Reclassement de la songfic offerte à Fanncis
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Donald P. Bellisario & Don McGill. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Je serai là
Abby regardait Tony et ses yeux se remplissaient de larmes. Elle avait si souvent rêvé de cet instant, au plus profond de son être, sans jamais rien dévoiler de ce secret de peur que l’on rie d’elle.
Elle n’avait pas voulu croire que c’était possible, que le bel agent du NCIS pourrait un jour la regarder avec ce regard là et lui dire ces mots là.
Sur tous les chemins de ta vie
Dans le désert ou sous la pluie
Quand tu voudras je serai là
Que tu viennes d'un château
De nulle part ou d'un ruisseau
Quand tu voudras je serai là
Il y avait combien de temps maintenant qu’ils se connaissaient ? Cinq, sept ans ? Elle ne se souvenait plus vraiment.
Ce dont elle se souvenait parfaitement par contre, c’était de la première fois où elle l’avait vu entrer dans son laboratoire, sûr de lui, le sourire éclatant dévoilant ses dents blanches parfaitement alignées. Elle se souvenait d’avoir alors ressenti comme un coup de poing à l’estomac et elle avait su quasi-instantanément que c’était lui, celui dont elle rêvait depuis son enfance, son prince charmant, son vampire personnel, son âme sœur.
Il était là, devant elle, amical, détendu et elle n’avait pas vraiment su quoi dire ni quoi faire. Il avait dû la prendre pour la dernière des cruches.
Mais c’était bien à elle qu’il adressait en ce moment ces mots qui emplissaient son cœur d’un bonheur tellement fort qu’elle pourrait mourir là sans aucun regret.
Je serai là si tu veux
Comme ces rêves qui rendent heureux
Pour faire d'un jour le plus beau jour de ta vie
Je serai là si tu veux
Comme la vie qu'on vit à deux
Si tu es là je serai là
D’abord il y avait eu l’amitié : elle savait qu’il la considérait comme une petite sœur. Et puis il y avait Gibbs qui veillait sur elle et jamais le jeune agent ne se serait permis d’outrepasser les limites avec un tel cerbère dans les parages. Un cerbère que, parfois, elle détestait pour sa vigilance.
Parce que pour sa part, une nuit lui aurait suffi. Une nuit à s’aimer pour ensuite décliner à l’infini ce moment unique qui aurait donné un sens à sa vie.
Elle était alors entrée dans ce jeu de l’amitié, sans jamais montrer rien d’autre que le visage souriant de la confidente, même lorsque son cœur saignait lorsqu’il lui parlait de ses conquêtes. Elle était l’amie dont il avait besoin parce qu’elle pensait qu’elle ne pourrait jamais être rien d’autre. Quoi de commun entre une jeune laborantine rebelle et un agent plein d’avenir, prompt à la répartie et qui n’avait qu’à se montrer pour que les femmes tombent en pâmoison devant lui ?
L’amitié plutôt que rien du tout, même si elle rêvait de bien d’autre chose, d’autres mots, d’autres gestes.
Mais ces mots-là, elle n’avait même jamais osé les penser.
Dans le souffle d'un vent géant
Dans le sourire du printemps
Quand tu voudras je serai là
Dans tes moments de solitude
Dans le confort ou la vie trop dure
Je serai là
Ils avaient traversé tant d’épreuves ensemble : tant d’enquête où il aurait pu être tué, tant de méandres où ils auraient pu se perdre. Elle avait bien souvent tremblé pour lui, cachant ses véritables sentiments sous sa gouaille habituelle.
Lui aussi avait parfois tremblé, même si elle était en général moins exposée que le reste de l’équipe.
Les dangers communs avaient fini par les rapprocher. Il avait fini par laisser parler son cœur, il avait réussi à dominer sa crainte de l’engagement, sa terreur de lui faire mal. Elle s’était enfin laissée aller à avouer ce qu’elle ressentait pour lui, sans plus se cacher derrière des artifices plus où moins bien réussi.
Ils avaient tout partagé et ils avaient désormais la vie devant eux.
Je serai là si tu veux
Comme ces rêves qui rendent heureux
Pour faire d'un jour le plus beau jour de ta vie
Je serai là si tu veux
Comme la vie qu'on vit à deux
Si tu es là je serai là
Elle avait abandonné sa robe noire pour une robe blanche, ou plutôt ivoire… Le blanc ne lui allait pas au teint. Elle avait tressé ses lourds cheveux bruns, mis une rose rouge dans son chignon. Elle avait accroché un voile de dentelle à sa coiffure et enfilé des gants immaculés.
Sa robe longue dissimulait parfaitement ses gros godillots habituels qui avaient fait sourire Gibbs lorsqu’ils les avait vus : Abby serait toujours Abby et elle le restait même en ce jour.
Il lui avait offert son bras pour la mener sous le petit chapiteau où était dressée l’estrade. Maintenant il se tenait là, derrière elle, les yeux fixés sur Tony.
Et Tony continuait à parler, à lui dire ce qu’il avait dans le cœur, sans essayer de se cacher.
Dans tes yeux ou dans ton sommeil
Quand tu dors, quand tu te réveilles
Quand tu voudras je serai là
Il s’étonnait d’arriver encore à parler avec les yeux de Gibbs fixés sur lui, ces yeux où il lisait : « Si jamais tu lui fais du mal, c’est à moi que tu auras à faire DiNozzo ».
Mais il ne lui ferait pas de mal, jamais. Elle était ce qui pouvait lui arriver de mieux. Bien sûr il avait mis du temps à s’en apercevoir, comme un crétin de chasseur de trésor qui part au bout du monde alors que la fortune est à portée de ses doigts.
Il n’avait rien voulu voir parce qu’elle était comme sa petite sœur et puis elle était la protégée de Gibbs. Avec les autres femmes, il pouvait agir à sa guise sans avoir à assumer de conséquences autres que des larmes et des reproches. Avec Abby il n’en serait jamais ainsi.
Mais un jour l’évidence avait pris le pas sur la prudence. Et aujourd’hui, il savait où il allait et ce qu’il voulait.
Je serai là si tu veux
Comme ces rêves qui rendent heureux
Pour faire d'un jour le plus beau jour de ta vie
Je serai là si tu veux
Comme la vie qu'on vit à deux
Si tu es là je serai là
Il était là, resplendissant dans son smoking sur mesure, la regardant comme si elle était la huitième merveille du monde. Et sous son regard ardent, c’était ainsi qu’elle se sentait : une merveille, SA merveille.
Il avait passé l’anneau à son doigt et lui murmurait ces derniers mots :
Rien que pour toi je serai là
Si tu es là je serai là
Et puis ils se retournèrent vers l’assemblée qui éclata en vivats. Alors il lui présenta son bras :
- Madame DiNozzo, si vous voulez bien me faire l’honneur.
Ce fut à cet instant seulement qu’Abby se rendit compte qu’elle venait d’épouser l’homme qu’elle aimait, que la vie venait de lui faire un cadeau inestimable en lui permettant de connaître un amour partagé.
Ce fut à cet instant seulement qu’Abby DiNozzo sut qu’elle avait enfin trouvé le bonheur.
FIN
Chanson de Johnny Hallyday