlie crut qu’il allait déverser sur lui sa colère. Mais rien de tout ça. Il n’eut qu’un long regard où, crucifié, le mathématicien lut de l’incertitude, du désarroi et du chagrin, et se détourna sans un mot. Etait-ce son imagination ou la culpabilité qu’il ressentait ? Charlie eut l’impression que son frère marchait plus voûté, comme s’il portait un poids immense sur les épaules.

(à suivre)
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeSam 31 Juil 2010 - 7:49

Voilà je viens de rattraper mon retard, et je dois dire que c'est "explosif"! vivement la suite. Charly me fait de la peine
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MessageSujet: Sur la corde raide - chapitre 7   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeSam 31 Juil 2010 - 20:50

Merci Fanncis... Et il n'est pas sorti de l'auberge le pauvre... :mangaclind'oe

Chapitre 7 : Des incertitudes

- Alors, Charlie a quelque chose pour nous ?

Don se tourna vers David qui venait de l’interpeler alors qu’il entrait dans la salle de réunion. Tous les regards de ses équipiers étaient rivés sur lui, dans l’attente, avec l’espoir qu’il pourrait leur apporter quelque chose de concret. Les yeux de Colby regardaient nettement en arrière, comme s’il cherchait à repérer la silhouette du mathématicien derrière celle de l’agent du F.B.I.

- Non. Charlie n’a rien, dit-il d’une voix brève.

Liz, David et Colby échangèrent un regard alarmé : la voix de leur chef de leur disait rien qui vaille. Nikki, elle, trop jeune dans l’équipe pour être capable de déceler la tension dans l’intonation de son supérieur insista :

- Mais enfin… Il a pourtant eu le temps de faire des calculs non ? Hier il disait que…

- Hier, c’était hier, la coupa sèchement son chef. Aujourd’hui il n’a rien. De toute façon il me semble que nous devrions être capable de pister ces salopards sans son aide. Les policiers, jusqu’à preuve du contraire c’est nous non ? Alors quoi ! On va se tourner les pouces en attendant que les maths nous donnent un résultat improbable ou on va mouiller la chemise et se mettre vraiment au boulot ? Donc au lieu de perdre un temps précieux à discuter, allez donc fouiller un peu selon les critères définis ce matin. Nikki et Colby, vous prenez les refuges de S.D.F., Liz, tu m’épluches tous les dossiers traitant d’agression à la recherche d’un M.O. similaire, David…

- Je sais, je fouille du côté des ligues, réagit son adjoint, tandis que les trois autres se précipitaient, comprenant qu’il valait mieux, pour le moment, se trouver hors d’atteinte de Don.

Il s’était visiblement passé quelque chose, peut-être le sauraient-ils un jour, peut-être pas. En tout cas, il valait mieux obtempérer à ses ordres le temps que se calme la colère qui semblait couver.

Alors que Don tournait les talons pour vérifier que les autres équipes en place s’afféraient aux tâches qui leur avaient été confiées, David osa cependant demander :

- Don…

Au son de sa voix, Don soupira : il savait très bien ce qu’allait demander David et il n’avait pas envie d’y répondre, pas encore, pas tant que lui-même n’aurait pas analysé et compris ce qui venait de se passer. Mais David était son adjoint et il n’avait pas le droit de le tenir à l’écart des éléments importants de l’enquête. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cet élément là était primordial.

- … qu’est-ce qui se passe avec Charlie ?

Le superviseur se tourna vers son agent, laissant, pendant une seconde tomber le masque professionnel et David fut impressionné de lui voir ce visage bouleversé et fatigué. Quoi qu’il se soit passé, c’était sans doute sérieux.

- Je ne sais pas David… Il y a quelque chose mais…

Il eut un geste d’impuissance où on sentait aussi une énorme frustration : s’il y avait une chose que l’agent spécial Donald Eppes détestait par-dessus tout, c’était ne pas comprendre ce qui se passait.

- Quoi qu’il en soit, je pense qu’il vaut mieux ne pas compter sur lui pour cette enquête, reprit-il d’une voix plus assurée en réendossant le costume de l’agent en pleine possession de ses moyens.

- Comment ça ? Mais… Il y a des vies en jeu ! Comment peut-il nous laisser tomber ? s’offusqua David.

- David, comme je l’ai dit, nous avons résolu bien des enquêtes sans lui, ce ne sera ni la première ni la dernière. Après tout Charlie n’est pas un agent, il n’a pas prêté serment. S’il a des choses plus importantes à faire…

- Plus importante que sauver ces gens ?

