Une songfic écrite pour l'anniversaire de
FaithPréambule :
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Joss Whedon Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Toi et moi
Elle lui manquait… Elle lui manquait plus que tout et loin d’elle elle se sentait dépérir : plus envie de manger, de boire, plus envie de sortir, de faire la fête, de faire l’amour… Son corps se desséchait comme un vieux fruit abandonné. Il lui semblait qu’il lui manquait une part d’elle-même, la plus belle, la plus vivante…
Se lever chaque matin était devenu une épreuve… Se coucher chaque soir, dans ce grand lit désespérément vide était un calvaire.
Toute sa vie était vide et sans relief…
Comment te dire tout ce qu'il y a en moi,
Ces choses qu'on fuit mais qu'on dit tout bas
Comment décrire la force de mon amour
Tu es gravée en moi pour toujours...
Elle continuait pourtant à lutter, à faire son boulot de tueuse, imaginant qu’un jour elles se retrouveraient dans l’une de ces batailles qu’elle livrait jour après jour contre les démons de toute sorte qui tentait d’envahir leur monde.
Mais plus le temps passait, plus elle prenait des risques : que lui importait de mourir puisqu’elle n’était déjà plus qu’un corps sans âme, une enveloppe vide de sentiments et d’humanité ?
Parfois elle se disait qu’elle devrait tenter la chance, retourner à Sunnydale, affronter son amour, tenter de lui faire comprendre ses erreurs, ses errances…
Le pardon… Est-ce qu’elle n’y avait pas droit elle aussi ?
Qui un jour aurait pu imaginer
Que son image allait me hanter,
Chaque nuit c'est ma voix qui t'appelle,
Pour t'offrir mon amour éternel.
Une fois elle avait pris l’avion, emprunté une voiture et roulé vers sa demeure, son cœur battant de plus en plus fort à mesure qu’elle approchait…
Et puis, devant le panneau indiquant l’entrée de la ville, elle s’était arrêtée.
Et si elle la rejetait encore ? Et si elle lui jetait au visage qu’elle la haïssait, qu’elle la dégoutait, qu’elle ne voulait plus jamais la revoir ?
Mieux valait garder un soupçon d’espoir que de voir son amour réduit à néant.
Alors elle était repartie, aussi vite qu’elle était venue, mais le cœur et le corps plus lourds.
Et depuis elle oscillait entre désespoir et résignation, vivant une vie qui n’en était déjà plus une.
Je n'ai qu'une envie mon ange
C'est d'être avec toi,
Et tant pis si ça dérange
Tant qu'on est toi et moi.
Cette nuit… cette terrible nuit où elles s’étaient affrontées, repassait en boucle dans son esprit à la dérive.
Pourquoi s’était-elle laissée embrigadée par cet homme ? Pourquoi n’avait-elle pas compris à temps ce qu’il était, ce qu’il voulait ? Jusqu’où son besoin d’amour l’avait-il conduite ? Y aurait-il jamais de rédemption pour elle.
Tant de questions sans réponse, tant de doutes, tant de remords…
Il lui semblait que désormais elle n’avait plus de place nulle part.
C'est dans tes bras que je me sens bien,
Je vois se dessiner le chemin
C'est avec toi,
Que je veux grandir,
Et voir se construire un avenir...
Devait-elle forcer la chance ? Retourner vers son amour, la forcer à l’écouter, l’obliger à la comprendre ?
Mais si elle la rejetait ? Si elle fermait définitivement la porte ? Si elle enterrait son mince espoir sous une chape de béton ?
Que deviendrait-elle ? Que pourrait-elle faire ?
Mourir… mourir ou devenir un monstre à son tour : franchir cette ligne ténue qui la séparait de l’horreur et qu’elle avait déjà passée tant sa violence intérieure la rendait vulnérable à l’appel du mal.
