Grève sur le tas

Un petit délire écrit pour l'anniversaire d'Aviva, l'an dernier. On est dans la période des reclassements et tant mieux parce que vue mon ardeur à écrire en ce moment, je n'ai pas beaucoup d'inédits à publier...  




Il y avait maintenant plus de trois jours qu’ils étaient enfermés dans la petite pièce où se tenaient les négociations.

A l’extérieur, le public s’était massé, priant pour qu’enfin émerge un consensus de cette réunion de la dernière chance. Ils savaient que si cette ultime médiation échouait, alors plus rien ne pourrait réconcilier les deux parties.

Pourtant ils auraient dû le prévoir : depuis le temps qu’on usait et abusait d’eux sans qu’ils puissent rien en dire, il était tout à fait naturel que les exploités se soulèvent et tentent d’améliorer leur sort si précaire entre les mains de décideurs tout puissants et sans scrupules qui n’avaient pour but que de les utiliser au maximum sans rien accorder en contrepartie.

Et une simple goutte d’eau avait fait déborder un vase qui depuis longtemps menaçait de se rompre tant il était plein d’amertume, de souffrance, de non-dits, de sous-entendus, d’épreuves traversées sans en comprendre vraiment le sens.

Alors ils s’étaient mis en grève, du jour au lendemain, sans aucun préavis, plongeant ceux qui dépendaient désormais d’eux pour leur survie dans un marasme difficilement supportable et encore plus difficilement compréhensible par tous ceux qui n’étaient pas touchés par le phénomène.

Et pour le bien de ces milliers de personnes dont l’existence entière était suspendue à cette production, les hautes instances avaient bien dû se résoudre à négocier…

Négocier…

Les demandeurs exigeaient un SMIG dont les décideurs avaient accepté le principe. Mais depuis trois jours, aucun accord n’émergeait quant au taux horaire de ce SMIG. Et depuis trois jours ils étaient quatre face à face, enfermés dans une petite pièce, critiquant, discutant, analysant chaque proposition, chaque camp tentant de faire comprendre à l’autre combien sa position était irrecevable et intenable.

- Quoi ? Seulement huit heures par jour ? Mais ce n’est pas viable, tempêtait l’un tandis que l’autre s’exclamait :

- Vous vous rendez-compte que vous nous préparez une émeute tout de même avec de telles propositions?

Les autres rétorquaient :

- Mais quinze heures !!! Est-ce que vous avez la moindre idée de ce que ça représente ? Vous accepteriez vous ?

C’était bien là la pierre d’achoppement de ce SMIG : combien d’heures pouvait-on accorder aux uns et aux autres sans pour autant déstabiliser toute la chaîne de production, au risque de voir tout un peuple en manque se soulever comme un seul homme?

Au quatrième jour, épuisés, les protagonistes finirent par signer un accord à l’arrachée.

- D’accord… Douze heures…

Chacun parafa, sans aucun signe extérieur de triomphe parce que, comme dans tout accord difficile à obtenir, aucun finalement n’était vraiment satisfait de ce compromis. Mais la chaîne de production avait déjà pris énormément de retard et après tout, eux avaient ainsi acquis quatre jours de repos qui, pour être bien mérités, n’en étaient pas moins non compris dans le contrat d’origine.

Sous les vivats de la foule en délire, les deux hommes s’éloignèrent, enlacés, dos courbés sous le poids de l’adversité : ils n’avaient pas gagné grand-chose à vrai dire. Mais bon, douze heures c’était toujours mieux que rien, par la suite ils pourraient remettre la pression pour obtenir mieux.

Leurs deux adversaires les regardèrent partir, un rictus un peu déçu sur leur visage : douze heures, ça allait être dur… Enfin, en s’y mettant sur le champ…

Et avec un sourire sadique, Aviva et Aragone se ruèrent sur leur ordinateurs pour commencer à rédiger. Elles avaient obtenu de Ianto et Jack le SMIG : Supplice Minimum Iantesque Garanti de douze heures par jour… Il n’y avait pas une minute à perdre !!

je viens de la relire et je suis toujours aussi fan de tes proses, en particulier celle-ci . ma belle pour ce bon moment, j'avais besoin de ce soir.

Merci ma belle... et ça c'était avant les Avigones!!!

Cissy a écrit:

Merci ma belle... et ça c'était avant les Avigones!!!

effectivement, depuis j'ai une meute et une petite nouvelle qui bien qu'elle soit unique, est 100 fois pire que tout les Avigones réunies et celle là je la surveille parce que sinon, elle fera un carnage

Toujours aussi drôle, mais cette fois, il n'y aura pas de négociations :mangacolére:

Pourtant, en tant qu'observateur impartial, j'ai bien l'impression que non seulement le SMIG est loin d'être respecté, mais qu'en plus les tortures s'aggravent de manière indéniable...

Cissy a écrit:

Pourtant, en tant qu'observateur impartial, j'ai bien l'impression que non seulement le SMIG est loin d'être respecté, mais qu'en plus les tortures s'aggravent de manière indéniable...

tu trouves que ça s'aggrave pourtant je les surveille et entendre les hurlements chez ma voisine, n'incitent pas les créatures à être douces

On aura beau faire, il y en a toujours une qui mettra le bazar, heureusement que je n'en ai qu'une imagine si j'avais la meute d'Aragone

Je ne suis pas sûre que vous ayez besoin de créatures... en fait je commence à vous soupçonner d'être NATURELLEMENT sadiques....

C'est l'hôpital qui se fout de la charité

Je ne vois pas pourquoi...

aviva94 a écrit:

C'est l'hôpital qui se fout de la charité

Amen !

bravo! tu as fait fort! je ne m'attendais pas à une telle fin et à un tel dénouement!

Tu remarqueras que nous avons très vite oublié les accords

apparemment!

aviva94 a écrit:

Tu remarqueras que nous avons très vite oublié les accords

comment faire pour les respecter avec toutes ces créatures qui n'en font qu'à leur tête , j'essaie de les sauver, mais c'est pas évident avec celle qui a été relâchée .

c'est coool d'être ici! on rit bien ici et c'est très sympa!

Aragone17 a écrit:

aviva94 a écrit:

Tu remarqueras que nous avons très vite oublié les accords

comment faire pour les respecter avec toutes ces créatures qui n'en font qu'à leur tête , j'essaie de les sauver, mais c'est pas évident avec celle qui a été relâchée .

A mon avis, il va bientôt falloir retourner à la table des négociations, parce que là le capitaine et le Gallois commence à en avoir (oserais-je dire plein le cul? )?
Merci de ton commentaire Duneline...

Je me demandais bien ce que la grève venait faire là dans le slash

Ils sont intraitables ces deux là, bon apparemment ils doivent l'être pour faire face à deux sadiques
Je me suis bien marrée en tout cas

Ne me dis surtout pas que tu as ri... aux larmes...
Merci à toi...

Louzanes a écrit:

Je me demandais bien ce que la grève venait faire là dans le slash

Ils sont intraitables ces deux là, bon apparemment ils doivent l'être pour faire face à deux sadiques Je me suis bien marrée en tout cas

qui tu traites de sadiques nous sommes juste deux auteurs qui aimons bien leur muse et

Comme moi, j'adore mes inspirateurs

je suis tout fait d'accord avec toi

PTDR en lisant j'ai eu mon premier sourire de la journée. Bravo

Ravie d'avoir eu l'occasion d'égayer ta matinée alors...
et merci à toi.