- Plus importante pour lui David. Nous n’avons pas à le juger !

La voix de Don était de nouveau tranchante, au bord de la colère : il pouvait lui-même adresser les pires reproches à son cadet, il ne laisserait personne d’autre le faire ! Après tout Charlie avait effectivement le droit de reprendre sa liberté. Même si ce n’était ni le moment ni la façon de le faire.

- De toute façon tu sais bien que nous arrêterons ces malades !

- Oui… Mais combien d’autres malheureux seront tués entre temps simplement parce que ton petit frère a plus important à faire ?

- David ! Ca suffit maintenant ! Encore une fois, tu n’as pas à juger Charlie ! Et si tu veux vraiment m’être utile et bien mets-toi au boulot plutôt que de perdre ton temps en récriminations stériles !

Ainsi rappelé à l’ordre, David ravala la protestation qui lui montait aux lèvres. Visiblement ce n’était ni l’heure ni le lieu de chercher à démêler le pourquoi du comment. Don n’était pas d’humeur à accepter ni ses questions, ni ses indignations. Et puis au fond il avait raison : l’important c’était d’avancer sur cette fichue enquête, Charlie ou pas !

Comprenant qu’il n’avait plus d’objection à attendre de son adjoint, Don tourna les talons et alla donner des instructions aux autres équipes travaillant sur l’affaire avant de s’occuper des autres cas relevant de sa compétence et sur lesquels différents agents enquêtaient.

Ce ne fut donc que trois heures après qu’il eut enfin l’opportunité de s’arrêter un peu. Il alla chercher un café dans la salle de pause et se dirigea vers son bureau où il s’effondra plutôt qu’il ne s’assit.

Un instant il se sentit accablé par l’ampleur de la tâche qui l’attendait. Mais il savait que ce n’était pas là la vraie raison de son accès de déprime. Non, ce qui le déstabilisait comme il l’avait rarement été, c’était la dispute qui l’avait opposé à son frère.
D’ailleurs, pouvait-il appeler ça une dispute ? Même pas. C’était plutôt une diatribe que son frère lui avait adressé dans laquelle il avait semblé déverser des mois et des mois de frustration et d’insatisfaction.

S’était-il trompé à ce point ? Leur collaboration n’avait-elle été une bonne chose que pour lui ? Avait-il pris ses désirs pour des réalités quand il lui avait semblé que son cadet adorait travailler à ses côtés ?

Pourtant… lors de leur séance de thérapie avec Bradford, c’était bien Charlie qui avait employé ces mots que lui-même avait alors reçu comme l’un des plus beaux cadeaux qu’on lui eût jamais fait. Il avait donc menti ? Mais pourquoi ? Pourquoi, s’il détestait à ce point travailler avec lui, n’avait-il pas saisi l’une des perches qu’il lui avait tendues à plusieurs reprises au cours de leurs années de collaboration ?

Chacun des mots assénés par Charlie lui revenaient en mémoire et accentuait son désarroi. Cette impression qu’il avait si souvent ressentie d’être un mauvais frère, juste capable d’utiliser les compétences de son cadet sans aucun scrupule et sans aucune considération pour lui, lui revenait au galop parce que les reproches reçus étaient juste ceux qu’ils se faisaient régulièrement. S’était-il vraiment comporté de cette manière égoïste ? N’avait-il vu, durant tout ce temps, que ce qu’il avait envie de voir ? Avait-il réellement compromis certaines opportunités s’offrant à son cadet ?

Non… Il ne pouvait pas s’être trompé à ce point. D’ailleurs, combien de fois était-ce Charlie lui-même qui avait insisté pour lui venir en aide alors même qu’il ne l’avait pas envisagé ? Combien de fois lui avait-il fait des reproches en apprenant qu’il n’avait pas fait appel à lui sur certains cas ? Ou alors, tout cela n’était que des manœuvres d’un petit frère pour exister aux yeux de son grand frère trop égoïste, trop imbu de lui-même pour lui laisser une petite place dans son existence ? Mais à aucun moment il n’avait aimé ce qu’il était contraint à faire pour obtenir cette parcelle d’attention et, petit à petit, il s’était éloigné de celui pour lequel il aurait tant voulu briller alors même que celui-ci, au contraire, se rapprochait de lui. Et dans ce cas que faire ? Comment réparer les torts causés ?

