Hawai 5.0 - Convalescence - Steve / Danny - G

Convalescence

Dans son lit d’hôpital, Danny attendait le verdict du médecin. Il en avait plus qu’assez d’être allongé là, et tout ce qu’il voulait à présent c’était rentrer chez lui. Devant lui, l’homme en blouse blanche avait le nez plongé dans son dossier, et donnait l’impression de réfléchir. Il finit par dire :

- D’accord monsieur Williams, vous pouvez sortir dès demain. Mais seulement à la condition de ne pas être seul chez vous, parce que je veux que vous restiez au calme, sans trop bouger. Est-ce que vous avec une compagne ?- J’ai une ex-femme et ça me suffit amplement. Mais je vous jure que je resterai tranquillement assis dans mon canapé.- Ca ne suffit pas monsieur Williams, il va bien falloir que quelqu’un remplisse votre frigo, et vous fasse à manger.- Je commanderai des pizzas ! Ecoutez, je vais devenir taré si je reste allongé dans ce foutu lit !

Steve entra dans la chambre et capta les deux dernières phrases de la conversation :

- Bonjour Docteur, je ne savais pas que vous étiez là, je vais repasser…- Bonjour Commandant McGarett. Vous pouvez rester, j’ai terminé. Et profitez-en pour lui faire entendre raison.- Bien Docteur.

Le docteur sorti de la chambre et ferma la porte derrière lui. Steve reporta son regard sur le malade convalescent et lui fit un grand sourire :

- Alors Danno, on fait des misères au gentil docteur Wilcox ?- D’abord ne m’appelle pas comme ça, et ensuite, ce type veut pas que je sorte d’ici si j’ai pas une nounou qui m’attends chez moi ! Donc j’exprime mon mécontentement.

Steve hésita une seconde, puis lança :

- Si tu veux, tu peux venir chez moi…- Oh mais c’est une super idée ça, on va lui dire que je viens chez toi, il signe mon bon de sortie et comme ça demain je rentre chez moi ! McGarett tu es un génie !- Non, Danny, je te propose vraiment de venir chez moi…- J’ai pas besoin d’un garde malade, et puis au bout de 2h tu ne me supporteras plus.- Le doc a raison, tu ne peux pas rester seul, et je ne mentirai pas pour toi. Alors si tu veux sortir de ce lit, accepte.- C’est complètement insensé ! Je vais bien !- C’est à prendre ou à laisser…

Le lieutenant Williams regarda son commandant avec un air de défi dans les yeux. Il n’aimait pas se sentir diminué, encore moins devant lui. Ce dernier, cherchant d’autres arguments pour le faire changer d’avis, avança :

- Je te ferai des pancakes tous les matins !- Attends, t’essaye de m’acheter là ?- Oui. Ca marche ?, lui répondit Steve avec un léger sourire.- … Avec du café, les pancakes ?- Avec du café !- … Pffff, bon d’accord, mais c’est bien parce que je ferais n’importe quoi pour sortir d’ici !- Ah ben tu vois quand tu veux !

Et c’est ainsi que le commandant McGarett avait convaincu le lieutenant Williams de venir habiter chez lui quelques temps. Cette fois, il avait vraiment eu peur de le perdre pour de bon, et l’idée de pouvoir veiller sur lui quelques jours lui plaisait. Quand il avait vu son coéquipier dans le coma sans savoir s’il se réveillerait à nouveau, il avait compris qu’il se mentait depuis des mois. Il était amoureux de son ami, et même s’il savait qu’il ne pourrait jamais le lui avouer, il ne pouvait pas imaginer une seule seconde la vie sans lui.






Danny était sorti de l’hôpital depuis deux jours maintenant, et si au début son intention était de lui fausser compagnie au bout de quelques heures, il s’était bien vite rendu compte de l’aide précieuse que lui apportait son ami. Il avait encore mal un peu partout et finalement n’était pas mécontent d’avoir un Steve qui veillait sur lui.

Tard dans la nuit, alors que le grand brun dormait déjà, il était encore devant la télévision, à changer de chaine de temps à autre. Malgré les médicaments qui auraient dû l’assommer, il n’avait pas sommeil, en grande partie à cause de son inactivité physique. Passant d’une émission de téléachat à une émission de cuisine, il finit par tomber sur un vieux film, et tentait de s’y intéresser tant bien que mal, quand une voix attira son attention :

- Tu devrais dormir, Danno…- Appelle-moi encore comme ça et je t’appelle Nanny !- Hum… ça me convient, lui répondit le beau brun dans un sourire sincère.- Je ne suis pas en sucre, et toi aussi tu devrais dormir !- J’ai le droit de m’inquiéter pour toi non ?- Plus maintenant, Babe, tout va bien ! Enfin presque bien ! C’est pas quelques bleus qui vont avoir ma peau !