Pourtant, depuis sa fuite de l’hôpital, elle était restée du bon côté, par amour pour elle, pour se montrer digne d’elle et pouvoir un jour revenir vers elle, la tête haute.
Elle…
Malgré les préjugés, les doutes et les problèmes,
Moi je te serai toujours fidèle
Tu sais mon ange, cette chanson elle est pour toi,
Garde moi encore auprès de toi.
Finalement elle l’avait repris ce putain d’avion… elle avait sauté dans cette putain de bagnole et emprunté cette putain de route…
Cette route qui la ramenait vers son amour… vers la vie… ou vers la mort.
Elle n’en pouvait plus de ne pas savoir, de se faire des films tantôt magnifiques, tantôt atroces ou elle était tour à tour accueillie ou rejetée…
Elle n’en pouvait plus de cette vie grise et sans goût : il lui fallait savoir, il lui fallait affronter la réalité.
Elle reconnaissait les paysages, les faubourgs puis le panneau soudain, comme une frontière qui se dressait entre elle et le bonheur, un talisman entre elle et le malheur…
Qu’importait…
Qu’importait ses mains qui se couvraient d’une pellicule de sueur et tremblaient de plus en plus sur le volant ? Qu’importait son cœur qui battait si fort qu’il assourdissait tout bruit autour d’elle et qu’elle avait l’impression que, d’une seconde à l’autre, il allait jaillir de sa poitrine ? Qu’importait le sang qui battait à ses tempes à un rythme de plus en plus endiablé ? Qu’importaient sa bouche qui s’asséchait et l’air qui se raréfiait ?
Elle avait franchi le panneau, elle s’était engagée sur cette voie qu’elle connaissait bien, avait atteint l’allée et finalement s’était arrêtée juste devant la maison.
Par quel miracle réussit-elle à s’extraire du véhicule, à forcer ses poumons oppressés à reprendre de l’oxygène, à obliger ses jambes tremblantes à la porter jusqu’au seuil ?
Miracle de l’amour et de la volonté…
Cette main qui s’élevait et frappait le battant de la porte, était-ce bien la sienne ou celle de la destinée ?
Et les mots… Tous ces mots qu’elle avait soigneusement préparés et qui soudain avaient désertés sa tête vide…
Vide… Vide comme sa vie… Vide comme elle était depuis trop longtemps… Vide comme peut-être elle serait éternellement si cette porte ne s’ouvrait pas ou se refermait définitivement.
Mais le temps était venu de savoir.
Je n'ai qu'une envie mon ange
C'est d'être avec toi,
Et tant pis si ça dérange
Tant qu'on est toi et moi.
Un mouvement, une ombre et soudain ce foutu panneau de bois qui frémit, qui gémit, qui s’entrebâille et puis s’ouvre pour laisser la place à son amour.
Elle ne peut pas dire un mot, ni faire un geste, esquisser un sourire ou un clin d’œil.
A cet instant précis elle est suspendue entre le bien et le mal, la vie et la mort, la grâce ou la chute.
Tout dépend des mots qui vont s’échapper des lèvres qui s’entrouvrent et du regard posé sur elle : fureur ou étonnement, pardon ou condamnation, reproches ou apaisement…
Et puis la voix tant aimée qui retentit enfin, et ces sons qu’elle a du mal à comprendre tant le chaos règne dans son être.
-
Faith !!! Enfin !!! Si tu savais comme je t’ai attendue !
Dix mots… Juste dix mots…
Dix mots et une vie d’enfer s’achève pour s’ouvrir sur une vie de paradis.
Dix mots et tout est effacés des erreurs, de la souffrance, du mensonge, de la violence.
Dix mots et enfin son ange est contre elle et son cœur bat de nouveau.
Dix mots avant que leurs yeux se rencontrent, que leurs lèvres se soudent et que leurs corps se redécouvrent.
Dix mots…
L’amour tient en dix mots.
FIN
Chanson de Kenza Farah