Don se laissa aller en arrière dans son fauteuil et ferma les yeux, revivant chaque instant de la scène qui lui semblait gravée indélébilement dans sa mémoire. Il y avait eu cette lueur dans le regard de son frère alors qu’il lui parlait : la colère peut-être mais aussi… On aurait dit… une forme de désespoir. Comme si, tout en parlant, il s’en voulait de ce qu’il disait.
Ben voyons !!! Il ricana doucement en ouvrant les yeux et en buvant une gorgée de son café. D’après ce qu’il avait pu voir, nul ne contraignait Charlie à lui asséner les mots cruels. Il n’avait pas d’armes sur la tempe, pas d’explosifs à la ceinture, pas de couteau sous la gorge… Pourquoi essayer de chercher autre chose derrière ce qui était ? Comme l’aurait dit Charlie, parfois les apparences ne sont pas autre chose que ce qu’elles sont. Et selon les apparences, son frère lui mentait depuis des mois en prétendant aimer travailler à ses côtés ! La colère ne fit que le traverser comme un éclair, vite remplacée par une nouvelle bordée de questions anxieuses.

Il frappa l’accoudoir de son fauteuil dans un geste plein d’impatience et de frustration : il détestait ne pas comprendre, il détestait se tromper. Et au vu des derniers événements, il se trompait lourdement et depuis longtemps et il ne semblait pas très doué pour comprendre les autres, en tout cas ceux qui lui étaient les plus proches. Comment Charlie avait-il pu…

Et puis pourquoi maintenant ? Pourquoi de cette façon ? En repassant en boucle la scène, il lui semblait que Charlie avait cherché la querelle que lui voulait éviter. Bien sûr son frère était bouleversé par ce qui était arrivé à Larry, mais de là à le rendre responsable de tout…

Larry !!! D’un seul coup l’inquiétude pour le physicien qu’il avait appris à apprécier depuis tout ce temps remplaça les pensées stériles qui tournaient en boucle dans son esprit. Il décrocha le téléphone et composa le numéro du County Hospital. Il lui fallut un peu abuser de son statut d’agent fédéral pour réussir à obtenir enfin des informations sur l’état du professeur. Celui-ci souffrait d’une double fracture tibia péroné sans déplacement qui se remettrait sans difficulté et d’une légère commotion cérébrale pour laquelle on le gardait en observation vingt-quatre heures. Mais il était conscient et sous antalgiques. Les visites seraient autorisées dès le début de l’après-midi.

Avec un soupir de soulagement Don raccrocha en assurant qu’il passerait voir le blessé dès qu’il en aurait l’opportunité et en demandant qu’on lui transmette ses plus sincères souhaits de rétablissement. C’était fort heureusement un problème en moins : il ne savait pas comment son jeune frère aurait réagi à la disparition de son mentor. Larry tenait une telle place dans sa vie ! Au point parfois que lui en était un peu jaloux…

Il eut un rire désabusé : jaloux, égoïste, inattentif, exploiteur… Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’était pas en lice pour le prix du meilleur frère de l’année !!! Et de nouveau les interrogations se mirent à tourner en boucle : pourquoi n’avait-il rien vu ? pourquoi… pourquoi…

Non, décidément quelque chose n’allait pas. Certes son frère était bouleversé, certes il pouvait se sentir parfois frustré par certaines enquêtes qui prenaient le pas sur ses propres recherches, certes il pouvait avoir parfois l’impression qu’on ne le prenait pas vraiment au sérieux… Mais…. Toute l’intuition de Don lui soufflait qu’il y avait autre chose derrière la colère désespérée de son frère.

C’était ça le truc ! La colère désespérée !!! Parce que c’était bien du désespoir qu’il avait lu au fond des prunelles sombres. Et ça…

La sonnerie du téléphone mit fin à ses pensées déprimantes. En décrochant, l’agent se conforta dans sa conclusion : quelque chose n’allait pas avec son petit frère et il allait découvrir quoi, même si celui-ci faisait tout ce qui était en son pouvoir pour le tenir à l’écart.

*****

De retour dans son bureau, Charlie était en proie à l’inquiétude, la culpabilité, l’incertitude. Est-ce que Larry irait bien ? Certes il semblait conscient mais qui savait s’il n’y avait pas des blessures internes ? Un instant il fut tenté d’appeler l’hôpital puis se raisonna : le physicien ne devait même pas y être arrivé.