Steve ne répondit rien, et vient s’asseoir sur le fauteuil a coté du canapé. Son regard s’était assombrit, et le lieutenant Williams perçut le changement d’attitude de son ami.

- Qu’est ce qu’il y a ? On dirait que t’as avalé de la bière pas fraîche…- Rien, tout va bien maintenant…- Tu m’expliques ?- …- Steve… ? Allez, garde pas ça à l’intérieur, crache le morceau !- J’ai eu la peur de ma vie quand j’ai cru que tu ne te réveillerais pas… Ces trois jours de coma ont été un véritable cauchemar…- Je suis bien là et bien en vie ! Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement McGarett !, lui répondit le blond sur un ton qu’il voulait enjoué.

Il comprenait l’angoisse de son ami, mais pas pourquoi elle se manifestait maintenant. Il continua :

- Tu devrais retourner te coucher, Babe, moi je vais continuer de zapper jusqu’à ce que le marchand de sable me retrouve !- J’ai fait un mauvais rêve, c’est ce qui m’a réveillé…- Oh, et le grand commandant McGarett veut un câlin avant de retourner faire un gros dodo ?, plaisanta Danny, avec l’espoir de faire apparaitre un sourire sur le visage de son hôte.- J’ai rêvé que tu étais à l’hôpital et que tu ne te réveillerais plus jamais… On me demandait l’autorisation d’arrêter les machines…- Mais je suis là Babe, c’est fini tout ça…- Oui... mais ça n’empêche que j’ai pris conscience qu’il fallait que je te dise… Danny je…

Sans qu’il puisse le contrôler, Steve sentit ses yeux s’humidifier. Le blond le remarqua, et instantanément, il comprit que la vision qu’il avait eue pendant qu’il était dans le coma était en train de se matérialiser. Il murmura :

- Dis le Babe, je t’en prie… j’ai besoin de l’entendre…

Surpris de la requête, mais sans espoir aucun, il lui répondit dans un souffle :

- Je t’aime Danno… . … Non oublies ce que je viens de dire, je…- Babe…- Je ne veux pas te perdre… Je peux tout supporter mais pas ça…- Tu ne me perdras pas… Viens là…

Le blond ouvrit ses bras pour inviter son ami à venir s’installer à coté de lui sur le canapé. Sans réfléchir, l’ancien Navy Seal se leva et vint se blottir contre lui. Cela lui semblait irréel, mais il avait besoin de ce contact. Le lieutenant continua à voix basse, comme s’il avouait un grand secret :

- Crois le ou non, Babe, mais c’est pour t’entendre dire ces mots que je suis revenu… Pendant que j’étais dans le coma, j’ai eu une vision de nous deux… une vision où on se mariait, avec une belle cérémonie, et Grace dans une robe magnifique… J’ai compris ce que j’avais raté dans mon passage su Terre…

Le silence se fit. Au bout de quelques secondes, relevant la tête, Steve regarda son ami dans les yeux, et sans vraiment y croire, il lâcha :

- Danny… je ne sais pas si je vais me réveiller ou pas mais…

Et approchant son visage du sien, il posa doucement ses lèvres sur les siennes, pour un contact qui dura à peine quelques secondes. Le cœur battant à tout rompre, il attendit une réaction de l’homme qu’il aimait, et fut soulagé quand le blond prit l’initiative de l’embrasser à son tour. Cette fois, leur langue se mêlèrent, se rencontrant pour la première fois, et appréciant la caresse de l’autre. Lorsque le baiser prit fin, Steve colla son front à celui de son amoureux, et murmura, un sourire aux lèvres :

- Danno… J’ai fait un mauvais rêve, et j’ai besoin d’un doudou… Viens dormir avec moi…- Tu vas pas un peu vite là, homme de Neandertal ? Je veux d’abord un premier rendez vous.- Tu l’auras je te le promets… mais ma proposition n’avait rien d’indécente, je veux juste dormir près de toi… On peut aussi bien dormir là, mais tu n’es pas encore tout à fait remis, et je préfère que tu sois dans un lit…- Dans ton lit tu veux dire !, lui répondit le blond dans un sourire- De préférence, mais celui de ta chambre me convient parfaitement…- Très bien, Babe, j’accepte, à la condition que cette histoire de doudou reste entre nous. J’ai une réputation à défendre moi !- Tout ce que tu voudras Danno…

Lui volant un baiser, l’ex Navy Seal se leva et entraina l’homme de sa vie dans sa chambre. Sagement blottis l’un contre l’autre, ils s’endormirent, heureux du tournant que venait de prendre leur vie.