D’un geste un peu vague, il commença à feuilleter le dossier du cours qu’il était allé cherché dans le bureau de son ami. Un soupir de soulagement lui échappa : cette notion il la maîtrisait parfaitement, il n’avait nul besoin de lire le plan pour savoir comment articuler son intervention. A propos d’intervention… Il décrocha le téléphone pour demander à son assistant de passer. Lorsque le jeune homme se présenta, il lui signifia se préparer à assurer son propre cours, lui donnant quelques indications en phrases claires. Il n’était pas inquiet : cette partie du programme était d’un abord assez simple pour que le jeune stagiaire ne soit pas dépassé. D’ailleurs il repassa avec lui les principaux points en s’appuyant sur sa préparation et l’assistant prit assez vite congé puisque le cours devait commencer dans moins de cinq minutes.

Une fois le jeune homme parti, Charlie se retrouva seul avec des pensées qui n’étaient pas spécialement roses. Le cours de Larry ne commençait qu’une demie heure plus tard, et il eut largement le temps de repasser dans son esprit tout ce qui s’était dit ou déroulé durant la dernière heure, qui lui avait semblé une éternité à vrai dire.

Son incertitude sur ce qu’il devait faire, sa dispute avec Amita, la décision de parler à Don, l’appel de son ravisseur, la découverte qu’il s’en était pris à Larry et pour finir sa dispute avec Don.

Un gémissement lui échappa : Donnie… Les mots qu’il lui avait jetés à la figure le hantaient. Il n’avait pas pris le temps de les choisir : ils étaient venus spontanément, au fil de sa colère, de son anxiété, de sa culpabilité. Mais en les repassant maintenant, il se rendait compte à quel point ils avaient dû blesser son frère. Chacun de ces mots était fait pour accroître le sentiment de culpabilité qu’il savait très bien que son frère ressentait souvent à son égard. Chacun de ces termes semblait avoir été choisi juste pour frapper là ou ça allait faire le plus mal.

Quand bien même il saurait un jour pourquoi il les lui avait ainsi assénés, Don ne pourrait jamais lui pardonner ces mots. Il aurait pu parvenir au même résultat d’une autre façon. Simplement lui dire qu’il ne voulait plus collaborer avec lui. Mais Don l’aurait-il écouté dans ce cas ? Connaissant son aîné, il aurait sans doute tout fait pour le faire revenir sur sa décision ou au moins pour tenter de comprendre pourquoi il la prenait si subitement, sans qu’aucun prémisse ne vienne l’annoncer. Et Charlie n’avait aucune illusion sur sa capacité alors à parvenir à cacher à son frère la menace qui pesait sur lui et sur les siens.

Non, il avait sans doute pris la bonne décision. Même si Don ne devait jamais lui pardonner, au moins il serait en vie et c’était tout ce qui comptait.

Soudain Charlie eut l’impression que les murs de la pièce se mettait à tanguer. Il gémit en s’enfonçant un peu plus dans son fauteuil : il comprenait qu’il subissait d’un seul coup la réaction à l’épreuve qu’il avait subie durant la nuit, à la tension nerveuse qu’il endurait depuis… Fébrilement il chercha dans sa poche l’autre plaquette glissée par son tortionnaire : il était temps de reprendre un excitant s’il voulait être capable de tenir le coup et d’assurer le cours de Larry avant d’aller le voir à l’hôpital.

Il saisit la bouteille qui reposait sur le coin de son bureau et avala rapidement l’une des trois gélules du blister. Un coup d’œil à la pendule lui fit comprendre qu’il était temps de se mettre au travail : le reste, tout le reste devrait attendre…
Lorsque le cours s’acheva à onze heures trente, le mathématicien se sentait épuisé, physiquement et moralement. Il prit cependant le temps de répondre aux étudiants qui s’attardaient pour avoir d’autres renseignements puis il se précipita à l’hôpital pour avoir des nouvelles de Larry.

Heureusement celles-ci étaient bonnes. Il put même passer un peu de temps au chevet de son ami qui l’interrogea longuement sur le cours qu’il venait de donner, comme s’il doutait de sa capacité à l’avoir délivré convenablement. Ou peut-être parce qu’il avait peur que ses étudiants ne trouvent ensuite sa propre manière de faire bien moins intéressante que celle du génial professeur Charles Eppes.

Cependant le mathématicien ne s’attarda pas trop longtemps. Malgré sa commotion cérébrale et les antalgiques qui le rendaient un peu vaseux, le physicien connaissait trop bien son ami pour ne pas déceler que quelque chose n’allait pas. Et quand il commença à le questionner, Charlie faillit à nouveau craquer et se confier à lui comme il le faisait si souvent depuis maintenant près de vingt ans. Mais il n’en avait pas le droit. Larry était couché dans ce lit d’hôpital à cause de lui ! S’il apprenait la vérité peut-être ne lui en voudrait-il pas, ce serait bien dans sa façon d’être que de tenter de lui faire comprendre qu’il n’y était absolument pour rien… mais le fait d’être au courant risquait de le mettre encore plus en danger.

Charlie ne se rendait même pas compte combien peu il était rationnel quant à son ravisseur. Comme beaucoup de personnes ayant subi un traumatisme, il n’était pas loin de lui accorder certains pouvoirs paranormaux, comme de savoir ce qu’il disait, ce qu’il pensait avant même qu’il ne l’ait pensé. Pourtant il savait qu’il ne portait pas sur lui de dispositif d’écoute comme il l’avait soupçonné un moment lors du coup de téléphone de l’homme. Il s’était entièrement dévêtu et avait cherché sur et dans son corps sans rien trouver. Sachant qu’il n’était pas capable de distinguer un dispositif miniaturisé dans les vêtements, il s’était entièrement changé, ayant toujours une tenue prête au bureau au cas où. Et il avait fait contrôler son téléphone portable, son ordinateur et son porte-document par un technicien de Calcsi qui travaillait sur les micros et dispositifs de surveillance à distance sous un prétexte dont il ne se souvenait pas, mais qui avait dû être assez crédible puisque l’homme s’était exécuté sans paraître interloqué par la demande, plutôt heureux de pouvoir montrer son savoir faire à l’un des professeurs les plus populaires du campus.

Malgré tout, le mathématicien n’était pas loin de penser que son tourmenteur aurait les moyens de savoir qu’il avait parlé et s’en prendrait à un autre de ses proches. Alors il ravala les mots qui lui brûlaient les lèvres, balbutia une vague excuse à laquelle, selon toute vraisemblance, en tout cas si on se fiait à l’incrédulité peinte sur son visage, Larry ne crut pas un instant, et quitta la chambre.

Il s’était fâché avec Amita, Don ne lui parlerait sans doute jamais plus et son père lui en voudrait lorsqu’il saurait ce qu’il avait osé dire à son frère, alors il n’avait pas le droit d’entraîner Larry dans ses ennuis.

Il devait bien y avoir un moyen de se sortir de ce cauchemar !

(à suivre)
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeSam 31 Juil 2010 - 21:45

Hiii!
Don qui se pose des questions, ça m'a pas brisé le coeur mais presque. Le pauvre qui cherche des réponses sans en trouver...

Ah oui... Je voulais te dire... Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 994167
J'aimerais bien écrire aussi bien que toi.

Mais en attendant:
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Même si je doute que tu la mette tout de suite puisque tu viens juste de mettre ce chapitre là.

Quoi que... Peut être qu'avec ces yeux là: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 906636



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Ça a marché ou pas? Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 74323
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeLun 2 Aoû 2010 - 0:18

:oupsssss: :oupsssss: :oupsssss: Voilà... tu me fais rougir avec ton compliment... et ce d'autant que ta plume n'a rien à envier à la mienne, en tout cas pour la qualité d'écriture...
euh... je ne sais pas si c'est vraiment modeste ce que je viens de dire là... :pasdebool:
Bon après tout, la modestie n'est pas ma qualité première (ni même la dixième, à supposer que j'en ai dix de qualités... :hahahaha: )
Non ce que je voulais dire c'est que tu écris vraiment très bien donc... :yeah: En ce qui concerne le style et le suspense je crois que je n'ai rien à t'apprendre... pour la perversité... j'attends de voir... Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 426192085 Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 426192085 Mais j'espère bien que tu es déjà au point... :hop:

Et non pas de suite hier vu que quand tu l'as demandé, tu aurais pu me faire tous les yeux que tu voulais j'étais déjà partie écrire un peu... :yaquibosse:

Mais vu que tu as laissé un com très très très gentil, je te mets une tit' suite now... :lemaitre:


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Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry)
La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
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MessageSujet: Sur la corde raide - chapitre 8   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeLun 2 Aoû 2010 - 0:22

Chapitre 8 : Un malentendu supplémentaire

- Charlie…

Le professeur sursauta violemment avant de se tourner vers la jeune femme qui venait de l’interpeller.

L’instant d’avant, profondément perdu dans des pensées moroses, il était en train de penser que, Dieu merci, cette journée de cauchemar allait enfin se terminer.

Il était plus de 23 h 00 et il n’était rentré chez lui qu’un petit quart d’heure plus tôt, ayant jusqu’au dernier moment essayé d’éviter son père. Malheureusement cela n’avait pas loupé : comme chaque fois qu’il tentait de lui échapper, il semblait que le sixième sens du patriarche s’éveillait et, lui qui parfois allait se coucher sans l’attendre, il pouvait être sûr qu’il le trouvait bon pied bon œil prêt à le passer au troisième degré pour savoir ce qui le tourmentait.

Cette fois-ci cependant les enjeux étaient trop importants : la vie de ceux qu’il aimait était en cause et il n’avait pas l’intention de s’épancher sur l’épaule paternelle, même si le secret qu’il portait menaçait de plus en plus de l’étouffer. Très vite Alan avait compris qu’il n’obtiendrait pas gain de cause ce soir-là. Inquiet de la préoccupation visible de son cadet, il avait subodoré un problème avec Don, d’autant que celui-ci aurait dû passer ce soir-là et avait appelé quelques heures plus tôt pour se décommander. Bon, évidemment ça pouvait être effectivement dû à une affaire difficile, mais il lui avait bien semblé entendre dans la voix de son fils une intonation qui lui faisait douter du bien fondé de l’excuse.

Décidé à brusquer le plus jeune, il avait questionné abruptement :

- Quoi encore ?… Tu t’es disputé avec ton frère ?… une fois de plus.

- Qu’est-ce qui peut te faire croire que ?…

- Quand tu as cette tête-là… Et puis Don a appelé pour se décommander.

- Oh… et… Il t’a dit quelque chose ?

- Oui, qu’il était complètement débordé par une sombre affaire de meurtres en série. Evidemment il ne m’a donné aucune autre précision. Tu l’aides sur ce cas ?

- Non. Je ne l’aide pas.

La réponse sèche avait mis la puce à l’oreille d’Alan.

- Pourtant, tu pourrais sans doute lui être utile non ? Tu l’as déjà bien dépanné dans des affaires similaires. D’ailleurs votre première collaboration, c’était aussi une affaire de tueur en série.

- Oui. Mais là je ne l’aide pas.

Puis, perdant son sang froid sous le regard scrutateur de son père, il avait crié :

- Non je ne l’aide pas. Et si tu veux tout savoir, je ne l’aiderais plus jamais sur aucun cas. Voilà ! Tu es content maintenant ?!!

Puis il s’était rué dans le garage sans attendre la réaction d’Alan. Depuis il était avachi dans le vieux canapé, ressassant les mêmes idées noires en boucle. Il lui semblait qu’il ne s’en sortirait pas : se taire c’était ôter à l’équipe une possibilité peut-être de remonter jusqu’au tueur, parler c’était mettre ceux qu’il aimait en danger…

- Charlie… Je suis désolée…

Il se leva brusquement et se précipita vers la jeune femme. Seigneur qu’elle était belle ainsi ! Ses beaux yeux bruns étaient emplis de larmes contenues. Et c’était elle qui venait s’excuser !

- Non, non Amita… C’est moi… Je n’aurais pas dû… Je…

- Chut… Non… Tu n’as rien fait de mal. Tu n’es pas un petit garçon qu’on doit surveiller et tu es libre de tes faits et gestes. Simplement je me suis inquiétée et…

Elle était contre lui et il pouvait sentir son parfum délicat. Il enfouit sa tête dans son cou, heureux de la serrer dans ses bras, se disant que, peut-être, les malentendus allaient se dissiper, que, peut-être, cette journée n’allait pas trop mal finir.

- Oh Amita… Ca n’a pas d’importance tout ça. Je t’aime mon amour.

- Je t’…

Il lui coupa la parole en initiant un long baiser dans lequel passait certes tout son amour mais aussi toute l’angoisse qu’il avait ressentie durant les dernières vingt-quatre heures. Elle se serra un peu plus contre lui, passant ses mains dans son dos et il ne put retenir un léger gémissement lorsqu’elle effleura l’un de ses hématomes. Aussitôt elle se détacha de lui :

- Charlie… Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu t’es fait mal ?

- Non… Non…. Je suis juste un peu tendu… Ca va aller.

Elle le regarda, pleine de compassion :

- C’est à cause de Larry.

- Oui…, répondit-il très vite, trop vite peut-être, sautant sur l’occasion de détourner les soupçons qu’il lisait dans son regard. Ca m’a fichu un sacré coup…

- Mais il va aller bien. Je suis passée le voir tout à l’heure. Il était un peu groggy par les calmants, mais pas tellement plus étrange que d’habitude et déterminé à quitter l’hôpital au plus tôt.

Il grimaça un sourire à la plaisanterie mais n’eut pas le cœur à rebondir dessus comme il l’aurait fait en temps normal.

- Je sais qu’il va aller bien. Mais j’ai eu vraiment peur tu sais. Je ne sais pas ce que je deviendrais s’il arrivait quelque chose à Larry… ou à toi, s’empressa-t-il d’ajouter.

- Mais il ne nous arrivera rien mon amour, susurra-t-elle en se rapprochant de lui pour initier un nouveau baiser.

Malgré sa fatigue, sa préoccupation, son sentiment de culpabilité, Charlie se perdit dans l’étreinte, répondant au baiser. Soudain il sentit que la jeune femme glissait les mains sous son tee-shirt et il se dégagea brusquement, presque brutalement :

- Amita… Mais qu’est-ce que tu fais ?

Un peu surprise de sa réaction, elle sourit quand même, pas encore inquiète :

- Aurais-tu déjà oublié certaines choses professeur Eppes ? Si tu veux tout savoir lorsque tu m’embrasses comme ça tu éveilles en moi certaines envies physiologiques qu’en tant qu’adulte responsable et assumant totalement sa libido, j’ai fort envie d’assouvir sur le champ.

Elle s’approcha, sourire aux lèvres et il recula d’un pas. Pas question qu’elle voit dans quel état était son corps : elle poserait des questions auxquelles il n’avait pas le droit de répondre et il était certain que, quoi qu’il puisse lui dire, elle s’empresserait de prévenir Don.

Désespérément, ayant l’impression une fois de plus que son cerveau, réputé brillant, tournait à vide, il chercha une excuse plausible :

- Amita… Papa est à la maison.

Son sourire se fit mutin :

- Et alors… Il me semble que ça nous est arrivé bien d’autres fois quand il était là… Et même parfois lorsqu’il n’était pas couché.

Elle s’approcha de nouveau, l’acculant à l’un des tableaux tandis qu’il tentait de trouver une autre parade, celle-ci ayant fait long feu. Malgré l’envie qu’elle avait de lui, la jeune femme s’aperçut soudain du trouble qui habitait son compagnon et son sourire se fana :

- Quoi… Charlie… Tu ne veux pas ?

- Non, mais…

- Mais quoi ?… Charlie, tu as l’air épuisé, préoccupé. Et dans ces cas-là je connais un moyen de te faire oublier tous tes soucis…

Le sourire était réapparu sur les lèvres, mais les yeux laissaient apparaître une lueur un peu inquiète qui fit mal à Charlie. Cependant il ne pouvait pas répondre au désir de sa fiancée, quand bien même son corps commençait à réagir à sa proximité. Il décida alors, une fois de plus, d’être brutal pour annihiler toute nouvelle tentative.

- Enfin Amita, je ne te comprends pas ! Larry est à l’hôpital ! Il aurait pu être tué et toi tu veux qu’on fasse l’amour ! Tu n’as pas de cœur ou quoi ?

La jeune femme pâlit brusquement et recula d’un pas.

- Comment peux-tu me dire ça ? rétorqua-t-elle, les larmes aux yeux. Larry va bien, il n’est pas mort et il ne mourra pas, et il serait le premier à vouloir qu’on mène notre vie sans nous préoccuper de lui.

- Parce que maintenant tu lis dans ses pensées ? railla-t-il presque cruellement pour tenter de masquer le désespoir qui s’emparait de lui.

A cette attaque il vit soudain la tristesse qui marquait le visage d’Amita être remplacée par la colère. Ses yeux se mirent à briller non plus de larmes contenues, mais de rage :

- Ca va ! J’ai compris ! Inutile de me faire un dessin professeur Eppes ! En bonne mathématicienne je sais additionner un et un…

L’affolement le gagna soudain : il comprit que sa réaction venait sans doute de déclencher quelque chose qu’il n’avait nullement prévu.

- Non, attends Amita…

Il tenta de lui saisir la main et elle se déroba.

- Oh non je n’attends pas ! Tu crois que je suis idiote ou quoi ? Ca fait dix jours que tu ne m’as pas touchée… Tu as toujours des excuses, le travail, ta collaboration avec Don, la fatigue… Tu es rentré bien tard très souvent et hier tu n’es pas rentré du tout ! Tu me sers une excuse bidon comme quoi tu es resté à ton bureau alors que je sais pertinemment que ce n’est pas le cas ! Et ce soir tu refuses de faire l’amour.

- Amita…

Il n’arrivait pas à endiguer le flot.

- J’ai compris : il y a quelqu’un d’autre, c’est ça ?

Alors qu’il ouvrait la bouche pour démentir avec véhémence, il réalisa, en une fraction de seconde, qu’il tenait là peut-être une des clés pour mettre la jeune femme à l’abri du danger : danger d’être à ses côtés, danger de réussir à lui soutirer la vérité… La douleur qu’il lut alors dans les yeux bruns lui déchira le cœur, mais il garda la bouche close.

- Alors c’est vraiment ça ? dit-elle, toute colère soudain envolée. Il y a quelqu’un d’autre ?

Devant le mutisme de son fiancé, elle sentit la rage gronder à nouveau.

- Tu sais quoi Charles Eppes… dit-elle d’un ton glacial. Lorsque j’ai choisi de rester pour nous donner une chance, je savais que ça ne serait peut-être pas toujours facile. Mais il y avait une chose dont j’étais sûre : c’est que, même si tu étais maladroit, empoté parfois, même si tu avais beaucoup de mal à avouer tes sentiments, à faire le premier pas, tu étais sincère. Je me suis engagée parce que je me sentais de taille à inverser certains des rôles traditionnellement dévolus à l’homme… parce que j’étais certaine que jamais tu ne me tromperais, que si un jour tu te détachais de moi je le verrais forcément, et que de toute façon tu me le dirais. Parce que j’étais certaine que tu étais un type bien !

Elle recula de plusieurs pas encore :

- Quelle idiote je suis ! Je me suis complètement trompée ! En fait tu es comme les autres ! Pire que les autres peut-être. Tout ce qui t’intéressais c’était de me mettre dans ton lit ! Peut-être aussi d’exploiter mes talents non ? Et ce dans tous les domaines ! ajouta-t-elle avec un humour désespéré. Et une fois que tu as eu ce que tu as voulu, je ne t’intéressais plus.

Elle se tut quelques instants, voulant lui donner une chance de se justifier, de lui dire qu’elle se trompait lourdement, de lui affirmer qu’elle était et serait toujours la seule femme de sa vie. Mais il restait totalement figé et sa colère et son désespoir mêlés ne lui permirent pas de lire la profondeur du désarroi dans les yeux bruns de son fiancé.

Elle fit alors demi-tour puis s’arrêta à la porte :

- Je te serai reconnaissante de m’apporter à Calsci les affaires que j’ai pu laisser ici. Comme ça tu pourras faire place nette pour la suivante. Adieu Charlie !

Elle quitta la pièce rapidement, pour cacher ses larmes.

Charlie resta un instant tétanisé sur place, puis soudain la réalité de ce qui venait de se produire le frappa de plein fouet et il sentit ses jambes se dérober sous lui. Il se laissa glisser à terre et resta allongé au sol, en position fœtale. Amita était partie… Il l’avait perdue…

Ce fut alors seulement que les larmes qu’il retenait depuis la nuit précédente le submergèrent.

(à suivre)
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeLun 2 Aoû 2010 - 9:48

mais c bien triste tout ça !!!! :290445: :mangapleure: pas d'accord qu'amita parte non non non :manganon: :lasuitee!!.:
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeLun 2 Aoû 2010 - 11:22

*Pars se noyer dans l'alcool*Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 5716
C'est affreuuuuuux! Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 2277Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 2277Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 2277
Charlie est maintenant complètement seul, détesté et abandonné de tous...Bouahahaaaaaaaaaaa! Je l'aime le Charlichou, il va se suicider si ça continue! Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 6073
Vite, une suite, je t'en suppliiiiiie Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 119956 Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don 906636
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MessageSujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don   Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Icon_minitimeLun 2 Aoû 2010 - 16:40

fanncis a écrit:
mais c bien triste tout ça !!!! pas d'accord qu'amita parte non non non :manganon: :lasuitee!!.:
Pas d'accord... pas d'accord... mais il y en a qui la détestent Amita... :mangahein::

JSmélie a écrit:
*Pars se noyer dans l'alcool*
Hé! Veux pas être responsable d'un coma éthylique moi... :mangajeveuxpas


JSmélie a écrit:
Charlie est maintenant complètement seul, détesté et abandonné de tous
Ben ça lui montre un peu ce que son frère a traversé d'abord!!! :mangaclind'oe

Merci pour les commentaires les filles... La suite d'ici peu... :mangaporte:


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